The Feast of Saint Luthera

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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Le Monde-Chevalier de Bayoux s’accroche désespérément à son glorieux passé et à ses ultimes machines de guerre en état de marche, mais la vie est loin d’être rose pour ses habitants, pauvres roturiers comme nobles miséreux. Gouvernés d’une main de fer par la Roi (oui je sais, c’est particulier comme accord, mais c’est le choix fait par Victoria Hayward) Vayoud, descendante de Luthera Bataleur, première Gouverneure de la planète au moment de sa colonisation, les Bayouxiens ont sacrifié l’équilibre naturel de leur monde afin de produire les ressources nécessaires à l’entretien de leurs Chevaliers, ce qui ne les a pas empêchés d’en perdre une grande partie lors de la bataille de Taymar. Condamnés à une éternité de grisaille passée à garder des troupeaux de porcs géants dans des steppes boueuses – ça ressemble à certains coins de Bretagne, dit comme ça – le peuple de Bayoux ne peut compter que sur les festivités de la Sainte Luthera pour se changer les idées, et cette année, c’est chez le Baron DeFroy que ça se passe.


Notre nouvelle débute par un combat opposant Asrien, enfant non-genré de la Roi Vayoud, à l’Armiger piloté par son écuyère/petite amie Bronn, dans le cadre d’un tournoi auquel assiste la cour. Bien que combattant à dos de cheval et avec seulement une lance explosive comme arme, Asrien parvient à toucher son adversaire mécanique, et est proclamé vainqueur de l’affrontement par sa royale mère quelques minutes plus tard, bien que cette dernière n’ait pas été convaincue par la performance de son rejeton, et ait dû se faire forcer la main par son bouffon Potemkin pour reconnaître la victoire d’Asrien.


Sur le chemin du sauna d’après-joute, Asrien et Bronn font la rencontre de Gelder, fils et héritier du Baron DeFroy, qui profite de l’intimité procurée par un bain chaud pour tenir des propos très séditieux à notre héros (qui aurait pour sa part bien aimé prolonger le jacuzzi crapuleux qu’il avait commencé à prendre avec son écuyère avant l’arrivée de DeFroy, mais ce n’est que partie remise). Asrien et Gelder ont de bonnes raisons de remettre en cause le statut quo cependant : l’un comme l’autre sont encore dans l’attente de leur rite de passage (Becoming) pour devenir pilotes de Chevalier de plein droit, alors que la quarantaine approche. La faute à la rareté de ces machines de guerre sur Bayoux et la relation fusionnelle qu’elles entretiennent avec leur pilote, rendant impossible de partager un baquet avec un autre individu. En clair, tant que leurs parents sont encore en état de conduire, les deux héritiers peuvent s’asseoir sur leur envie de jouer au Gundam, ce qui est d’autant plus frustrant que le rituel de Becoming devient de plus en plus périlleux avec la prise d’âge.


Un peu plus tard, et dans la salle du banquet de son château décrépit, le Baron DeFroy annonce à l’assemblée qui festoie de saucisses et de champignons qu’il a une surprise pour ses nobles invités. Ce beau monde descend dans les niveaux inférieurs de la bâtisse, où les attend un petit miracle au milieu de la gadoue : un jeune arbre a en effet poussé dans les ruines de l’ancienne cathédrale de la Dame du Sang, et c’est de mémoire de Bayouxien une première depuis des siècles. Si la vue du baliveau ravit Asrien, Vayoud, elle, n’apprécie pas du tout la surprise de DeFroy, peut-être parce qu’elle a salopé sa belle tenue blanche en se rendant sur place. Invoquant une obscure tradition de jadis, du temps où brûler une bûche était un acte tout à fait banal, elle ordonne qu’on mette le feu à l’arbrisseau pour rendre hommage à Sainte Luthera, au grand courroux de Gelder et au grand regret d’Asrien.


Le lendemain, la tension n’est pas redescendue, loin s’en faut. Asrien apprend de la part des nobles de la cour que Vayoud a humilié son hôte en accordant la royale péréquation annuelle au Baron Maedoc plutôt qu’à DeFroy, dont les finances ont pourtant beaucoup souffert à cause de l’organisation du festival de Sainte Luthera. Ulcérés par ce nouvel affront, Gelder et son père ont disparu sans laisser de trace, tout comme le Chevalier de Maedoc, Vindica Corvus. Cette triple absence n’augure rien de bon pour Bayoux, et c’est pourquoi Asrien décide de partir à la recherche des hommes et de la machine AWOL, au mépris de l’interdiction prononcée par sa mère de lancer une battue. Ne possédant en effet aucune terre en son nom propre, à l’inverse des vassaux de Vayoud, la menace d’une spoliation par la couronne ne pèse pas lourd pour lui.


Accompagné de Bronn, l’héritier part dans la cambrousse profonde de la baronnie DeFroy, hantée par les silhouettes massives des mastochons (des cochons supers massifs, et qui pondent des œufs) dont le sale caractère et le vorace appétit en font des menaces réelles pour un voyageur mal préparé. Après s’être entretenu avec l’ancien d’un village paysan, qui le met obligeamment sur la bonne route, Asrien finit par localiser le cadavre du Baron, à moitié dévoré par un mastochon affamé (pléonasme), et seulement identifiable grâce au sceau retrouvé sur la dépouille.


Un peu plus tard, la paire vient à la rescousse de Gelder, réfugié dans les ruines d’une ancienne station météorologique pour échapper à un gigochon (un mastochon retourné à l’état sauvage et encore plus gros et buté que ses congénères domestiqués) atrabilaire. Grâce à la puissance de feu de l’Armiger de Bronn et aux talents équestres d’Asrien, la sale bête est finalement vaincue, ce qui permet au Prince d’annoncer à Gelder qu’il est désormais orphelin mais Baron (et qu’il pourra donc passer son permis Chevalier, ce qui est tout de même sympa).


L’histoire se termine alors qu’Asrien et Bronn, toujours lancés sur la trace du Chevalier manquant pendant que Gelder est retourné à son château, tombent sur une scène de massacre. Une harde de mastochons a été abattue par un prédateur massif, et il y a fort à parier que ce dernier est également responsable de la mort du Baron DeFroy. L’enquête devra toutefois attendre un autre jour, car un émissaire se présente alors et annonce à Asrien que sa mort est somehow morte en son absence, et qu’il est désormais le Roi/la Reine de Bayoux. Tout cela est bien mystérieux, mais rassurez-vous, il y aura une suite…

Avis

Indubitable ouverture à un arc narratif plus conséquent, ‘The Feast of Saint Luthera’ est la nouvelle de Victoria Hayward que j’ai trouvé la plus singulière et la plus réussie à ce jour. Reprenant à son compte le concept du Monde-Chevalier ayant sombré dans un Moyen-Âge steampunk au fil de siècles d’isolement et de déchéance1, l’auteur nous immerge dans un univers mêlant les canons de 40K avec des particularismes locaux intrigants pour un résultat des plus concluants, et qui donne envie de suivre Asrien dans la suite de ses aventures. A titre personnel, je dois avouer que les variations relatives au genre des personnages, qui vont de l’absence pure et simple (Asrien, qui est neutre de ce point de vue) jusqu’à l’inversion (Vayoud, Roi féminin – et pas Reine – et son consort la Marquise Valice, qui est un homme) m’ont beaucoup plu, car ils suggèrent une culture propre à Bayoux plus qu’un effort de la BL pour apparaître plus inclusive dans ses récits, même si ces deux explications ne sont en rien contradictoires.


Hayward n’a également pas peur de s’aventurer sur un terrain très peu exploré par ses collègues de la Black Library, la romance, en mettant au premier plan l’idylle entre Asrien et Bronn, et en évoquant les relations amoureuses de Vayoud avec ses consorts. Il est d’ailleurs assez probable que la suite de l’intrigue s’intéresse également à l’amour asymétrique unissant le.a prince.sse à son écuyère, et ce sentimentalisme rarissime dans la GW-Fiction pourrait permettre à la suite de ‘The Feast…’ de se démarquer de la concurrence.


Tout n’était cependant pas parfait dans cette nouvelle, qui se termine de façon un peu trop abrupte à mon goût2, même en sachant que l’histoire va se poursuivre. De même, Hayward aurait pu davantage contextualiser l’état précaire dans lequel se trouve Bayoux, et ainsi expliquer pourquoi la disparition d’un seul Chevalier est une catastrophe majeure pour la planète, justifiant qu’Asren désobéisse formellement aux ordres de sa mère pour aller enquêter de son côté. Mis à part la mention d’une bataille dans laquelle une grande partie des machines de guerre impériales ont été détruites dans le passé, on ne sait pas quels dangers menacent ce monde, qui semble être en paix malgré sa déchéance, et nécessitent la présence impérative de Chevaliers opérationnels pour le défendre.


Malgré ces petites lacunes ‘The Feast…’ est une lecture marquante pour l’amateur de nouvelles BL, dans le sens positif du terme, et j’espère vivement que la suite que Victoria Hayward donnera à cette introduction restera du même acabit.


1: Idée déjà explorée par Gavin G. Smith dans ‘The Last Knight’ en 2020.


2 : « Tiens, on dirait qu’un monstre inconnu a massacré une harde de méga pourceaux, qui sont pourtant des bestioles bougrement coriaces et dangereuses, et peut-être est-ce également lui qui a tué le Baron DeFroy… mais pas le temps d’investiguer, je suis Roi mainten-» FIN