Call of Oblivion
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue
Lorsque la compagnie du Sergent Lugo Dax fut envoyée par le riche industriel Julius Coradina pour mater une insurrection de travailleurs ayant perturbé la production de munitions de son consortium, aucun des soldats déployés sur cette mission de maintien de l’ordre ne fut mis au courant que l’usine gréviste était spécialisée dans les bombes à radiation. Au cours du massacre qui s’ensuivit, Dax et ses hommes furent ainsi sévèrement irradiés et, des années plus tard, seule une poignée de ces vétérans s’accroche encore péniblement à la vie. Voilà pour la tragic origin story de cette nouvelle de rad and revenge, un genre très populaire dans la culture populaire du 41ème millénaire.
Lorsqu’un membre du cartel Vidora (Axil) propose à Dax de participer à une opération punitive contre le même Coradina, coupable de n’avoir pas honoré sa part d’un marché conclu avec l’organisation criminelle, l’ancien Sergent est trop heureux de marcher de la combine, et avec lui les membres survivants de son escouade (Marzic, Reiner, Leona et Vidov). Profitant de la cérémonie de passation organisée par Julius en l’honneur de sa fille et héritière Elisia, la fine équipe infiltre le manoir du magnat en se faisant passer pour des membres de sa sécurité personnelle, et lui extorque sa précieuse épée énergétique Oblivion sous la menace des armes. En plus d’être le symbole de la lignée des Coradina, Oblivion est une relique d’une fabuleuse valeur marchande, et la part qui reviendra aux braqueurs leur sera fort utile pour financer leur traitement et prolonger un peu leur triste et anémique existence.
Comme on peut s’y attendre, un dodu grain de sable ne tarde pas à venir se glisser dans les rouages bien huilés du plan infaillible concocté par Dax, sinon ça ne serait pas drôle. En l’occurrence, c’est le caractère soupe au lait de l’ancien officier qui vient lui jouer un vilain tour : rendu fou de rage par le mépris affiché par Julius Coradina envers le prolétariat de Varangantua – ce qui n’est somme toute pas très étonnant de la part d’un membre de la haute société d’un monde ruche – Dax fait la démonstration à l’industriel du tranchant de sa propre lame et le coupe proprement en deux, sous le regard effaré de l’assemblée.
C’était précisément ce qu’il ne fallait pas faire, comme précisé au cours du briefing par Axil, car la mort de Coradina provoque le déclenchement d’un biosenseur alertant les Enforcers d’élite du Bastion U d’une situation de crise dans le manoir du notable. Ce n’est pas facile d’être un bon manager, certes, mais il y en a qui n’essaient pas vraiment, aussi.
Forcés d’improviser un plan B pour s’échapper du guêpier dans lequel ils ont eux-mêmes mis un high kick, nos braqueurs d’élite délités laissent un de leurs membres (Leona) retenir les gardes de Coradina pendant que le reste de la troupe se rend jusqu’au point de rendez-vous fixé avec le cartel Vidora pour lui remettre l’épée…
…Il ne surprendra personne d’apprendre que l’infâme Axil a tendu un piège à ses opérateurs, qu’il préfère voir morts (et surtout, ne pas les payer) afin de ne pas laisser de trace de l’implication des Vidora dans la mort de Julius Coradina. Fort heureusement, Reiner avait flairé l’embrouille, et parvient à déjouer la surveillance toute relative des goons du cartel et à prendre leur chef en otage, avant de faire péter l’entrepôt où la rencontre prenait place d’un tir incendiaire bien placé. L’explosion tue Reiner et Axil, désorganise les gangsters, et attire l’attention des Enforcers, qui débarquent en force et tirent dans le tas. À défaut d’être un chef efficace, Dax fait preuve de grandeur d’âme et donne l’épée à Marzic, seul camarade encore en capacité de courir (un peu et pas trop vite) à ce stade, et lui ordonne de s’échapper afin de veiller sur la fille et le mari de Vidov, tandis que cette dernière et lui-même ralentiront (environ 2 secondes et demi) les Enforcers.
La nouvelle se termine dans l’appartement de la famille de Vidov, dans lequel Marzic laisse le cash qu’il a réussi à obtenir en échange d’Oblivion1 en compensation de la disparition de l’ex-soldate, avant de monter dans une voiture conduite par… Reiner, qui en avait fait exprès de faire croire qu’il était mort, et de partir à la neige pour se changer les idées. Une bonne idée de pitch pour Les Bronzés font du ski au 41ème millénaire, si vous voulez mon avis.
Avis
Sam Ryan nous livre un casse aux tenants et aboutissants assez embrouillés avec ce ‘Call of Oblivion’, dont une des principales erreurs est de compter sur l’empathie des lecteurs pour des personnages trop peu détaillés pour que leur sort intéresse qui que ce soit2. Ce manque de caractérisation s’exprime dès les premières pages de la nouvelle, dans lesquelles un sidekick (Reiner) vole la vedette au « véritable » protagoniste de l’histoire, Lugo Dax. Quand aux autres membres de la fine équipe rassemblée par ce vétéran en bout de course (Marzic, Leona, Vidov), ils ne diffèrent que par leurs prénoms, et la tendance de Ryan d’utiliser le terme trooper pour désigner ses personnages vient les anonymiser encore davantage.
Si le casse en lui-même est facile à suivre, il n’est pas particulièrement intéressant ni palpitant, nos héros parvenant sans aucune difficulté à déjouer la sécurité de leur cible… jusqu’à ce que le scenario exige que la situation se complique, divisant le QI des braqueurs à la petite semaine par 10 en conséquence. Dans le même ordre d’idée, la trahison d’Axil est prévisible (et d’ailleurs annoncée par Dax) des pages à l’avance, retirant tout suspens du troisième acte de ‘Call of Oblivion’. Finalement, la seule surprise qui attend le lecteur à la fin de cette nouvelle est la mention d’un nouveau personnage (à moins que ça ne soit un lieu), ce qui augure peut-être d’une reprise de service pour les derniers survivants de la bande.
1 : Qu’il a réussi à refourguer au cartel Vidora, ce qui dénote une grande stupidité et/ou magnanimité des parties concernées, après le carnage qui a pris place quelques heures plus tôt.
2 : Dans le genre « anciens soldats en phase terminale faisant un dernier coup pour se venger d’une hiérarchie inhumaine », Dan Abnett a fait mieux avec sa congrégation du mélanome dans ‘Missing in Action’, et aucun des vétérans traumatisés de Surealis n’est particulièrement mis en avant.