Da Big Dakka

Par Gilian

Avant-propos

Mike Brooks a le vent en poupe à la Black Library depuis son arrivée. Il fait partie de la dernière vague d’auteurs arrivés et, après un excellent premier roman (Rites de passage, introduit par de nombreuses nouvelles), il s’est retrouvé à écrire des romans sur plusieurs « héros/vilains » de l’univers (Alpharius, le Lion, Huron, le Maître de Siège) et, en parallèle, il a développé une série de romans et de nouvelles sur son Ork favori : Ufthak Buzenoire.

Nous avons ici le dernier roman en date de cette série, et nous allons voir ce que ça donne.

L’histoire du livre

Faute d'options, Ufthak mène sa Waaagh ! à travers la mystérieuse Toile, jusqu'à un endroit où la ruse, la discrétion et l'intelligence font la différence. Un endroit où les muscles et la brutalité n'ont que peu leur place : Commorragh, la Cité Crépusculaire.

En ce lieu où les kabales et les coteries d'hémoncules déversent des viscères psychiques dans le Warp, Ufthak est jeté dans des combats de gladiateurs et se retrouve bientôt à devoir affronter une archonte qui ne reculera devant rien pour prouver qu’elle mérite de diriger la Cité Crépusculaire, même si elle doit pour cela faire s'écrouler Commorragh.

Mais les Drukhari sont sur le point de découvrir que, si les Orks sont simplets, ils n'en sont pas pour autant prévisibles.

L’Histoire avec un grand H

Dhaemira Thraex, Maîtresse Archonte de la Kabale du Cœur Vide, a un petit souci à régler : son frère s’est à moitié fait tuer par une bande d’Orks, et elle doit trouver un moyen de venger l’honneur familial tout en faisant regretter à ce dernier la honte qu’il a jetée sur la Kabale. Mais comme les archontes ne peuvent pas s’empêcher de comploter, Dhaemira a en fait un objectif bien plus vaste qui doit lui permettre de prendre le contrôle de Port Tavarr.

Dans le but de venger l’affront subi par sa Kabale, elle décide d’engager l’archonte Zothar Oridraed pour que ce dernier mène ses hommes sur le monde de Shau-Har et tue le boss des Orks qui attaquent la planète et qui ont à moitié tué son frère. Faire tuer le chef Ork a deux objectifs : restaurer l’honneur de sa Kabale mais aussi faire honte à son frère, qui ne pourra pas se venger lui-même.

Pendant ce temps-là, sur Shau-Har, les Orks s’ennuient ferme. Le monde vierge ne leur procure pas vraiment une bonne bagarre et il n’y a rien à piller. En plus de cela, le Big Boss de la TekWaaagh, le bien nommé L’Mékark, a ordonné à son Big Boss de venir le rejoindre avec ses Orks.

Ufthak Buzenoire s’apprête à suivre les ordres, mais c’est à ce moment-là que les Drukhari d’Oridraed arrivent pour essayer de le tuer. C’est une très mauvaise idée, et l’attaque tourne au fiasco. Les Drukhari essaient de prendre la fuite en passant par un portail de la Toile, mais étrangement le portail ne se referme pas derrière eux, et les Orks parviennent à les poursuivre jusqu’aux portes de Commorragh (leur capitale) et commencent à ravager Port Tavarr.

Dhaemira avait prévu l’invasion Ork (c’est elle qui avait fait piéger le portail) et comptait la repousser pour montrer la puissance de sa Kabale et prendre le pouvoir à Port Tavarr. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu, et les Orks commencent à ravager le quartier.

Devant la menace devenue incontrôlable, Dhaemira parvient à monter une coalition avec plusieurs factions de Port Tavarr, mais rien n’y fait : Buzenoire et les Orks deviennent de plus en plus puissants et ingénieux. La solution la plus simple consiste finalement à laisser les Orks s’échapper, ce qui, pour finir, sert les plans de Dhaemira, qui va pouvoir prendre le contrôle de Port Tavarr.

Buzenoire, devenu beaucoup plus puissant après les combats qu’il a dû mener contre les Drukhari, décide qu’il est grand temps de se débarrasser du Big Boss de la TekWaaagh et de prendre sa place.

Pour Ufthak, l’moment est v’nu de crâmer la galaxie.

Note : Mike Brooks se permet de parodier la célèbre phrase d’Abaddon le Fléau après qu’il a détruit Cadia : « Que brûle la galaxie » - Let the Galaxy Burn.

Le Ki C’est Ki (Personnages) :

Ufthak Buzenoire – Grand Chef dans la TekWaaagh ! : Le personnage principal de la série, que l’on suit depuis qu’il était un boyz. Il commande une portion de la TekWaaaagh envoyée sur un monde exodite (les mondes vierges Aeldari). Il devient de plus en plus intelligent après chaque combat et commence à réfléchir à des choses qui ne devraient pas inquiéter un Ork, comme la tactique, la stratégie et surtout le but des Orks et leur place dans la galaxie. Il est convoqué par le Mékarque (le chef suprême de la TekWaaaagh), mais il décide de tenter le tout pour le tout et fait entrer ses troupes dans un portail de la Toile pour poursuivre les Drukhari. Pendant les combats qui vont suivre, il va être infecté par un poison qui fait gonfler ses muscles et risque de le faire exploser, mais le procédé s’arrête juste à temps, et il devient encore plus fort, monstrueux et intelligent (merci au Dok Ork qui a trouvé un remède à ce poison dans la nouvelle Painboyz, parue quelques temps avant). En définitive, toute cette aventure va lui permettre de revenir plus fort et de défier le Mékarque pour prendre sa place.

On se retrouve avec un Buzenoire Big Boss de Waaagh, avec une conscience de lui et de la place des Orks dans l’univers. Il n’y a plus qu’à espérer que Mike Brooks puisse écrire une suite à cette histoire.

Snaggi Chtiote-Dent – Chef Grots, Prophète de Gork et de Mork : on retrouve Snaggi, le « héros » (c’est vite dit) du roman Chef de Guerre, qui, après avoir passé le portail de la Toile, se retrouve sous les ordres de Buzenoire. Il n’a pas abandonné son projet de soulèvement des Grots contre les Orks, mais comme pour Buzenoire, il est bien plus intelligent que ses congénères. Cependant, contrairement à Buzenoire, il n’arrive pas vraiment à leur faire faire ce qu’il veut, et ses plans échouent de manière plus ou moins comique les uns après les autres.

Dhaemira Thraex – Maîtresse Archonte de la Kabale du Cœur Vide : Depuis que le dernier maître de Port Tavarr est mort après s’être retrouvé du mauvais côté du complot visant le maître de Commorragh, Dhaemira complote pour prendre le pouvoir. C’est elle qui a organisé l’invasion Ork, pensant pouvoir s’en débarrasser facilement. Mais rien ne va se passer comme prévu, et elle va devoir demander de l’aide à Cistrial Virn, (archonte de la Kabale du Vent Blessant), dont elle va finir par tomber amoureuse. Les deux tourtereaux ont prévu de prendre le contrôle de Port Tavarr, mais les Orks ont laissé des visiteurs impromptus en prenant la fuite.

Dhalgar Thraex – Archonte de la Kabale du Cœur Vide, frère cadet de Dhaemira : il passe son temps à comploter contre sa sœur pour essayer de prendre sa place ou d’accroître son pouvoir. C’est un peu à cause de lui que toute cette histoire commence. S’il n’était pas allé essayer de tuer Buzenoire sur le monde exodite, alors sa sœur n’aurait pas dû laver l’honneur de la famille. Après la dernière trahison de Dhalgar, sa sœur décide de l’abandonner aux mains de Buzenoire, qui le garde accroché dans une cage dans son vaisseau. Ce qui est une véritable torture pour le Drukhari, parce que les Orks se promènent dans le Warp sans champ Geller, et qu’il se fait attaquer par des démons à chaque voyage.

Le plan de Dhaemira Thraex

Elle a payé des mercenaires pour aller tuer l’Ork qui avait failli tuer son frère, mais elle avait prévu qu’ils échouent et a fait saboter le portail de la Toile pour laisser entrer les Orks. Elle voulait confiner les Orks dans les quartiers extérieurs et monter une alliance pour les repousser, prouvant ainsi aux autres mondes qu’elle était prête à prendre en main la destinée de Port Tavarr.

Mais les Orks ne se sont pas laissés faire et ont commencé à briser le blocus Drukhari en se téléportant et, par là même, en créant des brèches vers le Warp. Pris de panique, les Drukhari ont donné l’assaut aux positions Orks pour détruire leur téléporteur.

Devant la puissance acquise par les Orks, Dhaemira décide de les laisser partir pour profiter de la confusion et prendre le contrôle de Port Tavarr.

Malheureusement, pour partir plus vite, les mécanos Orks ont téléporté toute la Waaagh dans le vaisseau et ont créé des brèches par lesquelles les démons ont débarqué dans la Toile.

Les Orks

Mike Brooks nous montre les Orks sous un angle assez inattendu, ou plutôt un angle rarement utilisé par Games Workshop et la Black Library. On a l’habitude de voir des Orks violents, stupides, totalement étrangers au concept de réflexion, et parfois sournois et mauvais. En général, on nous les dépeint comme méchants ou tellement stupides qu’ils ne comprennent pas qu’ils font le mal.

Brooks se sert du personnage de Dhaemira, qui envisage les Orks comme nous, avant de comprendre qu’elle se trompe. Les Orks sont intelligents à leur manière. S’ils foncent tête baissée dans un piège ou vers la mort, ce n’est pas parce qu’ils sont stupides et ne comprennent pas, mais parce qu’ils n’en ont juste rien à faire.

Si la mort doit venir, alors qu’elle vienne, et s’ils meurent, tant pis. Aucun dieu ne viendra déchirer leur âme et, si c’est le cas, alors ce dieu devra être assez fort pour la prendre. Le deuxième point de vue est celui de Buzenoire lui-même. La dernière blessure et le poison qui aurait dû le tuer en faisant exploser ses muscles ont eu un effet secondaire inattendu. Le médok Ork a réussi à le stabiliser avant qu’il n’explose, et il est devenu encore plus gros et plus fort, mais aussi plus intelligent.

Les Orks aiment se battre, mais ils ne comprennent pas pourquoi. Quand ils sont jeunes, ils se battent parce que tous les Orks se battent, après ils se battent parce qu’ils pensent que les dieux veulent qu’ils se battent, mais ce n’est pas la vraie raison. Les Orks se battent parce que plus ils se battent, plus ils deviennent gros, et plus ils deviennent gros, plus ils deviennent musclés, et, étrangement, plus ils deviennent musclés, plus ils deviennent rusés (dans le sens intelligent).

Et c’est ça, en fait, la finalité : les Orks ont été créés pour aimer se battre, parce que c’est par le combat qu’ils deviennent intelligents, comme si les muscles développaient indirectement leur cerveau.

Autres

Arakhia : dans le langage Aeldari, ce nom désigne les Orks.

Zon'Eilles : nom donné par les Orks aux Aeldari.

Kipik : nom donné par les Orks aux Drukhari.

Refleksion : c’est ce qui arrive quand un Ork devient trop gros ; il commence à devenir intelligent et la Refleksion commence à envahir son cerveau. Ça leur fait souvent mal à la tête.

Les différents Aeldari : il existe quatre grands groupes d’Aeldari :

Les Asuryani, qui vivent dans les vaisseaux-mondes

Les Drukhari, qui se cachent dans la Toile

Les Exodites, qui vivent simplement sur des mondes vierges de toute technologie

Les Harlequins, qui vivent aussi dans la Toile mais sont dévoués à Cegorach, le dieu moqueur

Il y a aussi les Ynnari, mais c’est un peu différent ; ce sont les adeptes du dieu de la mort, mais ils font tous aussi partie d’un des quatre autres groupes.

À la naissance, tous les Aeldari sont pareils, ils ne sont pas prédestinés et peuvent choisir leur voie en fonction de leur affinité. Un enfant de Drukhari a plus de chances de devenir Drukhari du fait de son éducation, mais il peut décider d’aller vivre sur un vaisseau-monde ou sur une planète exodite.

Conclusion

Avant de parler du roman à proprement parler, je tiens à faire remarquer que le prochain roman de Mike Brooks vient d’être annoncé, et ce sera sur Lelith Hesperax, une succube Drukhari. Quelle coïncidence !

Mike Brooks a été une agréable surprise avec ses premiers romans, et je dois avouer que l’histoire de Buzenoire fait partie de mes séries préférées. On suit Buzenoire depuis ses débuts comme simple boyz dans une bande d’Orks pour finir par le voir devenir Big Boss de sa propre Waaagh.

Mike Brooks a réussi à se renouveler à chaque roman avec l’ajout de nouveaux personnages (Snaggi, le révolutionnaire Grots) et une plongée dans la psychologie Ork qui, à ma connaissance, n’a jamais été abordée par la Black Library.

Pour finir, on se retrouve avec une série qui met en valeur les Orks et où l’on dépasse la caricature du sournois, bête et méchant.

J’espère qu’on aura droit à une suite, même si je pense que maintenant qu’il est Big Boss, on n’en entendra plus jamais parler, malheureusement.

Par Black Librarium

Avant-Propos

Et voila la Black Librarium touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.black-librarium.com/

Résumé

Dans la même veine que les précédents, court, marrant et retranscrivant plutôt bien la psychologie et le raisonnement ô combien particuliers des orks et autres grots.

L'auteur reprend et associe des persos issus des histoires précédentes et les projette dans une nouvelle aventure assez sympa qui mettra tout ce beau monde aux prises avec les eldars noirs cette fois.

Au menu, des orks dans la Toile, avec à la clef une expédition à Commorragh (!) et même des combats d'arène, le tout mâtiné de cet étrange cocktail de bourrinisme/crétinerie/ingéniosité qui caractérise la faction. La recette habituelle quoi, on commence à y être habitué, c'est un peu comme avec les Cain.

Du côté des eldars noirs aussi c'est plutôt bien rendu. L'ambiance qui transpire de cette partie de Commoragh et plus généralement de cette race décadente est bien posée et les persos sont convaincants. On en suit plusieurs de haut rang (archontes, hémoncule, succube,...) qui vont temporairement passer outre leurs manigances habituelles et s'associer pour tâcher de gérer l'incursion de ces orks qui très rapidement vont foutre le boxon dans tout un district de la cité crépusculaire.

Ce qui ne sera pas une partie de plaisir... les esprits "supérieurs" des eldars noirs se faisant sans cesse surprendre par l'illogisme caractérisé de l'ennemi et aussi par cette espèce de débrouillardise intuitive qu'ont les orks et qui les rend régulièrement compétents (à leur manière) et le plus souvent imprévisibles.

Le livre n'est pas exempt de défauts, comme une syntaxe ork pas toujours facile à intégrer et qui aboutit parfois à de loooongues phrases assez pénibles à lire (et oui, c'est moi qui dit ça). J'imagine très bien l'enfer de traduction qu'a dû représenter ce bouquin... Quelques facilités scénaristiques également, mais bon on reste dans l'acceptable, surtout pour ce genre d'histoire qui ne se prend pas au sérieux.

Noté Bon. La confrontation entre les orks et les eldars noirs est assez savoureuse, surtout lorsque ces derniers subissent vexations sur vexations à voir leurs plans bêtement contrecarrés par ces verts abrutis de violence ^^

L'histoire mêle assez bien le sérieux des uns avec la bêtise des autres, le contraste est intéressant, et l'auteur sait jouer de cela pour créer le genre de petites scènes idiotes qui moi me font bien marrer :p

Par exemple, la réaction hyperflippée des eldars noirs lorsqu'ils s'aperçoivent que les orks ont un usage complètement trivial de la dangereuse téléportation warpesque, utilisant le télatépula pour tout et n'importe quoi, comme par exemple pour que leur chef de guerre puisse utiliser son marteau énergétique comme arme de jet sans avoir l'inconvénient de devoir aller le récupérer après xD

+1 aussi pour la petite originalité de ce début d'amourette presque mignon entre les deux archontes. Ça reste évidemment froid, piquant et fourbe, mais j'ai trouvé ça bien vu. Ça change !

Par Black Librarium

Avant-Propos

Et voila la Black Librarium touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.black-librarium.com/

Résumé

Noté Bon.

Une tranche de vie, sur un level up supplémentaire de Busenoire. J'ai trouvé ça très bien, j'ai bien apprécié le niveau du parler/dialogues Ork en particulier, qui sera pour moi indispensable pour restranscrire l'ambiance Orkoïde à l'avenir. J'ai beaucoup souri, ri.

J'aurai aimé quelque chose de plus consistant par endroit, je trouve le climax un peu seul à la fin. Le livre se contente d'aller tranquillement crescendo.

Une suite indispensable après Ruze Brutale et Chef de Guerre, ou pour tout joueur Ork.