In Memoriam

De Les Archives Infinies
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Par Gilian

Avant-Propos

Pour la réédition de l’Omnibus Fondation, Dan Abnett s'est fendu d’une petite nouvelle d’une quinzaine de pages qui fait suite à la bataille de Vervun. On va voir ce qu’elle raconte.

L’histoire du livre

Alors que Gaunt git sur un lit d’hôpital à deux doigts de la mort, les Fantôme de Tanith continuent les opérations de nettoyage de Vervun. Et les dirigeants de la ruche se sont mis en tête d’élever un monument à la mémoire des morts tombés pendant la guerre.

L’histoire avec un grand H

Je m'appelle Jeshua Thoru, c’est étrange de reparler de tout ça, c’était il y a si longtemps, 60 ans maintenant. A l'époque, j'étais un jeune artiste de 28 ans tout juste sorti de l’école et la guerre venait de ravager Vervun.
Entre deux projets plus intéressants j’avais accepté une commande pour arrondir mes fins de mois, je n’aurais jamais pensé que ce serait grâce à cette commande que je deviendrais célèbre.

Lady Chass voulait que je fasse un monument à la victoire de Vervun, dans lequel le premier de Tanith aurait une place prépondérante.
Je me suis donc retrouvé à partir avec le Colonel Corbec et son escouade pour connaître un peu mieux mon sujet.
J’ai ensuite patrouillé avec l’escouade de Bragg et on est tombé dans une embuscade.
En tout je n’ai passé qu’une journée avec le premier de Tanith et je dois avouer que j’ai été surpris par ce qu’ils étaient vraiment.
Ils n’avaient rien des soldats impériaux que nous présente la propagande officielle, ils étaient plus humains, plus nobles et mélancoliques (sûrement à cause de la perte de leur monde).

Après cela je me suis attelé à la construction du monument, je n’ai jamais été content de moi et j’ai détruit les cinq premiers prototypes, mais j’ai dû finir par me résoudre au fait que je ne capturerais jamais vraiment l’essence de ce qui fait un guerrier de Tanith…

Conclusion

Je dois admettre que j’étais passé totalement à côté de cette petite nouvelle pour deux raisons.
La première fois que j’ai lu les livres c’était à l’unité et donc je n’avais pas la nouvelle sous la main. Et la deuxième fois, c’était après 2020 et la 3ème réédition de l’omnibus Fondation, et la nouvelle a été intégrée au roman Necropolis.
C’est une des particularités de Dan Abnett, souvent il retravaille le contenu pour les rééditions.

C’est une nouvelle qui n’apporte rien de nouveau à l’histoire mais elle a été écrite en 2011 à une époque où la plupart des protagonistes sont morts, elle donc revêt une saveur particulière.
Si elle est lue dans l’ordre chronologique de l'histoire, elle est juste une petite parenthèse de paix entre deux zones de combats.
Mais à l'époque ça a dû être un petit retour nostalgique de Dan Abnett vers ces personnages favoris.

Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Commissionné par la Maison Chass de Vervunhive pour réaliser une statue commémorant l’héroïsme des Gardes Impériaux du Premier & Unique de Tanith (et seulement eux, feth les Narmeniens), le sculpteur Jeshua Thoru débarque dans les ruines de la ruche de Vervunhive peu de temps après la défaite des cultistes de Ferrozoica et la levée du siège de la spire. Autorisé à cotoyer les farouches et odoriférants Fantômes afin de prendre la mesure de ses sujets, notre artiste en sera quitte pour une plongée des plus réalistes dans la dureté de la guerre urbaine.

Accueilli à son arrivée par nul autre que le Colonel Corbec et quelques troupiers, Thoru commence son immersion par une visite à l’hopital militaire où Gaunt se remet péniblement de son tête à tête intense avec l’Héritier Asphodel. Sur le chemin, il commence à percevoir la grandeur d’âme des Tanith sous leurs abords débraillés, lorsque Corbec se met à lui parler de « ses vieux » avec des trémolos dans la voix tandis que Varl distribue altruistement des barres de ration aux orphelins de guerre. Let this man give his cookies, ou quelque chose comme ça. Un peu plus tard, le sculpteur est placé sous la large et poilue aile de Bragg, le temps d’une patrouille de routine dans le no man’s land de Vervunhive, dont le but est de traquer les derniers survivants de l’ost chaotique. Une activité tout à fait appropriée pour un commémorateur (qui s’ignore), et parfaitement sans danger, bien évidemment1.

Bien évidemment, l’escouade tombe dans une embuscade fomentée par les perfides Ferrozoicans, et, bien que Thoru prouve son utilité à deux reprises, d’abord en identifiant la position initiale de l’ennemi (pas aussi doué que les Tanith pour camoufler leur présence), puis en réparant sur le pouce le lance-flammes de Brostin, il ressort durablement marqué par l’expérience, et notamment la mort tragique d’une des seules victimes possibles d’Abnett, qui ne tuait pas encore ses personnages nommés à l’époque où prend place cet épisode2. Cette découverte sans filtre de la brutalité de l’existence des Gardes Impériaux plonge notre innocent Pygmalion dans les affres des PTSD, dont il parvient cependant à s’extraire en deux deux devant le magnifique esprit de corps dont font preuve les Tanith, et la dévotion manifeste qu’inspire le Commissaire Gaunt, veillé par une foule de fans transis de Verhunhive venant tout juste de s’engager sous les drapeaux pour ses beaux yeux3… qu’il ouvre d’ailleurs au moment même où Rawne vient lui faire une déclaration d’amour toute chimènique4. Cette brève immersion sera suffisante pour lui permettre de créer ce qui deviendra son chef d’œuvre, une statue de Garde Impériale coulée dans le métal des armes des béligérants de la batailled de Vervunhive, empruntant à chacun des Fantômes rencontrés par l’artiste durant son stage ouvrier. Passant, va dire à Terra que nous gisons ici pour avoir obéi aux ordres…

1: Sauf pour les pauvres troupiers participant à la patrouille n’ayant pas la chance d’être des personnages nommés. Voyons voir… Bragg (non), Larkin (non), Milo (non), Brostin (non), Domor (non), Feygor (non), Baffels (non), Doyl (non), Yael (possible) et Mktag (possible). Et, guess what ?

2: Mais qui avait déjà commencé à le faire au moment de l’écriture de cette nouvelle, comme il le fait perfidement remarquer au détour d’une phrase.

3: Du temps où il en avait encore, mais je m’égare…

4 « Va, je ne te hais point » devenant « Guéris crevard, que je puisse te tuer moi-même ». C’est beau tout de même.

Avis

Dans la saga des ‘Fantômes de Gaunt’, la défense de Vervunhive (‘Necropolis’) constitue l’un des épisodes les plus marquants, notamment parce qu’elle se traduit par une injection de sang neuf dans le régiment : Kolea, Soric, Daur, Criid, Curth… Autant de personnages faisant leur entrée dans le 1er et Unique à l’occasion de cette épique bataille urbaine, et considérés par de nombreux lecteurs comme aussi importants que les natifs de Tanith. Par ailleurs, ce roman, ainsi que celui qui le suit (‘Garde d’Honneur’) constituent ce que je considère comme étant l’Âge d’Or des Fantômes, ou la période bénie où toute notre petite galerie de bidasses vécut heureuse et (relativement) tranquille, avant qu’Abnett ne se mette à assassiner ses créations, choix compréhensible mais traumatique pour les fans que nous sommes.

‘In Remembrance’, parce qu’il se situe dans la droite ligne de Necropolis, est donc à considérer à la fois comme un épilogue de cet affrontement mémorable, et une préparation du second arc narratif de la série, au casting enrichi de quelques solides Vervunhivers. Abnett semble faire le bilan de son œuvre fantômatique, et prend soin de présenter de manière quasi exhaustive (il ne doit manquer que Caffran à l’appel) les têtes d’affiche de la série, depuis le convalescent Gaunt (dont la seule action sera d’ouvrir les yeux) jusqu’aux nouvelles recrues de Vervunhive, en passant par les bien connus Major Rawne, Try Again Bragg, Mad Larkin et autre Brin Milo. Performance notable, ce passage en revue n’est ni rébarbatif pour le lecteur vétéran (petites private jokes et autres références cachées à l’appui), ni cryptique pour le nouveau-venu, ce qui démontre encore une fois les solides compétences de Dan Abnett en matière de narration. Bien qu’assez classique dans son « intrigue » de nouvelle de Gardes Impériaux, qui, bien sûr, devront faire le coup de feu face à une opposition musclée, ‘In Remembrance’ se laisse lire sans problème, et, malgré son caractère sérieux, voire tragique à certains moments, adopte un ton singulièrement léger de temps à autres, comme lors du numéro de stand up improvisé de just joking Feygor, ou la conjuration farfelue de l’arrivée de l’Empereur sur une chèvre par le narrateur.

Présentant les Fantômes (privés de Gaunt pour cette fois) sous leur meilleur jour, peu de temps avant que ne s’engage la sanglante mais palpitante fuite en avant de ‘The Saint’, ‘The Lost’ et ‘The Victory’, ‘In Remembrance’ continue encore aujourd’hui à faire honneur à son titre, et reste dans doute la nouvelle qui concluerait le mieux la saga de Tanith, si une anthologie de cette dernière est un jour réalisée. En attendant, elle rappelera aux aficionados du Premier et Unique le « bon vieux temps », où les Fantômes n’en voyaient pas encore… I’m not crying, you’re crying.