It Bleeds
Par Gilian
Avant-Propos
David Guymer est devenu un vétéran de la Black Library, il est maintenant là depuis plus de dix ans et a écrit sur beaucoup de thèmes différents. Mais c’est la première fois qu’il s’attaque aux World Eaters, on va voir s’il s’en sort aussi bien avec eux qu’avec les Thousand Sons de sa précédente nouvelle.
L’histoire du livre
Alors que la bataille approche, un berserker de Khorne se prépare pour le combat de sa vie. Cependant, la douleur provoquée par le clou de boucher lui empêche de se souvenir de qui il est et de pourquoi il combat…
L’histoire avec un grand H
Je ne connais pas cette planète, je ne connais pas cette guerre, je ne sais même pas comment je suis arrivé là ni qui je suis. Mais je sais que je dois honorer Khorne et tuer en son nom…
J’aurais préféré massacrer des êtres de moindre qualité ça aurait été plus rapide et Khorne a toujours préféré la quantité à la qualité mais il se dresse devant moi alors je vais devoir le tuer.
C’est un Space Marine, un nouveau, un de ceux qui sont arrivés après la grande déchirure, j’ai toujours eu horreur de me battre en duel contre des Space Marines, ils parlent toujours beaucoup trop…
Il ressemble à quelqu’un mais la douleur m’empêche de penser, et le combat dure un peu trop longtemps et petit a petit je me souviens de qui je suis et de pourquoi je suis là.
Mais il est trop tard, je suis vaincu et mon ennemi va me tuer. Mais la mort n’est pas une fin…
Révélation
Le héros s’appelle en fait Kurrinon, et faisait partie du chapitre des dragons ardents, mais un jour, leur monde chapitral Nautilos s’est fait attaquer par des World Eaters et le chapitre s’est fait détruire, il a été le seul survivant et ça l’a rendu à moitié fou. Il est parti à la poursuite de la bande de World Eaters mais sa quête de vengeance l’a corrompu et après de nombreux massacres il a fini par lui-même devenir un berserker de Khorne.
Il sera tué par un champion des nouveaux Dragons Ardents. (La flotte porte flambeau ayant découvert le monde de Nautilos ravagé, un autre chapitre avec le même nom a été créé).
Conclusion
Que dire, du très bon David Guymer. On voit bien que l’histoire ne tient pas la route, qu’il y a des trous et des choses incohérentes mais en écrivant la nouvelle à la première personne et en nous plaçant dans la tête d’un Word Eater rendu fou par la douleur du clou de boucher, on se dit que c’est à cause de ça. Et le twist final n’en est que plus savoureux. Franchement c’est très bien amené. La nouvelle se suffit à elle-même.
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue
La vie d’un World Eater n’est certes pas de tout repos, mais au moins les mauvais souvenirs y sont rares car au bout de quelques décennies avec un cerveau cloué, on perd toute notion du temps. C’est ainsi que nous essayons de suivre la trajectoire sanglante du héros de notre histoire, un Berzerker bien sous tous rapports mais dont les pensées sont des plus confuses au moment de commencer un duel avec un champion du Chapitre des Dragons Ardent1, sur une planète dont il a évidemment oublié le nom (à compter qu’on lui ait dit, pour commencer).
Nous sommes donc témoins, par fragments aussi hachés que ses victimes, du passé brutal de ce cador de la 12ème Légion, depuis le moment où il s’est fait poser ses clous du boucher par un Apothicaire renégat free lance jusqu’à son affrontement avec sa Némésis du jour, en passant par quelques massacres de Gardes Impériaux de bon aloi, et même le récit des interminables heures à attendre le déploiement sur le prochain champ de bataille, après avoir été tiré de sa stase par le Vivisecteur en chef de la bande du Foresworn, dans laquelle Bobby (appelons comme ça) sert bon gré mal gré.
Lorsque le combat s’engage pour de bon entre Bobby et le loyaliste apprêté qui lui fait face, les choses ne tournent pas en faveur du fidèle de Khorne, qui devait sans doute regarder ailleurs à ce moment-là. Peu aidé par l’état de délabrement avancé de son matériel, Bobby livre un beau combat mais finit étalé de tout son long dans la boue, avec un Dragon Ardent furibard qui lui braque son pistolet bolter sur le pif. Il semblerait que le chemin octuple se soit changé en impasse…
…Avant que le jugement du loyaliste ne s’abatte sur le World Eater déconfit, nous avons droit à un ultime flashback qui permet de réaliser que 1) Bobby n’est pas un World Eater pur jus mais le dernier survivant de la première incarnation des Dragons Ardent, Chapitre détruit par les fils d’Angron lors d’un raid sur leur monde chapitral, 2) il avait à la base juré de se venger par tous les moyens possibles de la vilénie du Foresworn et de sa bande, mais something happened on the way to heaven vengeance, jusqu’au point où il décida de se faire poser des clous (et assez mal qui plus est) pour pouvoir rejoindre ses ennemis jurés, et 3) Bobby s’appelle en fait Kurrinon.
Bien que son destin soit écrit, le Champion des Dragons Ardent (ressuscités grâce à l’afflux de Primaris) laisse la possibilité à Bobby K. de se repentir pour ses actes haineux et hérétiques, et de mourir en loyaliste. Il est toutefois trop tard pour notre malheureux et tragique héros, qui sert ses dents de bronze et professe une fois de plus sa fidélité éternelle au Dieu du Sang. Once you go red, you never get boRED (je m’en fous si ça rime pas, Khorne me comprend).
1: À ne pas confondre avec les Firedrakes Salamanders, traduits en « Dragons Ardents » en français
Avis
David Guymer signe une des toutes meilleures nouvelles consacrées aux World Eaters que votre serviteur a eu la chance de lire avec ce ‘It Bleeds’, qui plonge le lecteur comme rarement depuis les travaux d’Aaron Dembski-Bowden pendant l’Hérésie d’Horus dans la psyché torturée et le quotidien totalement destroy des enfants d’Angron. Le mélange de scènes d’actions viscérales et de passages plus terre à terre évoque d’ailleurs d’autres travaux d’ADB, cette fois-ci consacrés aux Night Lords, et tout aussi plaisants. Pour ne rien gâcher, la narration enchevêtrée qui renforce le sentiment de folie qui entoure le narrateur (définitivement peu fiable) et le twist final bien senti dont Guymer nous gratifie, sans compter la bonne dose de fluff consacrée aux Dragons Ardents, achèvent de faire de ‘It Bleeds’ un texte de référence pour les gourmets planétaires et pour les amateurs de la littérature grimdark en générale.