Cthonia's Reckoning
Avant-Propos
Je ne sais pas trop quoi penser de cette sortie. C’est vrai que ça fait toujours plaisir de voir sortir un livre ou un recueil sur l’hérésie d’Horus mais là, c’est un peu particulier. Le livre sort en même temps que la version deux du jeu et donc c’est un livre publicitaire et en général ce genre de recueil n’est pas vraiment bon. Après, ça reste l’hérésie d’Horus, donc espérons que la Black Library n’ait pas tout gâché. Mais j’ai un doute quand même, 7 nouvelles 109 pages et de nouveaux auteurs…
Fils de Cthonia de John French 8 pages
L’histoire du livre
Dans les profondeurs de Cthonia, l’ultime duel entre un Imperial Fist et un Son of Horus.
L’histoire avec un grand H
La mission était simple, deux escouades en sous effectif des Imperial Fists devaient s’enfoncer dans les sous-sols trouver un point d’embuscade et stopper l’avancée ennemie. Mais rien ne s’était passé comme prévu. Il n’y avait pas eu d’embuscade, l’ennemi était arrivé trop vite et trop nombreux et ça avait tourné à la boucherie. Maintenant ils étaient tous morts, il ne restait plus que Diosus des Imperial Fists et Geldron des Sons of Horus et, par un caprice du destin, ils étaient tous les deux des fils de Cthonia, enlevés à leur monde à une époque où les deux légions étaient encore dans le même camp. Aucun des deux ne sortira jamais des profondeurs de Cthonia, leur duel finissant par la mort des deux soldats.
Conclusion
John French est un vétéran de l’hérésie d’Horus et en huit petites pages il a planté le décor. Il a réussi à poser le conflit sans prendre parti, même si au final le Geldron est plus humain dans ses réactions que Diosus qui est complètement conditionné par son entraînement. Ce petit huit clos entre deux guerriers et le dialogue partagé pendant le duel fait une très bonne introduction à ce recueil.
Jusqu’au bout de Michael F. Haspil 22 pages
L’histoire du livre
L’hérésie d’Horus avait coupé l’imperium en deux. Tout le monde avaient dû choisir un camp et dans la flotte impérial, cela avait entraîné des mutineries et des combats entre navires de même flotte.
L’histoire avec un grand H
La capitaine Rumiko Salakia commandait le Ferrum Purgatio depuis peu, et sa première mission avait consisté à se rendre dans le système de Cthonia pour participer au blocus de la planète pendant que les Imperial Fists en prenaient le contrôle. Avant cela, elle avait fait partie d’une force opérationnelle qui avait volé en éclat quand Kyghon Dachoro, le premier officier du Bringer of Justice, avait déclenché une mutinerie et que la plupart des vaisseaux avaient rejoint le camp d’Horus.
La prise de Cthonia était plus longue que prévu et les Sons of Horus résistaient bien, ils avaient même envoyé un appel à l’aide qui était resté sans réponse jusqu’à aujourd’hui. Mais à présent, la flotte de secours était là, constituée de trois vagues totalisant plus de 40 vaisseaux ; elle allait submerger la force de blocus impérial et l’amiral en poste a ordonné au vaisseau de fuir pour prévenir Terra de l’attaque.
Le Ferrum Purgatio étant un vaisseau relativement lourd et peu rapide devait rester en arrière pour retarder la flotte rebelle qui était commandée par Kyghon Dachoro. L’incompétence de Dachoro et le génie de Rumiko ont non seulement permis au Purgatio de retenir le flotte adverse un long moment mais en plus il a pu fuir après avoir infligé d’énormes dégâts à l’ennemi.
Conclusion
Michael F. Haspil avait fait une très bonne première nouvelle avec Amor Fati (nouvelle sortie à Noël 2021). Je ne sais pas si c’est son expérience d’ingénieur et de vétéran de l’US air force ou le fait d’avoir bossé à la NASA mais cette petite nouvelle spatiale est pas mal menée du tout. En plus de cela, il s’attarde sur le fait que la confiance est définitivement perdue coté impérial, la suspicion est de mise. Au final c’est une bonne petite nouvelle aussi.
Les gangs du dessous de Gary Kloster 14 pages
L’histoire du livre
La porte du traître a été sécurisée par les Imperial Fists des le début des combats sur Cthonia mais, depuis, la guerre fait rage dans les tunnels et tout les coups sont permis.
L’histoire avec un grand H
Trois compagnies d’Imperial Fists ont débarqué sur Cthonia mais l’attrition du à la bataille et l’absence de renforts avaient forcé les chefs de compagnies à former de nouvelles escouades mixtes. Crius était avec sa nouvelle demi-escouade en train de patrouiller dans les tunnels quand ils étaient tombés sur les Sons of Horus. Après leur avoir tendu une embuscade et les avoir tués, les Imperial Fists se sont rendus compte que leur ennemi avait capturé des Gangers Chtoniens et les avaient réduits en esclavage. Crius finit par gagner la confiance d’un des Gangers qui leur explique le plan des Sons of Horus : ils ont capturé des Gangers pour qu’ils leur indiquent un passage dans les tunnels qui leur permet de contourner les lignes impériales pour tomber sur les arrières des Imperial Fists. Mais les sons of Horus ont oublié ce que c’est d’être un Ganger et, à vouloir les réduire en esclavage, ils s’en sont fait des ennemis. Avec leur aide, les Imperial Fists réussissent à neutraliser l’attaque des Sons of Horus avant qu’il ne soit trop tard.
Conclusion
Gary Kloster a commencé sa carrière à la Black Library en écrivant des romans et des histoires pour Necromunda et Warhammer Crime et il a utilisé cette expérience pour raconter cette histoire de Space Marines et de Gangers. (D’ailleurs, jolieclin d’œil à Necromunda avec Crius qui était justement un Ganger de Necromunda avant d’être un Imperial Fist). Ça donne une bonne petite nouvelle même si je me serais attendu à ce qu’un Space Marine tue un mutant sans réfléchir plutôt que de s’en faire un allié.
La moisson humaine de Nicholas Wolf 16 pages
L’histoire du livre
L’Hérésie d’Horus a enflammé la galaxie, et même sur Cthonia la guerre fait rage entre les Space Marines. Mais malgré tout, pour les Gangers, la vie continue à suivre son cours.
L’histoire avec un grand H
Ikharios Brehker est le chef des Faucheurs de Kraton et il a payé très cher un traître du mechanicus pour avoir des informations sur la « crypte ». Un endroit légendaire contenant un trésor qui n’a jamais été trouvé sur Cthonia. Il s’avère que la crypte se trouve dans la zone Mortalis, la zone la plus dangereuse de Cthonia où personne ne va jamais. Pourtant les faucheurs de Kraton vont trouver pas mal de monde sur leur route, à commencer par Kholkhar et sa bande des ravageurs d’Abrax qui cherchent eux aussi la crypte. Ils devront s’allier pour survivre aux attaques des mutants reptiliens qui pullulent dans la zone Mortalis. Mais, en arrivant devant l’entrée de la crypte, Ikharios se retrouve confronté au veritable commanditaire de Kholkhar, c’est un Word Bearer du nom de Malga Drak qui lui propose de se rendre et de lui jurer fidélité pour garder la vie sauve. Mais Ikharios est un vrai Chtonien et un Chtonien ne s’agenouille devant personne et il préfère faire exploser la crypte, le Space Marine et tout son gang plutôt que de se rendre.
Conclusion
Nicholas Wolf fait partie des dernier venus à la Black Library, il a écrit une poignée de nouvelles. Le thème de cette nouvelle est la fameuse « zone Mortalis ». Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un ensemble de règles du jeu pour l’hérésie d’Horus pour simuler des combats dans des espaces clos, sans véhicule et avec une interaction entre l’infanterie et le décor. Le souci c’est que Wolf ne semble pas avoir été mis au courant, du coup, la zone Mortalis c’est juste une zone mortelle servant de cadre à une mission entre gangs rivaux. La nouvelle se laisse lire et le petit twist final avec l’arrivée du Word Bearer n’est pas mal du tout.
La foi d’un traître de Noah Van Nguyen 18 pages
L’histoire du livre
La résistance impériale sur Cthonia touche à sa fin. Les trois compagnies sont réduites à presque rien et les Sons of Horus passent à l’attaque.
L’histoire avec un grand H
Le chef de clan Kovarny a reçu l’ordre de reprendre la porte de Lupercal (renommée la porte du Traître). C’est le dernier point de résistance des Imperial Fists sur la planète. Mais il connaît le capitaine Garrius qui commande les forces impériales, ils ont été frères et se sont battus côte à côte avant l’Hérésie et il ne veut pas le tuer. Pour Kovarny, un frère reste un frère quoi qu’il arrive et il veut essayer de le convertir avant de le tuer. Mais sa quête pour sauver son ancien ami, le conduit d’embuscade en embuscade et malgré les avertissements d’Ul-Buus l’apôtre noir, il finira par faire tuer tous ses hommes et par mourir lui-même des mains de Garrius.
Conclusion
Encore une histoire d’amitié entre un Imperial Fist et un Son of Horus et, encore une fois, c’est le Son of Horus qui est le plus humain des deux. Noah Van Nguyen joue sur la dualité loyaliste/traître. Beaucoup de Space Marineq se sont retrouvéq dans le camp des traîtres par loyauté. Loyauté envers leur légion, leur primarque ou leurs frères. Au contraire des Space Marines qui sont restés loyaux envers l’imperium mais qui, au final, se retrouvent à combattre leurs anciens frères. Au final, tout est juste une question de point de vue. Nguyen s’en sort relativement bien. L’intervention du World Bearer est ici aussi bienvenue (comme dans la nouvelle précédente).
Poussé par la haine de Gav Thorpe 18 pages
L’histoire du livre
Depuis la chute de la plate-forme de défense orbitale et l’arrivée des compagnies du capitaine Ashurhaddon, la situation avait changé sur Cthonia. Les Imperial Fist étaient pris entre deux feux.
L’histoire avec un grand H
Les maigres forces des Sons of Horus présents sur Cthonia au moment de l’arrivée des Imperial Fists avaient tenu bon. Bien sûr, ils avaient perdu la station orbitale et n’avaient pas pu empêcher les Imperial Fist de débarquer sur la planète et de prendre la porte de Lupercal Traître mais ils les avaient bloqués dans les étages intermédiaires et l’arrivée des renforts avait totalement coincé les étages supérieurs. Pour se sortir de ce piège, le capitaine Garrius a envoyé une petite force d’Imperial Fists sous les ordres du lieutenant Veermaf pour prendre possession d’une foreuse et percer un trou jusqu’à la surface. Mais les Sons of Horus sont bien décidés à ne pas les laisser faire, et un véritable combat de rue s’engage autour de l’objectif. Les Imperial Fist ne parviendront pas à percer et encore une fois tout le monde va périr dans cette affrontement.
Conclusion
C’est au tour de Gav Thorpe d’écrire une petite nouvelle. L’auteur de la Black Library qu’on aime détester. Mais il faut reconnaître que comme souvent il fait le boulot. Alors oui, c’est encore une histoire de combat entre deux anciens Gangers, un dans chaque camp mais Thorpe réussit à augmenter l’angle de vue et à nous donner un aperçu de la guerre dans son ensemble et de la mentalité insoumise des gangs de Cthonia. C’est la nouvelle qui introduit le mieux la boite de jeu de la V2 qui sort en même temps. Sans faire de publicité, elle pose le décor de la campagne.
Le Postulant de Chris Forrester 13 pages
L’histoire du livre
La bataille de Cthonia durait depuis trop longtemps maintenant et le siège de Terra était engagé depuis longtemps aussi. Alors que tous les yeux étaient tournés vers Terra, une autre force arrive sur la planète.
L’histoire avec un grand H
Nous sommes venus, nous sommes la mort… La Dreadwing venait de poser les pieds sur Cthonia et donnait directement l’assaut sur les positions des Sons of Horus. La Dreadwing faisait partie des six Osts formant les Dark Angels et avait reçu de l’empereur des armes qui avaient été par la suite interdites. C’était à eux de détenir le savoir interdit de l’imperium et c’était à eux de savoir quand l’utiliser. Et aujourd’hui, l’heure était venue de faire regretter leur traîtrise aux Sons of Horus. Karaël effectue sa première mission avec la Dreadwing il est postulant pour en faire partie, il sait qu’il n’a pas droit à l’erreur mais quand ils interceptent un appel à l’aide des Imperial Fists, les doutes l’assaillent et il voudrait leur porter secours. Il ne comprend pas que la Dreadwing et leur lieutenant ne considèrent même pas la possibilité de le faire. Mais Karaël ne pouvait pas laisser mourir ses frères Imperial Fist, ça allait à l’encontre de son serment de Space Marine et il n’avait pas encore prêté serment à la Dreadwing alors il avertit les Imperial Fists de fuir. Et cette communication non cryptée permet aux Sons of Horus de les localiser. Les Dark Angels ont finit par exécuter leur mission mais ça a coûté beaucoup trop de vies… Cthonia allait être totalement détruite mais c’était une faible vengeance pour la mort de l’empereur.
Conclusion
Chris Forrester m’avait agréablement surpris avec sa nouvelle sur les Space Wolves à Noël et il réussit à me surprendre une nouvelle fois avec cette nouvelle sur les Dark Angels de la Dreadwing. Alors bien sûr, c’est assez rapide il n’y a que 13 pages mais il a bien compris ce que sont les Dark Angels, il fait la distinction entre la Deathwing qui représente la part honorable des anges et la Dreadwing, la part de destruction et de vengeance. Il pose aussi le problème de conscience que posent les secrets et les non-dits parmi les plus jeunes aspirants. C’est une bonne petite nouvelle pour en terminer avec Cthonia. D’ailleurs, Forrester qui avait développé l’histoire de BloodHowl en expliquant ce qui lui était arrivé, a encore le droit de développer l’histoire de l’hérésie d’Horus avec l’explication sur la destruction de Cthonia. C’est assez rare qu’un nouvel auteur puisse le faire pour le signaler.
L’histoire de Cthonia
Avec ces sept petites nouvelles, on a quand même une vue de ce qui se passe sur Cthonia pendant l’hérésie d’Horus. Après le début de l’hérésie, une flotte de blocus est venue mettre le siège à Cthonia et débarquer trois compagnies d’Imperial Fists. Les impériaux ont rapidement pris la forteresse orbitale et la forteresse planétaire qui s’appelait la porte de Lupercal et qu’ils ont renommée la porte au traître. (Ce qui est assez drôle parce que les impériaux utilisent le mot traître pour remplacer le nom d’Horus alors que les Chtonien utilisent le mot « porte aux traîtres » parce que la forteresse appartient aux impériaux). Les choses se compliquent par la suite avec l’arrivée d’une flotte de secours des Sons of Horus qui fait fuir la flotte impériale et bloque les Imperial Fists au sol. Les combats entre les deux forces s’engagent. Les Imperial Fists utilisent les installations de la forteresse qu’ils occupent pour « fabriquer » des Space Marines de manière accélérée dans le but de remplacer leurs pertes. Mais, petit à petit, les Sons of Horus prennent le dessus. Au moment de la fin du siège de Terra, apres l’affrontement entre Horus et l’Empereur, un détachement de Dark Angels arrive pour faire exploser la planète (Le primarque des Dark Angels s’est lancé dans une tournée des planètes des légions rebelles et les a toutes détruites). Les Dark Angels font exploser la planète avec les traîtres et les Imperial Fists survivants.
L’hérésie d’Horus
On ne parle pas d’hérésie mais beaucoup d’honneur dans ces nouvelles. Les soldats des deux camps se battent par loyauté envers leurs frères, leurs légions ou leur primarque. C’est d’ailleurs assez paradoxal de constater que la plupart des protagonistes (impériaux comme rebelles) se battent et vont mourir pour des valeurs qui ne signifient plus rien pour leur maîtres respectifs. Les seuls à sortir vivants de l’affrontement au final, sont les Dark Angels qui ont abandonné leur honneur pour leur devoir.
Conclusion générale
Je suis vraiment mitigé avec ce recueil. Franchement, il fait moins de 110 pages (en version numérique) et c’est vraiment très peu. Surtout pour un recueil qui sort en même temps que la nouvelle version d’un jeu. En général, ce genre de recueil balaye une majorité de factions et les montre à tour de rôle sous leur meilleur jour. Là, en fait, on nous raconte vite fait l’histoire de Cthonia, la planète de Horus Lupercal et c’est tout. Après l’histoire est intéressante mais on reste quand même sur notre faim.