Différences entre les versions de « Pantheon »

De Les Archives Infinies
Aller à la navigation Aller à la recherche
(Page créée avec « {{Sommaire à droite}} ==Avant-Propos== Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br /> Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/ <br /> Ou ici :… »)
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Sommaire à droite}}
{{Sommaire à droite}}
==Avant-Propos==
==Par Schattra==
===Avant-Propos===
Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br />
Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br />
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/ <br />
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/ <br />
Ligne 6 : Ligne 7 :
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/  <br />
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/  <br />


==Dramatis Personae :==
===Intrigue===
À une époque lointaine et plus heureuse, Sigmar prit sur lui de faire construire l’équivalent de Strasbourg (une ville avec du cachet + un lieu de rassemblement pour les décideurs politiques) sur la plus haute montagne d’Azyr. Nommé Highheim, ce qui sonne convenablement alsacien vous le reconnaitrez, ce complexe accueillit pendant un temps, voire une ère, les Dieux (plus ou moins) civilisés qui formèrent le panthéon des Royaumes Mortels. Puis le Chaos arriva, et chacun repartit dans ses pénates, laissant le pauvre Ziggy errer comme une âme en peine dans les allées désertes de la Theopolis.
 
 
La guerre totale décrétée par le divin barbu contre les quatre affreux est toutefois l’occasion pour le premier de réactiver ses vieux réseaux, et par une belle mâtinée pas encore tout à fait ensoleillée, il invite Alarielle à faire un Teams (avec webcam) pour parler du bon vieux temps. Au début franchement sur la défensive – ne pas oublier que la blitzkrieg sigmarienne a failli très mal finir pour elle – la Déesse finit par se détendre un peu, et accepte d’accompagner son hôte jusqu’à la place centrale du Highheim, où se trouve comme de juste une pièce d’eau. Mais attention, ce n’est pas n’importe quoi : plutôt qu’un bête bassin avec une fontaine rococo et des fientes de pigeon sur la margelle, il s’agit d’un miroir argenté créé par le mage Sanasay Bayla, et offert au Panthéon comme cadeau, outil et avertissement. Bayla, qui n’était pas la moitié d’un abruti, a en effet réussi à réaliser une œuvre qui permet à qui la contemple de voyager dans l’espace et dans le temps. Si Sigmar a tenu à ce qu’Alarielle vienne avec lui devant le miroir, ce n’est pas pour tenter de conclure avec la seule Déesse un tant soit peu accorte de son entourage (on est d’accord que Morathi est un peu creepy sur les bords), mais pour mater ensemble la vie de Brian Bayla, qui en plus d’être distrayante – on parle tout de même d’un type qui a réussi à maîtriser cinq des huit formes de magie – pourrait se révéler instructive.
 
 
La caméra se braque donc sur le mage prodige, au moment où une crise existentielle le saisit. A force d’exceller en tout, notre homme ne sait plus quel but se donner dans la vie, et après mûre réflexion, il décide d’aller vérifier si les Royaumes Mortels ont bien une fin physique, just for the thrill of it. La première étape de cette odyssée est de fact checker le sujet auprès d’une sommité en la matière, et comme Bayla a le bras long et le cœur bien accroché, il monte tout en haut du minaret du temple de Teclis le plus proche, entre en transe et se téléporte directement auprès du Dieu, qui lui assure que l’on peut bien s’asseoir sur le rebord du monde<span style="color:red"><sup>1</sup></span>. Cependant, cela n’est pas donné au premier clampin venu, car il faut passer par une porte secrète qui ne peut s’ouvrir qu’avec une clé forgée exprès par Grugni, puis terrasser un monstre immortel. Ça fait cher le coup d’œil.
 
 
Ce topo ne fait cependant pas peur à Bayla, qui abandonne séance tenante femme et enfants pour se lancer dans ce trek de l’extrême, ce qui l’occupe pendant quelques années. S’il ne parvient pas à négocier une audience auprès du Dieu forgeron lorsqu’il se rend à son temple de Chamon, il réussit tout du moins à obtenir un double de la clé en partageant sa Rince-Cochon avec le Nain Blanc (qui passait dans le coin). Il trouve également une astuce pour venir à bout du loup géant (Afrener) qui garde l’accès au bord du monde en se suicidant à 99% pour pouvoir rencontre Nagash, qui accepte d’euthanasier l’encombrant clébard en échange de cinq siècles et cinq jours de servitude post-mortem. Faut ce qu’il faut.
 
 
Ces obstacles enfin négociés, Bayla peut enfin boucler son périple, et contempler l’immensité magique et chaotique où les Royaumes (ici Ghyran) commencent et s’achèvent. Il est cependant immédiatement alpagué par un Magister de Tzeentch, qui essaie de lui vendre un plan de carrière mirobolant en l’échange de son âme, mais qui commet l’erreur de révéler que l’équilibre perso-pro ne serait alors pas vraiment respecté. Car Bayla est, au fond de lui, un authentique pater familias, et toutes ses pérégrinations lui ont ouvert les yeux sur le fait qu’il n’a pas été très présent au cours de la dernière décennie. Raccrochant violemment au bec de son démarcheur (ou l’équivalent dans les Royaumes Mortels), il repart dare-dare en direction de son foyer, non sans avoir eu la vision d’une époque lointaine où ce dernier serait frappé par la guerre. Sachant qu’il ne serait plus là pour le voir, et donc l’empêcher, il décide de créer son fameux miroir pour que les Dieux puissent s’en servir dans leur veille constante contre le Chaos. Ce qui nous ramène au point de départ et à Highheim.
 
 
La nouvelle se termine sur un petit speech de Sigmar à sa bonne amie, qu’il voudrait plus active auprès des mortels afin de contrecarrer les fake news répandues par le Chaos à propos de la vie éternelle qui attendrait les serviteurs des puissances de la ruine. Qui de plus qualifié que la Déesse de la Vie pour porter ce message optimiste et philosophique auprès des habitants des Royaumes Mortels, hein ? Alarielle lâche un gros « mouais, j’y penserais » et repart semer du gazon en Ghyran, laissant Sigmar passer la mop et fermer la lumière sur Higgheim. C’est pas tous les jours facile d’être un petit patron.
 
 
On savait Guy Haley très à l’aise dans le registre « mythique », qu’il est l’un des seuls contributeurs de la Black Library à pratiquer de manière régulière<span style="color:red"><sup>2</sup></span>, et ‘Pantheon’ est sans doute sa soumission de référence en la matière. Il parvient en effet à mettre en scène une épopée légendaire comparable à celle Gilgamesh (un héros d’une puissance quasi-divine s’embarque dans une quête impossible), transposée dans l’univers d’Age of Sigmar, et même plus largement, de la GW-Fiction, comme les références au Monde qui Fut qui émaillent le récit le dénotent. On se laisse embarquer dans ce voyage très différent des nouvelles ordinaires de la BL, où le moindre personnage est un Dieu, une Bête Zodiacale ou un individu mythique, et qui se termine comme souvent dans ce type de littérature par un enseignement moral à méditer (ici un bon carpe diem des familles). C’est à la fois rafraichissant et bien réalisé, et mérite donc vraiment d’être lu par celles et ceux qui souhaitent explorer le catalogue de la Black Library à la sauce AoS. Un classique en devenir, à mon humble opinion.
 
===Avis===
Même si cette nouvelle n'est pas la plus "didactique" qui soit (on n'apprend pas grand-chose sur les factions d'Age of Sigmar en tant que tel), son approche, que je qualifierais de surplombante, du lore, envisagé depuis la perspective exaltée des Dieux et puissants héros des Royaumes Mortels, en fait une lecture tout à fait appropriée pour des nouveaux venus. C'est tellement plus intéressant à lire qu'une banale empoignade entre une cohorte de Stormcast Eternals et une armée chaotique/de la mort/de la destruction (rayez les mentions inappropriées) qui constituait la majeure partie des nouvelles des premiers temps d'AoS! Un classique, je vous disais.
 
 
<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: C’est malin, je vois maintenant Teclis avec la moustache de Francis Cabrel.
 
 
<span style="color:red"><sup>2</sup></span>: Voir sa série sur le Prince Maesa, par exemple.
 
 
 
==Par Foudrolle==
 
===Dramatis Personae :===
Sanasay Bayla: Humain, plus grand mage de Ghyran <br/>
Sanasay Bayla: Humain, plus grand mage de Ghyran <br/>
Sigmar : Dieu<br/>
Sigmar : Dieu<br/>
Ligne 14 : Ligne 57 :
Le Nain Blanc : Duardin ?<br/>
Le Nain Blanc : Duardin ?<br/>


==Intrigue :==
===Intrigue :===
Sigmar erre seul dans Altheim, le parlement des Dieux, autrefois demeure des Dieux qui régnaient sur les Royaumes Mortels. Altheim est bâti sur le Mont Céleste, la plus grande montagne d’Azyr. Au centre de la cité, une tour de lumière s’élève au-delà des cieux, et à son sommet culmine la Cour des Dieux.
Sigmar erre seul dans Altheim, le parlement des Dieux, autrefois demeure des Dieux qui régnaient sur les Royaumes Mortels. Altheim est bâti sur le Mont Céleste, la plus grande montagne d’Azyr. Au centre de la cité, une tour de lumière s’élève au-delà des cieux, et à son sommet culmine la Cour des Dieux.


Ligne 45 : Ligne 88 :
Malheureusement les Dieux ne tinrent pas compte du cadeau de Bayla et le chaos vint, comme prévu, et l’Age des Mythes s’écroula.
Malheureusement les Dieux ne tinrent pas compte du cadeau de Bayla et le chaos vint, comme prévu, et l’Age des Mythes s’écroula.


==Avis :==
===Avis :===
Une excellente nouvelle prenant à contre-pied les habitudes d’Age of Sigmar. Pour une fois c’est un mortel qui donne une leçon aux dieux. Nous sommes ici face à un récit reprenant les codes de la quête initiatique. La différence la plus notable résidant dans le statut de Sanasay, qui est dès le début de son aventure à l’apogée de son art. Le lecteur voyage et croise du beau monde à chaque page ou presque. Panthéon nous offre un aperçu de ce qu’était l’Age des Mythes. On y parle de dieux et de créatures mythiques, d’endroits légendaires et de cités mythologiques, mais toute cette grandiloquence un peu folle, coutumière d’Age of Sigmar, gagne une véritable cohérence suite aux voyages de Sanasay Bayla. Notre mage aussi puissant soit il n’est au final pas grand-chose, mais ça ne l’empêche pas d’être tout à fait à sa place dans le paysage hyperbolique d’Age of Sigmar.
Une excellente nouvelle prenant à contre-pied les habitudes d’Age of Sigmar. Pour une fois c’est un mortel qui donne une leçon aux dieux. Nous sommes ici face à un récit reprenant les codes de la quête initiatique. La différence la plus notable résidant dans le statut de Sanasay, qui est dès le début de son aventure à l’apogée de son art. Le lecteur voyage et croise du beau monde à chaque page ou presque. Panthéon nous offre un aperçu de ce qu’était l’Age des Mythes. On y parle de dieux et de créatures mythiques, d’endroits légendaires et de cités mythologiques, mais toute cette grandiloquence un peu folle, coutumière d’Age of Sigmar, gagne une véritable cohérence suite aux voyages de Sanasay Bayla. Notre mage aussi puissant soit il n’est au final pas grand-chose, mais ça ne l’empêche pas d’être tout à fait à sa place dans le paysage hyperbolique d’Age of Sigmar.


Je ne peux que recommander cette nouvelle qui est pour le moment mon histoire préférée de tout ce que j’ai lu sur Age of Sigmar.
Je ne peux que recommander cette nouvelle qui est pour le moment mon histoire préférée de tout ce que j’ai lu sur Age of Sigmar.

Version du 22 octobre 2022 à 22:53

Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

À une époque lointaine et plus heureuse, Sigmar prit sur lui de faire construire l’équivalent de Strasbourg (une ville avec du cachet + un lieu de rassemblement pour les décideurs politiques) sur la plus haute montagne d’Azyr. Nommé Highheim, ce qui sonne convenablement alsacien vous le reconnaitrez, ce complexe accueillit pendant un temps, voire une ère, les Dieux (plus ou moins) civilisés qui formèrent le panthéon des Royaumes Mortels. Puis le Chaos arriva, et chacun repartit dans ses pénates, laissant le pauvre Ziggy errer comme une âme en peine dans les allées désertes de la Theopolis.


La guerre totale décrétée par le divin barbu contre les quatre affreux est toutefois l’occasion pour le premier de réactiver ses vieux réseaux, et par une belle mâtinée pas encore tout à fait ensoleillée, il invite Alarielle à faire un Teams (avec webcam) pour parler du bon vieux temps. Au début franchement sur la défensive – ne pas oublier que la blitzkrieg sigmarienne a failli très mal finir pour elle – la Déesse finit par se détendre un peu, et accepte d’accompagner son hôte jusqu’à la place centrale du Highheim, où se trouve comme de juste une pièce d’eau. Mais attention, ce n’est pas n’importe quoi : plutôt qu’un bête bassin avec une fontaine rococo et des fientes de pigeon sur la margelle, il s’agit d’un miroir argenté créé par le mage Sanasay Bayla, et offert au Panthéon comme cadeau, outil et avertissement. Bayla, qui n’était pas la moitié d’un abruti, a en effet réussi à réaliser une œuvre qui permet à qui la contemple de voyager dans l’espace et dans le temps. Si Sigmar a tenu à ce qu’Alarielle vienne avec lui devant le miroir, ce n’est pas pour tenter de conclure avec la seule Déesse un tant soit peu accorte de son entourage (on est d’accord que Morathi est un peu creepy sur les bords), mais pour mater ensemble la vie de Brian Bayla, qui en plus d’être distrayante – on parle tout de même d’un type qui a réussi à maîtriser cinq des huit formes de magie – pourrait se révéler instructive.


La caméra se braque donc sur le mage prodige, au moment où une crise existentielle le saisit. A force d’exceller en tout, notre homme ne sait plus quel but se donner dans la vie, et après mûre réflexion, il décide d’aller vérifier si les Royaumes Mortels ont bien une fin physique, just for the thrill of it. La première étape de cette odyssée est de fact checker le sujet auprès d’une sommité en la matière, et comme Bayla a le bras long et le cœur bien accroché, il monte tout en haut du minaret du temple de Teclis le plus proche, entre en transe et se téléporte directement auprès du Dieu, qui lui assure que l’on peut bien s’asseoir sur le rebord du monde1. Cependant, cela n’est pas donné au premier clampin venu, car il faut passer par une porte secrète qui ne peut s’ouvrir qu’avec une clé forgée exprès par Grugni, puis terrasser un monstre immortel. Ça fait cher le coup d’œil.


Ce topo ne fait cependant pas peur à Bayla, qui abandonne séance tenante femme et enfants pour se lancer dans ce trek de l’extrême, ce qui l’occupe pendant quelques années. S’il ne parvient pas à négocier une audience auprès du Dieu forgeron lorsqu’il se rend à son temple de Chamon, il réussit tout du moins à obtenir un double de la clé en partageant sa Rince-Cochon avec le Nain Blanc (qui passait dans le coin). Il trouve également une astuce pour venir à bout du loup géant (Afrener) qui garde l’accès au bord du monde en se suicidant à 99% pour pouvoir rencontre Nagash, qui accepte d’euthanasier l’encombrant clébard en échange de cinq siècles et cinq jours de servitude post-mortem. Faut ce qu’il faut.


Ces obstacles enfin négociés, Bayla peut enfin boucler son périple, et contempler l’immensité magique et chaotique où les Royaumes (ici Ghyran) commencent et s’achèvent. Il est cependant immédiatement alpagué par un Magister de Tzeentch, qui essaie de lui vendre un plan de carrière mirobolant en l’échange de son âme, mais qui commet l’erreur de révéler que l’équilibre perso-pro ne serait alors pas vraiment respecté. Car Bayla est, au fond de lui, un authentique pater familias, et toutes ses pérégrinations lui ont ouvert les yeux sur le fait qu’il n’a pas été très présent au cours de la dernière décennie. Raccrochant violemment au bec de son démarcheur (ou l’équivalent dans les Royaumes Mortels), il repart dare-dare en direction de son foyer, non sans avoir eu la vision d’une époque lointaine où ce dernier serait frappé par la guerre. Sachant qu’il ne serait plus là pour le voir, et donc l’empêcher, il décide de créer son fameux miroir pour que les Dieux puissent s’en servir dans leur veille constante contre le Chaos. Ce qui nous ramène au point de départ et à Highheim.


La nouvelle se termine sur un petit speech de Sigmar à sa bonne amie, qu’il voudrait plus active auprès des mortels afin de contrecarrer les fake news répandues par le Chaos à propos de la vie éternelle qui attendrait les serviteurs des puissances de la ruine. Qui de plus qualifié que la Déesse de la Vie pour porter ce message optimiste et philosophique auprès des habitants des Royaumes Mortels, hein ? Alarielle lâche un gros « mouais, j’y penserais » et repart semer du gazon en Ghyran, laissant Sigmar passer la mop et fermer la lumière sur Higgheim. C’est pas tous les jours facile d’être un petit patron.


On savait Guy Haley très à l’aise dans le registre « mythique », qu’il est l’un des seuls contributeurs de la Black Library à pratiquer de manière régulière2, et ‘Pantheon’ est sans doute sa soumission de référence en la matière. Il parvient en effet à mettre en scène une épopée légendaire comparable à celle Gilgamesh (un héros d’une puissance quasi-divine s’embarque dans une quête impossible), transposée dans l’univers d’Age of Sigmar, et même plus largement, de la GW-Fiction, comme les références au Monde qui Fut qui émaillent le récit le dénotent. On se laisse embarquer dans ce voyage très différent des nouvelles ordinaires de la BL, où le moindre personnage est un Dieu, une Bête Zodiacale ou un individu mythique, et qui se termine comme souvent dans ce type de littérature par un enseignement moral à méditer (ici un bon carpe diem des familles). C’est à la fois rafraichissant et bien réalisé, et mérite donc vraiment d’être lu par celles et ceux qui souhaitent explorer le catalogue de la Black Library à la sauce AoS. Un classique en devenir, à mon humble opinion.

Avis

Même si cette nouvelle n'est pas la plus "didactique" qui soit (on n'apprend pas grand-chose sur les factions d'Age of Sigmar en tant que tel), son approche, que je qualifierais de surplombante, du lore, envisagé depuis la perspective exaltée des Dieux et puissants héros des Royaumes Mortels, en fait une lecture tout à fait appropriée pour des nouveaux venus. C'est tellement plus intéressant à lire qu'une banale empoignade entre une cohorte de Stormcast Eternals et une armée chaotique/de la mort/de la destruction (rayez les mentions inappropriées) qui constituait la majeure partie des nouvelles des premiers temps d'AoS! Un classique, je vous disais.


1: C’est malin, je vois maintenant Teclis avec la moustache de Francis Cabrel.


2: Voir sa série sur le Prince Maesa, par exemple.


Par Foudrolle

Dramatis Personae :

Sanasay Bayla: Humain, plus grand mage de Ghyran
Sigmar : Dieu
Alarielle : Déesse
Teclis : Dieu
Nagash : Dieu
Le Nain Blanc : Duardin ?

Intrigue :

Sigmar erre seul dans Altheim, le parlement des Dieux, autrefois demeure des Dieux qui régnaient sur les Royaumes Mortels. Altheim est bâti sur le Mont Céleste, la plus grande montagne d’Azyr. Au centre de la cité, une tour de lumière s’élève au-delà des cieux, et à son sommet culmine la Cour des Dieux.

Dans cette cour se trouve un trône pour chaque Dieu : en os pour Nagash, en marbre blanc pour Tyrion, en argent pour Teclis, en pierre noire pour Malerion, en ambre ivrée pour Grimnir, en acier immaculé pour Grungni, en essence de cœur de sylve pour Alarielle et en or pour Sigmar. Tous les trônes sont tournés vers le Miroir de Bayla.

Sigmar attend… il attend la venue d’Alarielle, qu’il a invitée en ces lieux oubliés pour lui conter une histoire sans pareille. Il s’agit de l’histoire de Sanasay Bayla, le créateur du Miroir présent dans la Cour des Dieux. Alarielle se présente à Sigmar, et l’ancien mortel du monde-qui-fût, commence son histoire.

Sanasay Bayla était un mage de l’âge des Mythes. Pour être exact, il était le mage de ce temps. On le qualifiait de plus grand penseur de sa génération et de sorcier le plus puissant de tout Ghyran. Il maîtrisait cinq des huit vents de magie et son savoir comme sa richesse étaient conséquents.

Pourtant, malgré une vie paisible dans la cité d’Andramar auprès de sa femme et ses enfants, Sanasay n’est pas heureux mais tourmenté. Il cherchait un but, une raison à son existence, une cause pour laquelle employer ses vastes connaissances. Sa femme lui parle des Confins du Royaume de Ghyran, un mythe selon lui, et elle lui conseille de demander conseils aux Dieux.

Le mage se rend au Temple de Teclis le Sage en Andramar où le Dieu répond à son appel et lui confirme l’existence des Confins du Royaume. Une porte cachée dans les montagnes mène aux Confins, et il faut dans un premier temps trouver la clé permettant d’ouvrir cette porte. Teclis prévint également Sanasay que cette quête allait potentiellement le consumer, et qu’il serait peut-être plus sage de rester en Andramar.

Malgré les pleurs de sa femme et de ses enfants, notre héros se lançe en quête des Confins du Royaume. Il voyage pendant six ans et atteignit les Temples de Fer duardin du Vallon de Ferron en Chamon où il espére trouver la clé menant aux Confins. Malheureusement les duardins lui refusèrent l’accès et malgré ces prodigieux pouvoirs Sanasay ne parvint pas à percer les défenses des Temples de Fer.

Dépité il installe alors son campement et rumina son échec. Jusqu’à ce qu’un duardin à la barbe blanche et fumant une pipe en os se présente à lui. Le duardin, après avoir bu et mangé avec le mage, lui offrit sa clé permettant d’ouvrir la porte menant aux Confins.

Motivé quoique septique notre vaillant magicien repart en Ghyran et après trois ans de recherche trouve la fameuse porte tant convoitée. Il voyage plusieurs jours de plus, après avoir traversé la porte, et tombe nez à nez avec un loup aux dimensions impossibles. Sa tête fait par exemple la taille d’une cathédrale. Le loup était un gardien et Sanasay ne pouvait pas passer, les Confins lui était interdit à lui comme aux Dieux.

Sanasay tente de tuer le loup mais il parvient au mieux à le faire rire. Invulnérable le gardien ne peut être vaincu. Bien décidé à passer notre mage plein de ressources, tente le tout pour le tout et se suicide à l’aide d’un poison. Son objectif est de demander une audience à Nagash afin qu’il tue pour lui le loup. Sanasay arpente donc le bon royaume de Shyish, protégeant son fil de vie des attaques des moissonneurs bien décidés à le tuer pour de bon.

Il obtint son audience et l’aide de Nagash qui en échange de la mort, provisoire, du loup Afrener, exige du mage qu’il le serve cinq cents et cinq jours après sa mort.

De retour dans son corps Sanasay peut enfin pénétrer dans les Confins du Royaume où il rencontre une créature étrange vêtue de robes. La créature montre au mage un futur où il acquiert la vie éternelle et une puissance ultime. Mais Sanasay est troublé. Ou est sa femme et sa famille ? Il comprit alors ce qu’il cherchait, son but dans la vie. Sanasay ne souhaitait pas l’immortalité et le pouvoir mais juste devenir un bon père et un bon mari. Son immortalité passerait par sa famille.

Le magicien apaisé contemple alors les réussites de ses descendants jusqu’à ce que des guerres apocalyptiques réduisent à néant Andramar et son peuple. Sanasay en avait trop vu, aussi la créature, un démon de Tzeentch, tente de l’éliminer. Bien mal lui en pris car le plus grand mage de Ghyran n’a pas usurpé son titre et est immensément plus puissant que le démon.

Sanasay rentra finalement chez lui avec non pas un mais deux buts : vivre sa vie de mortel avec les siens et prévenir les Dieux de l’apocalypse à venir. A cette fin il leur offrit un miroir, à travers duquel ils pourront contempler le passé comme le futur.

Malheureusement les Dieux ne tinrent pas compte du cadeau de Bayla et le chaos vint, comme prévu, et l’Age des Mythes s’écroula.

Avis :

Une excellente nouvelle prenant à contre-pied les habitudes d’Age of Sigmar. Pour une fois c’est un mortel qui donne une leçon aux dieux. Nous sommes ici face à un récit reprenant les codes de la quête initiatique. La différence la plus notable résidant dans le statut de Sanasay, qui est dès le début de son aventure à l’apogée de son art. Le lecteur voyage et croise du beau monde à chaque page ou presque. Panthéon nous offre un aperçu de ce qu’était l’Age des Mythes. On y parle de dieux et de créatures mythiques, d’endroits légendaires et de cités mythologiques, mais toute cette grandiloquence un peu folle, coutumière d’Age of Sigmar, gagne une véritable cohérence suite aux voyages de Sanasay Bayla. Notre mage aussi puissant soit il n’est au final pas grand-chose, mais ça ne l’empêche pas d’être tout à fait à sa place dans le paysage hyperbolique d’Age of Sigmar.

Je ne peux que recommander cette nouvelle qui est pour le moment mon histoire préférée de tout ce que j’ai lu sur Age of Sigmar.