Différences entre les versions de « The Board is Set »
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==Par Gilian== | |||
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En tout cas c’est une très bonne nouvelle pour conclure ce recueil. | En tout cas c’est une très bonne nouvelle pour conclure ce recueil. | ||
==Par Schattra== | |||
===Avant-Propos=== | |||
Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br /> | |||
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/ <br /> | |||
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/ <br /> | |||
===Intrigue=== | |||
Sur le sol de cette bonne vieille Terra, les armées loyalistes se préparent à recevoir comme il se doit le retour du fils indigne et de sa bande de potes, dont on entend déjà les « boum boum boum » crachés par les enceintes de leurs Clio tunées résonner depuis le parking de la copropriété, brisant le calme légendaire du quartier<span style="color:red"><sup>1</sup></span>. Comme le petit vieux acariâtre qu’il est, Macaldor, après avoir balancé une ou deux références que les moins de 20.000 ans ne peuvent ni connaître, ni comprendre, s’en va en grommellant dans sa barbe psychique que Dorn est définitivement une grande et jaune godiche, et que son obsession pour les briquettes et les portails électriques n’est qu’une lubie de jeune crétin. Ca tombe bien, notez, c’est l’heure de la coinche à l’EHPAD Bon Séjour, et le Mac’ ne raterait pour rien au monde ce moment de la journée. | |||
À peine a-t-il fini d’installer la table que son acolyte de jeu révèle (you see what I did there…) sa présence et engage sans plus tarder les hostilités. Dans les ténèbres mi-obscures du 31ème millénaire, l’antique jeu de belote se joue en effet à deux plutôt qu’à quatre, et sur un plateau de jeu avec figurines en plus du traditionnel paquet de cartes. En fait, ça ressemble furieusement à une version Shadespirée des échecs, et ça a l’air donc vachement cool, d’autant plus que toutes les pièces se trouvent être des représentations des Primarques engagés dans l’Hérésie d’Horus<span style="color:red"><sup>2</sup></span>. Comme à chaque partie depuis leur internement respectif, Pépé et… Mémé ? rejouent la bataille finale de l’Hérésie, avec l’Empereur dans son propre rôle et Malcador dans celui de ce fripon d’Horus. Et comme à chaque fois depuis le début de ces amicales sessions, le Sigillite constate que son adversaire passe son temps à tricher. Manipulation de la pioche, duplication de cartes, ajout de pièces non WYSIWYG en cours de jeu… s’il y avait un arbitre, celà ferait longtemps que le Maître de l’Humanité aurait mangé son ban. Malheureusement pour lui, Malky ne peut compter que sur lui même pour se faire justice, ce à quoi il s’emploie avec toute la rouerie et la malice qu’on lui connaît. | |||
En face de lui, l’Empereur semble peu intéressé par le déroulé de la partie, et joue franchement comme une savate, seulement sauvé par sa capacité à top decker comme un porcasse avec une régularité des plus suspectes. Ajoutant l’insulte à l’outrage, il se permet même de tancer son partenaire sur son faible niveau de jeu, alors que Horus, lui, était un opposant digne de ce nom. Sans doute très fatigué par l’enchaînement des nuits blanches à pousser sur son trône (la constipation psychique est un problème commun chez les démiurges millénaires, tous les auxiliaires de vie vous le diront), Big E va même jusqu’à utiliser des mots très durs à l’encontre de son vieux comparse, au point d’arracher à ce dernier des larmes de collyre. Qu’à cela ne tienne, Malcador en a vu d’autres, et met à profit sa rogne pour sortir un enchaînement digne de Magnus Carlsen le Rouge, le laissant en position de remporter la partie au coup suivant. « Ha ha, tu l’avais pas vu venir celui-ci, bouffi » exulte notre vieillard échevelé, pas peu fier de tenir sa première victoire en 1.834.427 confrontations. Sauf que, sauf que… Sauf que l’Empereur est décidément un mauvais joueur à la main leste, et trouve le moyen de substituer à son Roi Empereur lui-même une nouvelle pièce, le Fou, qui va héroïquement se sacrifier pour lui permettre de gagner la partie. Comble de la bassesse, le Fou a la tête de Malcador, à qui il prend l’envie folle de fracasser l’échiquier sur le crâne de son suzerain. | |||
Sur ces entrefaites, une estafette se présente à la porte, et vient apporter la nouvelle tant redoutée au Premier Seigneur de l’Impérium : la flotte d’Horus vient de se matérialiser dans le système solaire, et la plus grande bataille de l’Humanité est sur le point de s’engager. Cherchant du regard son boss, Malcador a la surprise de s’apercevoir qu’il est seul dans la pièce, et l’a apparemment toujours été, d’après le retour un peu honteux du messager, qui n’a pas osé déranger tout de suite l’aïeul vociférant qui faisait une tournante autour du plateau de jeu à son arrivée. Conclusion de l’histoire : la grande vieillesse est un naufrage, mais au moins, on ne s’ennuie pas. | |||
<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: Et je ne rigole même pas, la nouvelle commence par un constat par Macaldor et le chef de l’Adeptus Astra Telepathica du tapage <s>nocturne diurne</s> warpurne généré par l’approche de la flotte traîtresse. | |||
<span style="color:red"><sup>2</sup></span>: On comprend mieux du coup pourquoi l’Empereur tenait absolument à avoir un nombre pair de rejetons. C’est mieux pour équilibrer les parties. | |||
===Avis=== | |||
The Board is Set est une nouvelle intéressante. Parmi les qualités notables de cette soumission, on peut mettre en avant l’art consommé avec lequel Thorpe distille à la foi clins d’oeil aux évènements passés et à venir de l’Hérésie, à coups de manoeuvres lourdes de sens des pièces sur l’échiquier et de remarques sybillines soufflées par un Empereur plus que jamais omniscient au bras droit/fusible qu’il s’apprête à griller, mais également allusions fluffiques subtiles, sur lesquelles les fans hardlore passeront des pages et des pages à s’étriper, par les mêmes biais que ceux donnés ci-dessus. Même sans être un amateur transi du style du Gav, on peut lui reconnaître un certain talent de mise en scène de ces passages prophétiques, ce qui n’était pas gagné d’avance au vu du casting de monstres sacrés qu’il convoque. | |||
À titre personnel, j’ai également apprécié la tirade que MoM (Master of Mankind) balance à son larbin dans le but de le mettre en rogne et de le forcer à la jouer comme Lupercal, qui est un condensé de remarques blessantes mettant en évidence que Malcador n’a été qu’un outil utilisé par l’Empereur pour arriver à ses fins, et qu’il n’aura absolument aucun scrupule à s’en débarrasser une fois qu’il n’en n’aura plus l’usage. Ce discours des plus cash trouve une résonnance particulière depuis Dark Imperium, où il est clairement indiqué la dualité de l’Empereur dans ses « sentiments » envers ses congénères : incapable d’aimer l’homme, mais absolument dévoué à l’Humanité. On peut alors se demander si les piques envoyées par Pépé ne sont pas simplement le fond de sa pensée, qu’il livre à un Malcador qui reste persuadé qu’il ne s’agit que de la manœuvre d’un monarque bienveillant et attentionné pour lui faire donner le meilleur de lui-même. Chacun se fera sa religion sur le sujet, mais cette dualité d’interprétation est assez intéressante. | |||
===Fluff=== | |||
'''Palais Impérial''' : La Tour Supérieure de l’Adeptus Astra Telepathica est ainsi nommée car elle s’élève loin au dessus du Palais Impérial, afin de permettre aux astropathes de s’affranchir de la « pollution » générée par les boucliers psychiques qui protègent l’édifice. | |||
'''Régicide''' : Ce jeu de stratégie se joue sur un plateau octogonal de cases noires et blanches, sur lesquelles sont disposées 20 pièces (rq : les Primarques inconnus font donc partie du jeu, et comme on peut s’attendre à ce que la dotation en pièces soit paritaire, l’un est loyaliste, l’autre renégat). Une pioche de cartes est utilisée pour générer des évènements à chaque tour de joueur et indiquer le positionnement initial des pièces. L’un joue le Maître de Guerre (qui commence), l’autre l’Empereur. Le Maître de Guerre doit s’emparer d’une case spécifique défendue par son adversaire, l’Empereur doit prendre la pièce centrale de l’adversaire, le Seigneur des Coeurs (The Lords of Hearts). | |||
*La Lame à Double Tranchant (The Double-Edged Blade) : Lion El’Jonson (rq : le nom semble indiquer que l’ambivalence du Primarque était bien connue de l’Empereur et de Malcador) | |||
*La Perfection (The Perfection) : Fulgrim | |||
*Le Faucon Ascendant (The Warhawk) : Jaghatai Khan (rq : détourné de sa position de support du Bastion Invincible – Dorn – par la carte « Souffrance Indicible » pendant la conclusion de la partie – Le Siège de Terra - ; on peut donc supposer qu’un évènement tragique affectera suffisamment profondément le Khan pour que les traîtres puissent en tirer partie) | |||
*Le Loup Affamé (The Hungering Wolf) : Leman Russ | |||
*Le Bastion Invincible (The Invincible Bastion) : Rogal Dorn (rq : l’Empereur révèle à Malcador qu’il a gardé le Prétorien sur Terra au lieu de l’envoyer combattre Horus pour se prémunir d’une tentative d’assassinat de la part de l’Alpha Légion, qui aurait réussi sans la présence de Dorn dans le Palais Impérial) | |||
*Les Ténèbres Aveugles (The Blind Darkness) : Konrad Curze | |||
*L’Ange (The Angel) : Sanguinius (rq : va combattre Angron sur Terra) | |||
*Le Général de Fer (The Iron General) : Ferrus Manus (rq : l’Empereur avait pour projet de « réparer » le Primarque une fois qu’il aurait eu plus de temps) | |||
*Le Roi du Néant (The King of Nothing) : Angron (rq : une manière pas très fine de se moquer de l’échec d’Angron de devenir le maître de son monde d’adoption ?) | |||
*Le Monarque sans Couronne (The Uncrowned Monarch) : Roboute Guiliman | |||
*Le Seigneur des Nuages (The Lord of Clouds) : Mortarion (rq : l’Empereur n’avait pas anticipé la corruption de Mortarion par Nurgle, et la « découvre » pendant la dernière partie jouée avec Malcador, ce qui l’attriste) | |||
*La Bibliothèque (The Library) : Magnus le Rouge | |||
*Le Seigneur des Coeurs (The Lord of Hearts) : Horus (rq : la preuve du faible que l’Empereur éprouve toujours pour son fiston favori ?) | |||
*L’Elu (The Chosen) : Lorgar (rq : l’Empereur et Malcador sont conscients que c’est ce Primarque qui est à l’origine de l’Hérésie) | |||
*L’Enclume (The Anvil) : Vulkan | |||
*L’Ombre (The Shadow) : Corax (rq : représenté comme rongé par le doute durant la partie, ce qui diminue fortement son efficacité) | |||
*Les Jumeaux (The Twins) : Alpharius et Omegon (rq : il est donc probable que Macaldor soit au courant de la gemellité de ces Primarques. Lors des premiers tours de la partie, la pièce a été dédoublée, l’une servant l’Empereur et l’autre le Maître de Guerre. Cependant, les deux pièces finissent toujours par basculer du côté d’Horus) | |||
On peut finalement remarquer l’absence de Perturabo, qui devait bouder dans un coin. | |||
'''Personnage nommé''' : Eirich Halferphess, Astrotelegraphica Exulta, directeur adjoint de la Tour Supérieure de l’Adeptus Astra Telepathica. | |||
'''Trivia''' : Malcador connaît l’effet papillon, a lu A Picture of Dorian Gray et sait battre les cartes comme un croupier de Vegas ! |
Version actuelle datée du 24 août 2022 à 22:36
Par Gilian
L’histoire du livre
Le dernier acte va se jouer, les pièces sont en place et il n’y a plus rien qui puisse être changé, l’attente a été longue et éprouvante mais Horus sera bientôt là.
L’histoire avec un grand H
Malcador est inquiet ; les dés sont jetés mais il n’arrive pas à voir une issue favorable à tout ça. Il ne voit pas qui pourrait vaincre Horus et le terrasser. Et tant qu’Horus restera debout alors la guerre continuera.
En attendant l’arrivée d’Horus, Malcador décide une nouvelle fois de faire une partie de régicide avec le maître de l’humanité pour voir si en changeant la donne, la fin aurait pu être différente.
Mais comme à chaque fois, la partie suis le même cours, avec une variante tout de même : le seigneur des nuages est corrompu (Mortarion tombe sous la coupe de Nurgle) et c’est assez nouveau pour être signalé.
Et à la toute fin, juste avant l’arrivée de Guilliman, Horus tue l’ange et va tuer l’empereur mais a la place de l’empereur se trouve l’idiot, le bouffon, Malcador en fait qui va se sacrifier pour lui.
C’est à ce moment là qu’arrive le message annonçant l’arrivée de la flotte d’Horus dans le système Sol.
Le régicide
Schattra a fait une magnifique description des pièces de ce jeu et je vais donc faire un copier coller annoté de ses explications ^^.
- La Lame à Double Tranchant (The Double-Edged Blade) : Lion El’Jonson (rq : le nom semble indiquer que l’ambivalence du Primarque était bien connue de l’Empereur et de Malcador)
- La Perfection (The Perfection) : Fulgrim
- Le Faucon Ascendant (The Warhawk) : Jaghatai Khan (rq : détourné de sa position de support du Bastion Invincible – Dorn – par la carte « Souffrance Indicible » pendant la conclusion de la partie – Le Siège de Terra - ; on peut donc supposer qu’un événement tragique affectera suffisamment profondément le Khan pour que les traîtres puissent en tirer partie)
- Le Loup Affamé (The Hungering Wolf) : Leman Russ
- Le Bastion Invincible (The Invincible Bastion) : Rogal Dorn (rq : l’Empereur révèle à Malcador qu’il a gardé le Prétorien sur Terra au lieu de l’envoyer combattre Horus pour se prémunir d’une tentative d’assassinat de la part de l’Alpha Légion, qui aurait réussi sans la présence de Dorn dans le Palais Impérial)
- Les Ténèbres Aveugles (The Blind Darkness) : Konrad Curze
- L’Ange (The Angel) : Sanguinius (rq : va combattre Angron sur Terra)
- Le Général de Fer (The Iron General) : Ferrus Manus (rq : l’Empereur avait pour projet de « réparer » le Primarque une fois qu’il aurait eu plus de temps)
- Le Roi du Néant (The King of Nothing) : Angron (rq : une manière pas très fine de se moquer de l’échec d’Angron de devenir le maître de son monde d’adoption ?)
- Le Monarque sans Couronne (The Uncrowned Monarch) : Roboute Guiliman
- Le Seigneur des Nuages (The Lord of Clouds) : Mortarion (rq : l’Empereur n’avait pas anticipé la corruption de Mortarion par Nurgle, et la « découvre » pendant la dernière partie jouée avec Malcador, ce qui l’attriste)
- La Bibliothèque (The Library) : Magnus le Rouge
- Le Seigneur des Coeurs (The Lord of Hearts) : Horus (rq : la preuve du faible que l’Empereur éprouve toujours pour son fiston favori ?)
- L’Elu (The Chosen) : Lorgar (rq : l’Empereur et Malcador sont conscients que c’est ce Primarque qui est à l’origine de l’Hérésie)
- L’Enclume (The Anvil) : Vulkan
- L’Ombre (The Shadow) : Corax (rq : représenté comme rongé par le doute durant la partie, ce qui diminue fortement son efficacité)
- Les Jumeaux (The Twins) : Alpharius et Omegon (rq : il est donc probable que Macaldor soit au courant de la gémellité de ces Primarques. Lors des premiers tours de la partie, la pièce a été dédoublée, l’une servant l’Empereur et l’autre le Maître de Guerre. Cependant, les deux pièces finissent toujours par basculer du côté d’Horus)
On peut finalement remarquer l’absence de Perturabo, qui devait bouder dans un coin.
Conclusion
Avec l’arrivée des nouveaux livres depuis la sortie de cette nouvelle, certaines révélations de cette nouvelle changent un peu.
Malcador countered with a picture of a weeping mother. ‘Unspeakable Suffering,’ : Cette carte qui sert à distraire Jaghataï (qui ne participe pas à l’assaut sur le Vengefull Spirit) prend un autre sens depuis la sortie de Saturnine. Après c’est peut être juste moi qui vois des coïncidences où il n’y en a pas.
En tout cas c’est une très bonne nouvelle pour conclure ce recueil.
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue
Sur le sol de cette bonne vieille Terra, les armées loyalistes se préparent à recevoir comme il se doit le retour du fils indigne et de sa bande de potes, dont on entend déjà les « boum boum boum » crachés par les enceintes de leurs Clio tunées résonner depuis le parking de la copropriété, brisant le calme légendaire du quartier1. Comme le petit vieux acariâtre qu’il est, Macaldor, après avoir balancé une ou deux références que les moins de 20.000 ans ne peuvent ni connaître, ni comprendre, s’en va en grommellant dans sa barbe psychique que Dorn est définitivement une grande et jaune godiche, et que son obsession pour les briquettes et les portails électriques n’est qu’une lubie de jeune crétin. Ca tombe bien, notez, c’est l’heure de la coinche à l’EHPAD Bon Séjour, et le Mac’ ne raterait pour rien au monde ce moment de la journée.
À peine a-t-il fini d’installer la table que son acolyte de jeu révèle (you see what I did there…) sa présence et engage sans plus tarder les hostilités. Dans les ténèbres mi-obscures du 31ème millénaire, l’antique jeu de belote se joue en effet à deux plutôt qu’à quatre, et sur un plateau de jeu avec figurines en plus du traditionnel paquet de cartes. En fait, ça ressemble furieusement à une version Shadespirée des échecs, et ça a l’air donc vachement cool, d’autant plus que toutes les pièces se trouvent être des représentations des Primarques engagés dans l’Hérésie d’Horus2. Comme à chaque partie depuis leur internement respectif, Pépé et… Mémé ? rejouent la bataille finale de l’Hérésie, avec l’Empereur dans son propre rôle et Malcador dans celui de ce fripon d’Horus. Et comme à chaque fois depuis le début de ces amicales sessions, le Sigillite constate que son adversaire passe son temps à tricher. Manipulation de la pioche, duplication de cartes, ajout de pièces non WYSIWYG en cours de jeu… s’il y avait un arbitre, celà ferait longtemps que le Maître de l’Humanité aurait mangé son ban. Malheureusement pour lui, Malky ne peut compter que sur lui même pour se faire justice, ce à quoi il s’emploie avec toute la rouerie et la malice qu’on lui connaît.
En face de lui, l’Empereur semble peu intéressé par le déroulé de la partie, et joue franchement comme une savate, seulement sauvé par sa capacité à top decker comme un porcasse avec une régularité des plus suspectes. Ajoutant l’insulte à l’outrage, il se permet même de tancer son partenaire sur son faible niveau de jeu, alors que Horus, lui, était un opposant digne de ce nom. Sans doute très fatigué par l’enchaînement des nuits blanches à pousser sur son trône (la constipation psychique est un problème commun chez les démiurges millénaires, tous les auxiliaires de vie vous le diront), Big E va même jusqu’à utiliser des mots très durs à l’encontre de son vieux comparse, au point d’arracher à ce dernier des larmes de collyre. Qu’à cela ne tienne, Malcador en a vu d’autres, et met à profit sa rogne pour sortir un enchaînement digne de Magnus Carlsen le Rouge, le laissant en position de remporter la partie au coup suivant. « Ha ha, tu l’avais pas vu venir celui-ci, bouffi » exulte notre vieillard échevelé, pas peu fier de tenir sa première victoire en 1.834.427 confrontations. Sauf que, sauf que… Sauf que l’Empereur est décidément un mauvais joueur à la main leste, et trouve le moyen de substituer à son Roi Empereur lui-même une nouvelle pièce, le Fou, qui va héroïquement se sacrifier pour lui permettre de gagner la partie. Comble de la bassesse, le Fou a la tête de Malcador, à qui il prend l’envie folle de fracasser l’échiquier sur le crâne de son suzerain.
Sur ces entrefaites, une estafette se présente à la porte, et vient apporter la nouvelle tant redoutée au Premier Seigneur de l’Impérium : la flotte d’Horus vient de se matérialiser dans le système solaire, et la plus grande bataille de l’Humanité est sur le point de s’engager. Cherchant du regard son boss, Malcador a la surprise de s’apercevoir qu’il est seul dans la pièce, et l’a apparemment toujours été, d’après le retour un peu honteux du messager, qui n’a pas osé déranger tout de suite l’aïeul vociférant qui faisait une tournante autour du plateau de jeu à son arrivée. Conclusion de l’histoire : la grande vieillesse est un naufrage, mais au moins, on ne s’ennuie pas.
1: Et je ne rigole même pas, la nouvelle commence par un constat par Macaldor et le chef de l’Adeptus Astra Telepathica du tapage nocturne diurne warpurne généré par l’approche de la flotte traîtresse.
2: On comprend mieux du coup pourquoi l’Empereur tenait absolument à avoir un nombre pair de rejetons. C’est mieux pour équilibrer les parties.
Avis
The Board is Set est une nouvelle intéressante. Parmi les qualités notables de cette soumission, on peut mettre en avant l’art consommé avec lequel Thorpe distille à la foi clins d’oeil aux évènements passés et à venir de l’Hérésie, à coups de manoeuvres lourdes de sens des pièces sur l’échiquier et de remarques sybillines soufflées par un Empereur plus que jamais omniscient au bras droit/fusible qu’il s’apprête à griller, mais également allusions fluffiques subtiles, sur lesquelles les fans hardlore passeront des pages et des pages à s’étriper, par les mêmes biais que ceux donnés ci-dessus. Même sans être un amateur transi du style du Gav, on peut lui reconnaître un certain talent de mise en scène de ces passages prophétiques, ce qui n’était pas gagné d’avance au vu du casting de monstres sacrés qu’il convoque.
À titre personnel, j’ai également apprécié la tirade que MoM (Master of Mankind) balance à son larbin dans le but de le mettre en rogne et de le forcer à la jouer comme Lupercal, qui est un condensé de remarques blessantes mettant en évidence que Malcador n’a été qu’un outil utilisé par l’Empereur pour arriver à ses fins, et qu’il n’aura absolument aucun scrupule à s’en débarrasser une fois qu’il n’en n’aura plus l’usage. Ce discours des plus cash trouve une résonnance particulière depuis Dark Imperium, où il est clairement indiqué la dualité de l’Empereur dans ses « sentiments » envers ses congénères : incapable d’aimer l’homme, mais absolument dévoué à l’Humanité. On peut alors se demander si les piques envoyées par Pépé ne sont pas simplement le fond de sa pensée, qu’il livre à un Malcador qui reste persuadé qu’il ne s’agit que de la manœuvre d’un monarque bienveillant et attentionné pour lui faire donner le meilleur de lui-même. Chacun se fera sa religion sur le sujet, mais cette dualité d’interprétation est assez intéressante.
Fluff
Palais Impérial : La Tour Supérieure de l’Adeptus Astra Telepathica est ainsi nommée car elle s’élève loin au dessus du Palais Impérial, afin de permettre aux astropathes de s’affranchir de la « pollution » générée par les boucliers psychiques qui protègent l’édifice.
Régicide : Ce jeu de stratégie se joue sur un plateau octogonal de cases noires et blanches, sur lesquelles sont disposées 20 pièces (rq : les Primarques inconnus font donc partie du jeu, et comme on peut s’attendre à ce que la dotation en pièces soit paritaire, l’un est loyaliste, l’autre renégat). Une pioche de cartes est utilisée pour générer des évènements à chaque tour de joueur et indiquer le positionnement initial des pièces. L’un joue le Maître de Guerre (qui commence), l’autre l’Empereur. Le Maître de Guerre doit s’emparer d’une case spécifique défendue par son adversaire, l’Empereur doit prendre la pièce centrale de l’adversaire, le Seigneur des Coeurs (The Lords of Hearts).
- La Lame à Double Tranchant (The Double-Edged Blade) : Lion El’Jonson (rq : le nom semble indiquer que l’ambivalence du Primarque était bien connue de l’Empereur et de Malcador)
- La Perfection (The Perfection) : Fulgrim
- Le Faucon Ascendant (The Warhawk) : Jaghatai Khan (rq : détourné de sa position de support du Bastion Invincible – Dorn – par la carte « Souffrance Indicible » pendant la conclusion de la partie – Le Siège de Terra - ; on peut donc supposer qu’un évènement tragique affectera suffisamment profondément le Khan pour que les traîtres puissent en tirer partie)
- Le Loup Affamé (The Hungering Wolf) : Leman Russ
- Le Bastion Invincible (The Invincible Bastion) : Rogal Dorn (rq : l’Empereur révèle à Malcador qu’il a gardé le Prétorien sur Terra au lieu de l’envoyer combattre Horus pour se prémunir d’une tentative d’assassinat de la part de l’Alpha Légion, qui aurait réussi sans la présence de Dorn dans le Palais Impérial)
- Les Ténèbres Aveugles (The Blind Darkness) : Konrad Curze
- L’Ange (The Angel) : Sanguinius (rq : va combattre Angron sur Terra)
- Le Général de Fer (The Iron General) : Ferrus Manus (rq : l’Empereur avait pour projet de « réparer » le Primarque une fois qu’il aurait eu plus de temps)
- Le Roi du Néant (The King of Nothing) : Angron (rq : une manière pas très fine de se moquer de l’échec d’Angron de devenir le maître de son monde d’adoption ?)
- Le Monarque sans Couronne (The Uncrowned Monarch) : Roboute Guiliman
- Le Seigneur des Nuages (The Lord of Clouds) : Mortarion (rq : l’Empereur n’avait pas anticipé la corruption de Mortarion par Nurgle, et la « découvre » pendant la dernière partie jouée avec Malcador, ce qui l’attriste)
- La Bibliothèque (The Library) : Magnus le Rouge
- Le Seigneur des Coeurs (The Lord of Hearts) : Horus (rq : la preuve du faible que l’Empereur éprouve toujours pour son fiston favori ?)
- L’Elu (The Chosen) : Lorgar (rq : l’Empereur et Malcador sont conscients que c’est ce Primarque qui est à l’origine de l’Hérésie)
- L’Enclume (The Anvil) : Vulkan
- L’Ombre (The Shadow) : Corax (rq : représenté comme rongé par le doute durant la partie, ce qui diminue fortement son efficacité)
- Les Jumeaux (The Twins) : Alpharius et Omegon (rq : il est donc probable que Macaldor soit au courant de la gemellité de ces Primarques. Lors des premiers tours de la partie, la pièce a été dédoublée, l’une servant l’Empereur et l’autre le Maître de Guerre. Cependant, les deux pièces finissent toujours par basculer du côté d’Horus)
On peut finalement remarquer l’absence de Perturabo, qui devait bouder dans un coin.
Personnage nommé : Eirich Halferphess, Astrotelegraphica Exulta, directeur adjoint de la Tour Supérieure de l’Adeptus Astra Telepathica.
Trivia : Malcador connaît l’effet papillon, a lu A Picture of Dorian Gray et sait battre les cartes comme un croupier de Vegas !