Différences entre les versions de « The perfect assassin »

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==Avant-Propos==
==Par Gilian==
===Avant-propos===
Gary Kloster s’attaque à un registre un peu particulier : une aventure de Gotrek et compagnie où chacun des personnages vit sa vie de son côté. En général, ce genre de récit n’est pas franchement un succès, mais voyons si Gary Kloster s’en sort mieux que d’autres.<br />
 
===L’histoire du livre===
Depuis sa renaissance dans les Royaumes Mortels, Gotrek Gurnisson est accompagné de Maleneth Witchblade, une elfe assassine en quête de la rune gravée dans sa poitrine. Or, si Maleneth a pris l’habitude de ne jamais perdre Gotrek de vue, ce soir, elle part chasser seule pendant que le Tueur s’enivre à la taverne du coin.<br />
 
===L’Histoire avec un grand H===
Dans une taverne sordide de la cité de Losten, Maleneth Witchblade s’ennuie ferme…<br />
Son compagnon de voyage, Gotrek Gurnisson, a remporté un concours de boisson contre le champion du coin et, depuis, il s’est installé, bien décidé à profiter de la récompense : bière à volonté.<br />
 
Alors que Maleneth cherche à tuer le temps, une femme richement vêtue, Lady Talm, entre et l’accuse d’être responsable du meurtre de plusieurs seigneurs locaux. Talm étant elle-même l’une des seigneurs de Losten, elle vient « négocier » avec Maleneth. Cette dernière, après avoir dissipé le malentendu, décide de traquer le véritable assassin… Ce sera toujours mieux que de passer la nuit à regarder Gotrek boire.<br />
 
Dans les rues embrumées, Maleneth suit Talm et ses gardes. Soudain, un assassin surgit littéralement des ombres et massacre les gardes un à un avant de trancher la gorge de Talm elle-même. Maleneth observe la scène avec fascination. L’assassin se présente comme un héritier des Verska et revendique le titre de Seigneur des Ombres.<br />
 
Décidée à en apprendre davantage, Maleneth se rend à l’Aethenaeum, une bibliothèque où l’on vend des informations, et interroge le sage Revitz. Celui-ci lui raconte l’histoire des Verska : des seigneurs redoutés, assassins hors pair, dont le plus terrible fut Novim Verska, appelé le dernier des Seigneurs des Ombres. Après sa mort, leur maison s’effondra. Revitz confirme que leur pouvoir provenait sans doute de mystérieux artefacts liés à leurs colliers, ornés d’une pierre violette marquée d’un crâne sombre.<br />
 
Maleneth explore ensuite les ruines de la demeure Verska et découvre que le tombeau de Novim a été profané récemment. Elle finit par retrouver le jeune assassin dans les sous-sols en ruines : il se nomme Arvis Verska, un bâtard qui a mis la main sur le collier magique de son grand-père et se proclame héritier de la lignée. Il se vante de pouvoir restaurer la terreur des Verska.<br />
 
Maleneth l’affronte. Grâce au collier, Arvis est capable de manipuler les ombres comme une armure et de surgir d’elles pour frapper, ce qui rend le combat difficile : ses coups sont brutaux et protégés par la magie, tandis que les attaques de Maleneth sont souvent repoussées. Blessée et en difficulté, elle fait appel à sa ruse : elle lui projette de la cire chaude au visage, que les ombres ne peuvent bloquer. Aveuglé et paniqué, Arvis laisse échapper son arme. <br />
 
Maleneth s’empare de son collier, révélant que la magie ne vient pas de son sang, mais bien de ce bijou. Pourtant, l’artefact refuse de rester entre ses mains : il disparaît à chaque fois pour réapparaître auprès d’Arvis, preuve qu’il ne peut être porté que par un Verska.<br />
 
Maleneth ne s’en soucie guère : pour elle, ce n’est qu’un outil, et l’art véritable de l’assassinat repose sur la compétence, non sur les reliques. Elle achève Arvis en lui plantant son poignard empoisonné dans l’œil. Puis elle incendie la demeure des Verska, laissant derrière elle ruines et flammes.<br />
 
Quand elle retrouve Gotrek, celui-ci sort d’une taverne en feu, furieux d’avoir perdu des jours de bière, mais portant tout de même un tonneau sous le bras. Maleneth, couverte de sang mais satisfaite, lui annonce qu’elle a rencontré un « Seigneur de l’Ombre » qui se croyait l’assassin parfait. À sa manière ironique, elle conclut :
« Je lui ai planté un poignard dans l’œil et j’ai brûlé sa maison. »<br />
 
Gotrek éclate d’un rire bourru. Tous deux quittent alors la ville de Losten, laissant les incendies derrière eux.<br />
 
===Conclusion===
Gary Kloster se sort très bien de cet exercice. Cette nouvelle est particulièrement intéressante parce qu’elle se concentre sur Maleneth, que l’on n’a pas l’habitude de voir comme personnage principal. Kloster développe un peu plus la protagoniste, même s’il n’aborde pas véritablement son passé et que l’on n’a pas droit à de grandes révélations.<br />
 
Chose étonnante : en fin de nouvelle, on retrouve nos deux héros plutôt complices, et aucune pique n’est lancée entre eux.<br />
 
Au final, une bonne petite nouvelle de Gotrek et Maleneth.<br />
 
 
 
 
==Par Schattra==
===Avant-Propos===
 
Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br />
Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br />
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/ <br />
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Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/  <br />
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==Intrigue:==
===Intrigue:===
Coincée dans le bourg décati de Losten, en Ulgu, Maleneth Witchblade tourne en rond comme une lionne en cage pendant que Gotrek s’amuse à lentement drainer de sa bière une taverne qui croyait malin de proposer une offre « boisson à volonté » à celui qui battrait le champion local (un Ogor) au bras de fer. Les Nains ayant la constitution robuste et la rancune tenace, il ne fait aucun doute que le Tueur réformé arrivera à son objectif, une pinte à la fois, mais à son rythme de sénateur alcoolique, il s’en faudra d’encore quelques jours avant que le duo ne puisse quitter Losten. Aussi, lorsqu’une aristocrate du nom de Talm et se revendiquant comme l’une des notables de la ville se présente à elle et met un contrat sur la tête d’un mystérieux Seigneur des Ombres, accusé d’avoir assassiné deux aristocrates en autant de jours nuits pénombres (dur à dire en Ulgu), la cultiste de Khaine repentie se pique au jeu et se met à suivre son employeuse à bonne distance, laissant Gotrek chanter Les Lacs du Kone Mharag seul dans son bouge.
Coincée dans le bourg décati de Losten, en Ulgu, Maleneth Witchblade tourne en rond comme une lionne en cage pendant que Gotrek s’amuse à lentement drainer de sa bière une taverne qui croyait malin de proposer une offre « boisson à volonté » à celui qui battrait le champion local (un Ogor) au bras de fer. Les Nains ayant la constitution robuste et la rancune tenace, il ne fait aucun doute que le Tueur réformé arrivera à son objectif, une pinte à la fois, mais à son rythme de sénateur alcoolique, il s’en faudra d’encore quelques jours avant que le duo ne puisse quitter Losten. Aussi, lorsqu’une aristocrate du nom de Talm et se revendiquant comme l’une des notables de la ville se présente à elle et met un contrat sur la tête d’un mystérieux Seigneur des Ombres, accusé d’avoir assassiné deux aristocrates en autant de jours nuits pénombres (dur à dire en Ulgu), la cultiste de Khaine repentie se pique au jeu et se met à suivre son employeuse à bonne distance, laissant Gotrek chanter Les Lacs du Kone Mharag seul dans son bouge.


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<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: Où Gotrek était venu chercher quelques jours plus tôt des informations sur la meilleure façon de tuer un dieu. Sans grand succès d’ailleurs (une autre raison pour se saouler).
<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: Où Gotrek était venu chercher quelques jours plus tôt des informations sur la meilleure façon de tuer un dieu. Sans grand succès d’ailleurs (une autre raison pour se saouler).


==Avis:==
===Avis:===
Depuis sa renaissance dans les Royaumes Mortels, Gotrek Gurnisson est passé sous la plume de nombre d’auteurs, perpétuant une tradition datant du Monde Qui Fut, où le petit rouquin a été mis en scène par un aéropage de collaborateurs de la Black Library, depuis King, Long et Reynolds jusqu’à Brunner, Guymer ou Goulding, pour n’en citer que six. Gary Kloster s’attaque avec ce ‘The Perfect Assassin<span style="color: green "><sup>1</sup></span> ’ à un sous-sous-genre particulier : la nouvelle de Gotrek & Felix sans Gotrek (ni Felix, pour des raisons évidentes), qui permet de développer un peu plus le compagnon du nabot irascible sans que ce dernier ne vienne résoudre l’intrigue à grands coups de hache. Tout le monde n’a pas réussi à mener à bien ce genre de projet de façon convaincante (je pense en particulier à ‘The Oberwald Ripper’), mais Kloster s’en sort de manière honorable. Cette petite virée en tête à tête avec Maleneth Witchblade permet ainsi d’en apprendre plus sur le passif et les motivations de l’Aelf au couteau, tout en insistant sur ses points communs et ses différences par rapport à Gotrek. Ainsi, si les deux comparses peuvent être qualifiés de tueurs chevronnés, là où le Duardin est honorable (à sa manière) et frustre, l’agente de l’Ordre d’Azyr est sans pitié (comme le montre son exécution sans complexe d’un antagoniste pas foncièrement mauvais et qui ne lui avait rien fait) et raffinée. La dynamique intéressante que l’auteur souligne entre ces protagonistes mal assortis mais complémentaires fonctionne bien, et donne envie de voir ce que Kloster pourrait faire du duo le plus iconique d’Age of Sigmar si l’occasion se représente.
Depuis sa renaissance dans les Royaumes Mortels, Gotrek Gurnisson est passé sous la plume de nombre d’auteurs, perpétuant une tradition datant du Monde Qui Fut, où le petit rouquin a été mis en scène par un aéropage de collaborateurs de la Black Library, depuis King, Long et Reynolds jusqu’à Brunner, Guymer ou Goulding, pour n’en citer que six. Gary Kloster s’attaque avec ce ‘The Perfect Assassin<span style="color: green "><sup>1</sup></span> ’ à un sous-sous-genre particulier : la nouvelle de Gotrek & Felix sans Gotrek (ni Felix, pour des raisons évidentes), qui permet de développer un peu plus le compagnon du nabot irascible sans que ce dernier ne vienne résoudre l’intrigue à grands coups de hache. Tout le monde n’a pas réussi à mener à bien ce genre de projet de façon convaincante (je pense en particulier à ‘The Oberwald Ripper’), mais Kloster s’en sort de manière honorable. Cette petite virée en tête à tête avec Maleneth Witchblade permet ainsi d’en apprendre plus sur le passif et les motivations de l’Aelf au couteau, tout en insistant sur ses points communs et ses différences par rapport à Gotrek. Ainsi, si les deux comparses peuvent être qualifiés de tueurs chevronnés, là où le Duardin est honorable (à sa manière) et frustre, l’agente de l’Ordre d’Azyr est sans pitié (comme le montre son exécution sans complexe d’un antagoniste pas foncièrement mauvais et qui ne lui avait rien fait) et raffinée. La dynamique intéressante que l’auteur souligne entre ces protagonistes mal assortis mais complémentaires fonctionne bien, et donne envie de voir ce que Kloster pourrait faire du duo le plus iconique d’Age of Sigmar si l’occasion se représente.


<span style="color: green "><sup>1</sup></span> : Un homonyme presque parfait d’une autre nouvelle de la Black Library, ‘Perfect Assassin’ de Nick Kyme. Un hommage à l’éditeur senior de la part du nouveau-venu Kloster, ou une simple coïncidence ?
<span style="color: green "><sup>1</sup></span> : Un homonyme presque parfait d’une autre nouvelle de la Black Library, ‘Perfect Assassin’ de Nick Kyme. Un hommage à l’éditeur senior de la part du nouveau-venu Kloster, ou une simple coïncidence ?


==Fluff:==
===Fluff:===
'''Losten''' : Cité d’Ulgu, gouvernée par sept grandes familles et en particulier par les Verska, une lignée d’assassins réputés ayant une maîtrise surnaturelle des ombres. La ville accueille également un centre d’archives réputé, l’Aethaneaum.
'''Losten''' : Cité d’Ulgu, gouvernée par sept grandes familles et en particulier par les Verska, une lignée d’assassins réputés ayant une maîtrise surnaturelle des ombres. La ville accueille également un centre d’archives réputé, l’Aethaneaum.

Version actuelle datée du 18 octobre 2025 à 19:04

Par Gilian

Avant-propos

Gary Kloster s’attaque à un registre un peu particulier : une aventure de Gotrek et compagnie où chacun des personnages vit sa vie de son côté. En général, ce genre de récit n’est pas franchement un succès, mais voyons si Gary Kloster s’en sort mieux que d’autres.

L’histoire du livre

Depuis sa renaissance dans les Royaumes Mortels, Gotrek Gurnisson est accompagné de Maleneth Witchblade, une elfe assassine en quête de la rune gravée dans sa poitrine. Or, si Maleneth a pris l’habitude de ne jamais perdre Gotrek de vue, ce soir, elle part chasser seule pendant que le Tueur s’enivre à la taverne du coin.

L’Histoire avec un grand H

Dans une taverne sordide de la cité de Losten, Maleneth Witchblade s’ennuie ferme…
Son compagnon de voyage, Gotrek Gurnisson, a remporté un concours de boisson contre le champion du coin et, depuis, il s’est installé, bien décidé à profiter de la récompense : bière à volonté.

Alors que Maleneth cherche à tuer le temps, une femme richement vêtue, Lady Talm, entre et l’accuse d’être responsable du meurtre de plusieurs seigneurs locaux. Talm étant elle-même l’une des seigneurs de Losten, elle vient « négocier » avec Maleneth. Cette dernière, après avoir dissipé le malentendu, décide de traquer le véritable assassin… Ce sera toujours mieux que de passer la nuit à regarder Gotrek boire.

Dans les rues embrumées, Maleneth suit Talm et ses gardes. Soudain, un assassin surgit littéralement des ombres et massacre les gardes un à un avant de trancher la gorge de Talm elle-même. Maleneth observe la scène avec fascination. L’assassin se présente comme un héritier des Verska et revendique le titre de Seigneur des Ombres.

Décidée à en apprendre davantage, Maleneth se rend à l’Aethenaeum, une bibliothèque où l’on vend des informations, et interroge le sage Revitz. Celui-ci lui raconte l’histoire des Verska : des seigneurs redoutés, assassins hors pair, dont le plus terrible fut Novim Verska, appelé le dernier des Seigneurs des Ombres. Après sa mort, leur maison s’effondra. Revitz confirme que leur pouvoir provenait sans doute de mystérieux artefacts liés à leurs colliers, ornés d’une pierre violette marquée d’un crâne sombre.

Maleneth explore ensuite les ruines de la demeure Verska et découvre que le tombeau de Novim a été profané récemment. Elle finit par retrouver le jeune assassin dans les sous-sols en ruines : il se nomme Arvis Verska, un bâtard qui a mis la main sur le collier magique de son grand-père et se proclame héritier de la lignée. Il se vante de pouvoir restaurer la terreur des Verska.

Maleneth l’affronte. Grâce au collier, Arvis est capable de manipuler les ombres comme une armure et de surgir d’elles pour frapper, ce qui rend le combat difficile : ses coups sont brutaux et protégés par la magie, tandis que les attaques de Maleneth sont souvent repoussées. Blessée et en difficulté, elle fait appel à sa ruse : elle lui projette de la cire chaude au visage, que les ombres ne peuvent bloquer. Aveuglé et paniqué, Arvis laisse échapper son arme.

Maleneth s’empare de son collier, révélant que la magie ne vient pas de son sang, mais bien de ce bijou. Pourtant, l’artefact refuse de rester entre ses mains : il disparaît à chaque fois pour réapparaître auprès d’Arvis, preuve qu’il ne peut être porté que par un Verska.

Maleneth ne s’en soucie guère : pour elle, ce n’est qu’un outil, et l’art véritable de l’assassinat repose sur la compétence, non sur les reliques. Elle achève Arvis en lui plantant son poignard empoisonné dans l’œil. Puis elle incendie la demeure des Verska, laissant derrière elle ruines et flammes.

Quand elle retrouve Gotrek, celui-ci sort d’une taverne en feu, furieux d’avoir perdu des jours de bière, mais portant tout de même un tonneau sous le bras. Maleneth, couverte de sang mais satisfaite, lui annonce qu’elle a rencontré un « Seigneur de l’Ombre » qui se croyait l’assassin parfait. À sa manière ironique, elle conclut : « Je lui ai planté un poignard dans l’œil et j’ai brûlé sa maison. »

Gotrek éclate d’un rire bourru. Tous deux quittent alors la ville de Losten, laissant les incendies derrière eux.

Conclusion

Gary Kloster se sort très bien de cet exercice. Cette nouvelle est particulièrement intéressante parce qu’elle se concentre sur Maleneth, que l’on n’a pas l’habitude de voir comme personnage principal. Kloster développe un peu plus la protagoniste, même s’il n’aborde pas véritablement son passé et que l’on n’a pas droit à de grandes révélations.

Chose étonnante : en fin de nouvelle, on retrouve nos deux héros plutôt complices, et aucune pique n’est lancée entre eux.

Au final, une bonne petite nouvelle de Gotrek et Maleneth.



Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Coincée dans le bourg décati de Losten, en Ulgu, Maleneth Witchblade tourne en rond comme une lionne en cage pendant que Gotrek s’amuse à lentement drainer de sa bière une taverne qui croyait malin de proposer une offre « boisson à volonté » à celui qui battrait le champion local (un Ogor) au bras de fer. Les Nains ayant la constitution robuste et la rancune tenace, il ne fait aucun doute que le Tueur réformé arrivera à son objectif, une pinte à la fois, mais à son rythme de sénateur alcoolique, il s’en faudra d’encore quelques jours avant que le duo ne puisse quitter Losten. Aussi, lorsqu’une aristocrate du nom de Talm et se revendiquant comme l’une des notables de la ville se présente à elle et met un contrat sur la tête d’un mystérieux Seigneur des Ombres, accusé d’avoir assassiné deux aristocrates en autant de jours nuits pénombres (dur à dire en Ulgu), la cultiste de Khaine repentie se pique au jeu et se met à suivre son employeuse à bonne distance, laissant Gotrek chanter Les Lacs du Kone Mharag seul dans son bouge.

Plus intéressée par le challenge de se frotter à un collègue assassin semble-t-il compétent que par l’accomplissement scrupuleux de sa mission de protection de Talm, Maleneth laisse cette dernière et ses gardes se faire écharper par un assaillant mystérieux, semblant se matérialiser depuis les ombres, en plus d’être protégé des coups par une chappe d’obscurité. Elle note cependant que le reître porte autour du coup un pendentif orné d’une pierre pourpre, assez semblable à celui, vert, qu’arborait feu Talm au moment de sa mort. Comme elle ne tarde pas à l’apprendre en rendant une petite visite à l’Office de Tourisme local (l’Aethaneaum1), ces colliers sont l’apanage des sept grandes familles de Losten, et la lignée des Verska était celle qui avait choisie le magenta comme couleur. Les Verska étaient des maîtres assassins réputés, et de ce fait, les véritables maîtres de la cité, jusqu’à ce que leur patriarche, Novim, pousse le bouchon et le stylet un peu trop loin, et se mette à massacrer sans discrimination ennemis, critiques et mécontents. À sa mort, son héritier se révéla ne pas être aussi doué en ninjutsu que son prédécesseur, et se fit donc neutraliser par ses pairs de manière préemptive. Ce qui aurait dû mettre fin à la lignée des Verska. Mais rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît.

Ainsi rencardée, Maleneth décide logiquement de se rendre dans l’ancien manoir des Verska, où elle trouve facilement le dernier rejeton de la famille, un avorton nommé Arvis, fort occupé à essayer de récupérer sa cape que le sang de sa dernière victime a malencontreusement taché. Si Arvis est un bretteur assez quelconque, la breloque qu’il a piquée dans le mausolée de son grand-père, l’illustre autant qu’obscur Novim, compense largement son jeu de jambes médiocre et sa synchronisation déficiente. Capable de se matérialiser depuis les ombres, qui parent à sa place les coups assenés par l’Aelf, le dernier Seigneur des Ombres donne du fil à retordre à Witchblade, jusqu’à ce qu’elle identifie le point faible de son adversaire : une aversion pour les liquides. Un jet de cire brûlante à la figure plus tard, voilà l’apprenti surineur en PLS sur le sol, paralysé par le poison dont Maleneth a enduit sa dague et délesté de son précieux colifichet. Malheureusement pour notre héroïne, la relique ne peut-être palpée que par un membre de la lignée des Verska, et lui glisse entre les doigts comme la savonnette que Gotrek n’a jamais utilisé depuis qu’il a prêté le serment du Tueur. Dommage. Elle rend toutefois son calme à Losten en exécutant sans état d’âmes le jouvenceau vengeur, dont la vendetta était motivée par le meurtre de ses parents par les autres familles nobles de la ville, comme vu plus haut. Ceci fait, elle peut retourner à l’auberge que le Duardin n’a toujours pas fini de tarir, et sonner la fin de la beuverie en mettant le feu au local comme elle l’avait pour le manoir des Verska. C’est un Gotrek bougon mais philosophe qui finit par émerger du brasier, un dernier tonneau de bière sous le bras pour solde de toute ardoise. Le déicide est une activité déshydratante, c’est bien connu.

1: Où Gotrek était venu chercher quelques jours plus tôt des informations sur la meilleure façon de tuer un dieu. Sans grand succès d’ailleurs (une autre raison pour se saouler).

Avis:

Depuis sa renaissance dans les Royaumes Mortels, Gotrek Gurnisson est passé sous la plume de nombre d’auteurs, perpétuant une tradition datant du Monde Qui Fut, où le petit rouquin a été mis en scène par un aéropage de collaborateurs de la Black Library, depuis King, Long et Reynolds jusqu’à Brunner, Guymer ou Goulding, pour n’en citer que six. Gary Kloster s’attaque avec ce ‘The Perfect Assassin1 ’ à un sous-sous-genre particulier : la nouvelle de Gotrek & Felix sans Gotrek (ni Felix, pour des raisons évidentes), qui permet de développer un peu plus le compagnon du nabot irascible sans que ce dernier ne vienne résoudre l’intrigue à grands coups de hache. Tout le monde n’a pas réussi à mener à bien ce genre de projet de façon convaincante (je pense en particulier à ‘The Oberwald Ripper’), mais Kloster s’en sort de manière honorable. Cette petite virée en tête à tête avec Maleneth Witchblade permet ainsi d’en apprendre plus sur le passif et les motivations de l’Aelf au couteau, tout en insistant sur ses points communs et ses différences par rapport à Gotrek. Ainsi, si les deux comparses peuvent être qualifiés de tueurs chevronnés, là où le Duardin est honorable (à sa manière) et frustre, l’agente de l’Ordre d’Azyr est sans pitié (comme le montre son exécution sans complexe d’un antagoniste pas foncièrement mauvais et qui ne lui avait rien fait) et raffinée. La dynamique intéressante que l’auteur souligne entre ces protagonistes mal assortis mais complémentaires fonctionne bien, et donne envie de voir ce que Kloster pourrait faire du duo le plus iconique d’Age of Sigmar si l’occasion se représente.

1 : Un homonyme presque parfait d’une autre nouvelle de la Black Library, ‘Perfect Assassin’ de Nick Kyme. Un hommage à l’éditeur senior de la part du nouveau-venu Kloster, ou une simple coïncidence ?

Fluff:

Losten : Cité d’Ulgu, gouvernée par sept grandes familles et en particulier par les Verska, une lignée d’assassins réputés ayant une maîtrise surnaturelle des ombres. La ville accueille également un centre d’archives réputé, l’Aethaneaum.