Différences entre les versions de « The Lion »
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==Par Gilian== | |||
===L’histoire du livre=== | ===L’histoire du livre=== | ||
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Moi-même en temps que joueur dark angel j’ai longtemps été tenté de croire les légendes voulant que le Lion ait longtemps hésité sur ca loyauté alors que pas du tout.<br /> | Moi-même en temps que joueur dark angel j’ai longtemps été tenté de croire les légendes voulant que le Lion ait longtemps hésité sur ca loyauté alors que pas du tout.<br /> | ||
A voir la suite des récits quand même. | A voir la suite des récits quand même. | ||
==Par Schattra== | |||
===Avant-Propos=== | |||
Et voila la Schattra touche , merci a lui. <br /> | |||
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/ <br /> | |||
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/ <br /> | |||
===Intro=== | |||
À la suite de la première (et peu concluante) tentative des éditeurs de Hammer & Bolter d’aborder le format de la longue nouvelle (une cinquantaine de pages au lieu de la vingtaine constituant le mètre étalon de la maison) via la soumission par Andy Smillie de son assez quelconque Beneath the Flesh (Hammer & Bolter #15/16), c’est au tour du Gav de se frotter à la novella, cet entre-deux indéfinissable entre la nouvelle et le roman. Et avant même de débuter la lecture de ce The Lion, force était de constater que Thorpe abordait l’obstacle dans des conditions bien plus favorables que son prédécesseur, tant au niveau de l’expérience (plus de 20 ans de maison) que du sujet (Lion El’Jonson, sa vie, son œuvre) et de l’univers (l’Hérésie d’Horus). Cela étant dit, la tendance de Gavin à se contenter du strict minimum en matière de storytelling incitait également à la circonspection, et c’est ainsi que j’abordais cette première partie sans a priori d’aucune sorte. | |||
===Intrigue=== | |||
====Partie 1==== | |||
Prenant la suite de l’affrontement entre les deux self-made Primarques sur Tsagualsa (épisode narré dans le Savage Weapons d’ADB), dans le cadre de l’affrontement larvé entre Dark Angels et Night Lords, Thorpe centre logiquement son propos sur la Première Légion et sur Lion El’Jonson, tout à la fois frustré par l’impossibilité de mettre un terme à la croisade de Thramas et de se porter au secours de Terra, et travaillé par la déclaration du Night Haunter à propos de la loyauté vacillante des Dark Angels restés sur Caliban. | |||
La réception d’une demande d’assistance émise par la garnison d’un complexe isolé de l’Adeptus Mechanicum (eh oui, encore un !) localisé dans le système de Perditus vient tirer le Lion de la bouderie contemplative dans laquelle il s’était plongé depuis la tentative de strangulation dont il avait fait les frais de la part de ce coquin de Kurze. Ni une ni deux, Jonson décide de se rendre sur place à la tête d’un contingent d’une taille plus que respectable (30.000 légionnaires tout de même), afin de s’assurer que le secret détenu sur Perditus ne tombe pas entre de mauvaises mains, Iron Warriors, Iron Hands et Death Guard ayant été repérés en train de rôder dans les environs. | |||
Le gros de la première partie de The Lion décrit donc le voyage de l’Invincible Reason et de son escorte vers le système de Perditus, odyssée pimentée par la prise en filature du vaisseau amiral des Dark Angels par un mystérieux poursuivant, phénomène normalement impossible du fait de la nature particulière du Warp. Soucieux de préserver la confidentialité de son arrivée, Lionel parvient à attirer son poisson pilote dans l’univers réel pour une petite explication de texte, qui se solde au final par l’invasion de l’Invincible Reason par une flopée de démons pas vraiment concernés par les désirs d’intimité des DA. Too bad. Le rideau retombe au moment où Jonsy (à ne pas confondre avec Jónsi, bien que les deux partagent la même coquetterie à l’œil droit) s’apprête à aller coller quelques baffes aux séides des Dieux Sombres afin de leur apprendre à respecter la propriété d’autrui. Non mais. | |||
====Partie 2==== | |||
Retour sur le pont de l’Invincible Reason, victime d’une tentative de squat (aucun rapport avec les nains-génieurs bouffés par les ‘nides dans le fluff) en bonne et due forme par une cohorte démoniaque, suite à un bitch move effectué par des Night Lords ne supportant visiblement pas de perdre à cache cache. Réalisant que ses sous-fifres sont incapables d’expulser les indésirables sans un petit coup de main de sa part, Lionel part s’équiper dans ses quartiers pendant que son fidèle Corswain réorganise la riposte des Anges (dit comme ça, on dirait un teaser pour une émission de la TNT). Malgré l’urgence de la situation, le Primarque réfléchit longuement aux options s’offrant à lui<span style="color:red"><sup>1</sup></span> en matière de stuff (le bougre a une pièce entière remplie d’armes de corps à corps), et finit par opter pour une paire d’épées bâtardes, choix certes kikoolol dans l’absolu mais assez dévastateur dans la pratique, comme on le verra plus tard. | |||
À la tête de ses légionnaires, Lionel s’enfonce donc dans les entrailles de son vaisseau en direction du réacteur Warp, qu’il sait être la cible principale des vils résidents de l’Immaterium ! Les premiers mobs ayant le malheur de spawner sur son chemin sont rapidement réduits à l’état de protoplasme, pour un gain d’expérience assez minime pour notre héros, tant la différence de niveau est criante. Bien décidé à rattraper son retard sur Sanguinius et Fulgrim, qui eux ont passé le niveau 105, le Lion enclenche la vitesse supérieure et initie un raid de la base adverse… en solo. Dommage pour les PNJ qui constituaient son « escorte », et doivent maintenant se débrouiller tout seuls contre des ennemis dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence une heure plus tôt. Big brother is not watching you any longer, suckers. | |||
De leur côté, Corswain et sa garde rapprochée finissent par pénétrer dans la salle du réacteur, où les attend un Duc du Changement bicéphale (qui n’est pas Kairos, sauf erreur de ma part) qui insiste lourdement pour avoir une discussion avec le shift manager. Son sénéchal ayant perdu une guerre mentale contre Super Poulet et se trouvant par conséquent sous la domination de ce dernier, Lionel n’a d’autre choix que de la jouer fine et échange donc quelques banalités avec sa Nemesis avant de profiter de la nuque roide de ce dernier pour lui tomber sur le râble gésier et lui faire avaler son bâton. L’Angry Bird Alpha ayant été mis hors d’état de nuire, les autres démons sont rapidement bannis par l’équipage de l’Invincible Reason, qui peut alors reprendre sa route vers le système de Perditus et rallie bon port sans plus d’incidents. | |||
La deuxième partie de cette deuxième partie met sur le devant de la scène les forces en présence à la surface de la planète, en particulier les Iron Hands du capitain Lasko Midoa et la Death Guard de ce bon vieux Calas Typhon. L’arrivée en orbite de la flotte des Dark Angels venant mettre fin au statu quo atteint par les belligérants depuis plusieurs jours, les poings nickelés saisissent l’occasion se présentant à eux pour attaquer les positions des prouteux. On ne peut plus suspicieux, le Lion décide toutefois d’envoyer un ultimatum indiscriminé par le biais de ses Archivistes<span style="color:red"><sup>2</sup></span> aux factions présentes sur Perditus, que l’on peut résumer en cinq mots : « Cassez-vous de ma planète ». Et si les Iron Hands trouvent plus prudents d’obtempérer, Typhon ne l’entend pas de cette oreille et profite du désarroi de ses adversaires pour monter une contre-attaque. L’épisode se termine avec un Lionel passablement énervé de voir son autorité bafouée par ses neveux, et tout près d’envoyer quelques mégatonnes de glaçons sur la station de recherche afin que tout le monde puisse en mettre dans son slip. Zut à la fin. | |||
<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: On me signale dans l’oreillette que cet épisode de la geste d’El’Jonson est entré dans la postérité au point de se retrouver dans une comptine bien connue des bambins de l’Imperium quelques dix mille ans plus tard : | |||
Promenons-nous dans le vaisseau | |||
Pendant que le Lion s’fait beau | |||
Si le Lion y était | |||
Il nous défoncerait | |||
Mais comme il n’y est pas | |||
Il nous butera pas | |||
Lion y es-tu ? Que fais-tu ? M’entends-tu ? | |||
Lionel : Je mets mon armure d’artificier | |||
(au refrain) | |||
Lionel : Je ceins ma pelisse en peau de panthère de Caliban | |||
(au refrain) | |||
Lionel : Ah merde, j’ai oublié de mettre mes chaussettes, du coup il faut que j’enl- | |||
(au refrain) | |||
Lionel : C’est bon, je suis prêt ! Maintenant, il faut que je choisisse une arme. | |||
(au refrain) | |||
Lionel : Hmmm… | |||
(au refrain) | |||
Lionel : J’hésite. | |||
(au refrain) | |||
Lionel : … | |||
(87 refrains plus tard) | |||
Lionel : Ok pour la paire d’épées longues. ME VOILAAAAAAA !!! | |||
<span style="color:red"><sup>2</sup></span>: On notera au passage que Lionel n’a pas suspendu l’Edit de Nikea de manière temporaire, comme on aurait pu s’y attendre de la part d’un fiston loyaliste. Il aurait été logique que le commandement de Pépé redevienne loi une fois l’Invincible Reason débarassé de ses parasites démoniaques, l’utilité de psykers de bataille une fois cette crise surmontée n’étant plus que marginale. Reste que le Primarque de la première Légion avait visiblement un autre avis sur la question. | |||
====Partie 3==== | |||
Grand final du plus long format jamais publié dans un numéro de Hammer & Bolter (romans feuilletons mis à part), le troisième acte de The Lion débute par la proclamation d’un fragile cessez le feu entre les belligérants de Perditus, la mauvaise volonté manifeste exprimée par Typhon ne faisant au final pas le poids face aux méthodes de négociations musclées d’El’Jonson<span style="color: green "><sup>1</sup></span> . Ce dernier arrive (finalement) à la surface de la planète aussi sapé qu’un maquereau de GTA, et pénètre dans la station de l’Adeptus Mechanicus, où l’attend Tuchulcha, boule à facette géante et accessoirement intelligence artificielle ayant asservi le système de Perditus jusqu’à ce qu’il soit libéré par l’effort combiné des Dark Angels et de la Death Guard. Epargné après sa défaite à fins d’études par le Mechanicum, Tu-pues-le-chat est le prix tant convoité par Typhon et Midoa, chaque camp cherchant à priver l’autre de la possession d’une machine au potentiel aussi extraordinaire que son humeur est taquine (du genre à envoyer des vaisseaux dans le Warp sans prévenir – ce qui n’est pas sympa – ni enclencher leurs champs de Geller – ce qui n’est franchement pas sympa –). | |||
Au début pas franchement emballé par le tour qu’ont pris les expérimentations des prêtres rouges depuis son départ de Perditus, puis carrément effrayé par la puissance de HAL 30.000, Lionel décide de finir ce qu’il avait commencé il y avait des années et de détruire Tuchulcha… en apparence. Il annonce donc aux capitaines des autres Légions que la station de recherche de Perditus va être oblitérée afin que nul ne puisse être tenté d’utiliser le Tuch’ à des fins malavisées. Peu satisfait par cette décision, Typhon profite de la clémence du Lion à son égard pour se téléporter au cœur du complexe du Mechanicum<span style="color: green "><sup>2</sup></span> afin de convaincre Tuchulcha de repartir avec lui sur le Terminus Est. Confiant dans sa survie (d’ailleurs il n’était même pas sûr qu’un Exterminatus soit capable de venir à bout de cet engin démoniaque – sans doute conçu par Nokia à la base –), ce dernier renvoie gentiment les Death Guards à leurs chères études et sur leur vaisseau, juste au moment où un Lionel vraiment furax de constater qu’absolument tout le monde le prend pour un con(combre) arrive à son tour dans la station et commence à botter des derches de Prouteux (résultat des courses : une paire de pompes en croco de Caliban<span style="color: green "><sup>3</sup></span> bousillée). | |||
La nouvelle se termine avec un Lion El’Jonson ruminant de bien sombres pensées, seul dans sa salle du trône (NDR : non, il n’est pas aux chiottes). Ayant au final récupéré Tuchulcha, qu’il compte utiliser pour mettre fin à la Croisade de Thramas une bonne fois pour toutes, il médite sur les derniers développements de la rébellion d’Horus et sur le comportement plus que suspect de Roboute Guilliman (qu’il ne semble d’ailleurs pas vraiment porter dans son cœur<span style="color: green "><sup>4</sup></span> ) avec un de ses Jawas de compagnie (qui lui confirme ce que Cruze lui avait susurré à l’oreille sur Tsagualsa : les Dark Angels restés sur Caliban sont sur le point de faire sécession). Il en profite également pour exposer ce qui sera son grand dessein pendant l’Hérésie : s’assurer qu’aucune Légion, loyale ou non, ne sorte du conflit assez puissante pour pouvoir menacer le règne de Pépé. Une ligne de conduite plus que borderline, en cohérence avec les agendas secrets développés par la plupart des Primarques au cours du conflit (j’écris la plupart car je ne pense pas qu’Angron goûte aux plaisirs de la realpolitik), dont l’exposition permet de conclure The Lion de fort belle manière. | |||
<span style="color: green "><sup>1</sup></span> : Lionel : Bon je te préviens coco, si tu ne fais pas exactement ce que je t’ai dit de faire, ça va très mal se passer pour toi. Je compte jusqu’à trois. | |||
Typhon: Whatever, bitch. | |||
Lionel: Un. | |||
Typhon: Parle à ma fau- | |||
- BOOOOOOOOOM - | |||
Typhon : Oh, c’était quoi ça? Tu avais dit que tu comptais jusqu’à trois ! | |||
Lionel : Oui, et je balance une torpille cyclonique pour marquer le décompte. Deu- | |||
Typhon : Okokokok, tu l’as ton armistice espèce de grand malade. | |||
Lionel : Tu vois quand tu veux. On se retrouve en bas, bises. | |||
<span style="color: green "><sup>2</sup></span> : On se demande pourquoi la Death Guard n’a pas commencé par ça au lieu d’assiéger la station de manière conventionnelle. | |||
<span style="color: green "><sup>3</sup></span> : Ce jeu de mots vous a été gracieusement offert par Privateer Press. | |||
<span style="color: green "><sup>4</sup></span> : Il le considère au mieux comme un imbécile heureux et au pire comme un ignoble traître, le projet du grand Schtroumpf de commencer un Imperium 2.0 ne plaisant pas du tout à un Lionel se voyant en parangon de loyauté à son Pôpa. C’est assez savoureux de la part d’un Primarque qui a révoqué l’Edit de Nikea sans états d’âme et a décapité à mains nues un de ses Chapelains qui lui rappelait que ce faisant, il défiait ouvertement la volonté de l’Empereur. | |||
===Avis=== | |||
====Partie 1==== | |||
Malgré quelques longueurs dans son déroulement, The Lion s’est révélée être une lecture assez agréable, même si Gav ne parvient pas à rendre une copie du même niveau que Dembski Bowden, dont les nouvelles Savage Weapons et Prince of Crows restent à mes yeux les deux must read pour tous les amateurs de l’Horésie d’Hérus (j’invertis des lettres si je veux). On peut d’ailleurs tout à fait considérer que la soumission de Thorpe comme un side event de la croisade de Thramas, El’Jonson prenant un break bien mérité après trois années de cache-cache avec les Night Lords pour accomplir une quête annexe, sans que la VIIIème Légion n’intervienne de manière significative dans l’intrigue. | |||
En choisissant de faire d’un Primarque le personnage principal de son propos (même si le Sénéchal Corswain tente également d’exister aux côtés de son père génétique), Gawin prenait le risque de ne pas rendre justice à cette figure surhumaine, trop souvent décrite comme un simple super Space Marine dans les œuvres romancées de la Black Library. Je dois reconnaître qu’il s’en est plutôt bien tiré, en grande partie grâce à la description en clair-obscur qu’il fait de son héros, dont les motivations comme l’allégeance finissent par apparaître bien plus floues que ce que son image de loyaliste radical laissait à penser. Méfiant jusqu’à la paranoïa, faisant preuve d’un goût prononcé pour l’isolation (certains diront pour la bouderie), ne supportant pas la contestation de la part de ses subalternes (au point de décapiter à main nue un Chapelain ayant refusé de révoquer l’édit de Nikea), et éprouvant un indéniable, même si coupable, plaisir à imposer son point de vue par la force, le Lion de Thorpe n’est pas le parfait chevalier décrit par la propagande impériale, ce qui rajoute une profondeur intéressante à un personnage autrement ennuyeux de surpuissance. En complément, et comme souvent dans les publications relatives à l’Hérésie d’Horus, les détails de fluff (d’un intérêt plus ou moins grand) abondent, ce qui justifie amplement la lecture de cette nouvelle par tous les fans des Dark Angels. | |||
Si l’utilisation de Lion El’Jonson comme protagoniste est donc assez réussie, les autres personnages de Thorpe, à commencer par Corswain, aka le Loken de la Première Légion (il en faut bien un), se révèlent malheureusement bien fades, tout comme la plupart des péripéties mises en scène au cours de cette première partie. Jamais avare en matière d’affrontement entre vaisseaux spatiaux, le Gav sert une nouvelle fois la soupe en consacrant une part non négligeable de sa nouvelle à la description de la « poursuite » entre l’Invincible Reason et son admirateur secret, à la fois dans, hors et entre (je me comprends) le Warp. Comme le bonhomme maîtrise son sujet, la pilule passe sans douleur, mais sans plaisir non plus. En fin de course, les points positifs l’emportent tout de même sur les points négatifs. | |||
====Partie 2==== | |||
Chapitre de transition entre deux arcs narratifs distincts, ce deuxième volet de The Lion ne diffère pas vraiment du premier d’un point de vue qualitatif, même si les nombreux passages d’action laissent logiquement moins de place à Thorpe pour continuer sa description du Primarque (ce que je trouvais être l’aspect le plus intéressant de cette nouvelle), bien qu’il réussisse tout de même à compléter le tableau, décidément ambigu, du caractère de Lion El’Jonson en mettant à profit les quelques passages plus posés de l'épisode. | |||
À titre personnel, j’ai trouvé la baston de l’Invincible Reason assez dommageable du point de vue du character development mis en place par Gav depuis le début de la nouvelle, Jonson apparaissant certes à cette occasion comme un guerrier insurpassable (et suffisant), mais également (et surtout) comme un stratège très limité et un meneur d’hommes abominable. De la part du frère ennemi de Leman Russ, je m’attendais à une approche moins rentre dedans de la chose militaire, même s’il est somme toute assez logique qu’un Primarque aussi renfermé et méfiant que Lionel choisisse d’agir comme la one man army qu’il est en définitive, sans prendre le temps de coordonner ses actions avec ses alliés. | |||
La partie consacrée à l’affrontement entre Iron Hands et Death Guard est quant à elle tout à fait lisible, même si, détails fluff mis à part, il n’a pas grand-chose à tirer de cette n-ième empoignade SM. L’inclusion de Typhon au casting de The Lion est toutefois une vraie bonne nouvelle, l’iconique premier capitaine DG promettant d’être, en l’absence d’un Primarque renégat, une Nemesis convenable à Lionel lors du dernier volet de ce triptyque hérétique. | |||
====Partie 3==== | |||
Bénéficiant grandement des révélations fluffiques amenées dans les dernières pages du récit, ce troisième volet n’est pas moins exempt de défauts, dont le premier est à mes yeux le traitement subi par Typhon sous la plume de Thorpe. Dépeint comme un demeuré fini en matière stratégique (toutes ses décisions intelligentes lui sont en fait soufflées par un sous-fifre) et comme une grande gueule prompt à insulter un Primarque, tout en sachant pertinemment que cela risque de se retourner contre lui et ses hommes<span style="color:red"><sup>1</sup></span> (il doit faire des Périscopes, c’est pas possible autrement), le premier Capitaine de la Death Guard ne sort pas grandi cette nouvelle. À l’inverse, Lionel regagne en profondeur ce qu’il avait perdu pendant le 2ème épisode, son positionnement toujours plus ambigu par rapport aux forces en présence de l’Hérésie s’inscrivant fort bien dans le background, historiquement et canoniquement trouble, des Dark Angels en ces heures décisives. En auteur vétéran, Thorpe prend de plus bien soin de donner aux fanboys ce qu’ils veulent, c’est-à-dire des révélations fluffiques ayant une véritable portée sur le développement de l’Herésie d’Horus. Même si on n’est pas au niveau du twist final de Legion, c’est toujours sympa de voir des personnages importants se « griser » au fil des pages, et force est de reconnaître que Gav a fait honorablement le job de ce point de vue-là. | |||
Autre source d’insatisfaction, les quelques failles de cohérence relevées en cours de route, la plupart découlant directement d’une utilisation trop bornée des pouvoirs de téléportation dont bénéficient les protagonistes de l’histoire, et qui auraient dû selon toute logique empêcher l’apparition du statu quo mis en scène par Thorpe sur Perditus (seul moyen pour que Lionel puisse arriver sur place à temps pour régler la situation). Entre Typhon qui se souvient soudainement qu’il n’a pas besoin de jouer au tower defense avec les Iron Hands pour accéder à Tuchulcha, et ce dernier qui attend obligeamment sur sa planète minable que Lionel vienne le chercher alors qu’il a certainement les moyens de précipiter leur entrevue, la crédibilité SF du récit est largement battue en brèche, ce qui est toujours dommage dans un nouvelle de 40K. | |||
Ceci dit, le bilan est au final assez positif pour The Lion, qui se révèle être un long format digne d’intérêt et à la lecture divertissante. À l’inévitable question : « n’y avait-il pas moyen de faire la même chose en trente pages ? » j’apporterai une réponse négative, la longueur du récit permettant à Thorpe de peindre son sujet par petites touches, un parti pris s’avérant au final plus judicieux qu’un descriptif ramassé sur quelques lignes ou pages. Cet espace supplémentaire permet de plus à l’auteur de débuter quelques intrigues secondaires (Lionel qui doute de la loyauté du capitaine de l’Invincible Reason, Typhon qui voulait récupérer Tuchulcha pour le compte d’un mystérieux commanditaire, la probable présence d’agents du Dark Mechanicus parmi les gardiens de Tuchulcha) ne demandant qu’à être explorées dans d’autres récits. Pas mal Gavin, pas mal du tout. | |||
<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: Extrait de la nouvelle fable du Lion et du Rat. « … Et Typhon lui tint à peu près ce langage: “Wesh bolos, les DG sont dans la place, prêts à te ravager la face ». Et Lionel répondit : « J’ai entendu ». Et Typhon ne dit plus rien car il s’était fait dessus… ». | |||
===Fluff=== | |||
'''Lion El’Jonson (physique)''' : | |||
*Yeux verts (comme les forêts de Caliban). | |||
*Il n’aurait qu’un seul cœur. | |||
*Le « rugissement » du Lion est tellement puissant qu’il constitue une arme sonique de plein droit, et déclenche l’activation de l’oreille de Lyman chez les Légionnaires à proximité. | |||
*Il est capable d’affronter plusieurs douzaines de démons (sans doute mineurs) en solo sans problème. Il n’éprouve pas plus de difficulté à bannir un Duc du Changement, après un combat bref et à sens unique. | |||
'''Lion El’Jonson (caractère)''' : | |||
*Il ne fait naturellement pas confiance aux autres, et cette méfiance atavique s’est amplifiée depuis le début de la Grande Croisade (au cours de laquelle il s’est fait rouler à plusieurs reprises par ses frangins, qu’il considérait pourtant comme des parangons de vertu du fait de leur nature surhumaine) et la trahison d’Horus. | |||
*Il est particulièrement suspicieux envers les psykers, l’Empereur mis à part (ce qui doit signifier qu’il n’est lui-même pas doté de pouvoirs psychiques). | |||
*Il est prompt à la bouderie et supporte mal que son autorité soit remise en question, y compris par les membres de sa Légion. Il est décrit comme prenant du plaisir à imposer sa volonté par la force, même si de façon éphémère. | |||
*L’enthousiasme et la rage de vaincre d’El’Jonson ont progressivement décru au fur et à mesure de l’avancée de la Grande Croisade. | |||
*Il ne parle pas Nostraman, mais est capable de réaliser des calculs très complexes en une fraction de seconde (trait de caractère partagé par tous les Primarques passés sous la plume de Thorpe). | |||
*Passionné par les armes, il en a une salle entière dans ses quartiers sur l’Invincible Reason. C’est la seule marotte qu’on lui connaît. | |||
*Il semblerait (d’après une source démoniaque, donc intox volontaire possible) ne pas éprouver d’attachement véritable envers les humains normaux, dont il trouverait les préoccupations insignifiantes. | |||
*Lorsqu'il a affaire à des représentants d'autres factions de l'Imperium, il cherche à impressionner son public en arborant ses regalias de Primarque de la Première Légion (voir équipement). | |||
*Il voit d'un mauvais oeil le projet de Guilliman de créer un second Imperium au lieu d'aller secourir l'Empereur. | |||
*Il sait que les Dark Angels restés sur Caliban sont en train de lui échapper mais considère que son devoir de défendre l'Empereur prime sur tout le reste. | |||
'''Lion El’Jonson (équipement)''': | |||
*Il arbore une armure noire rehaussée d’or. | |||
*Lors de son combat contre les démons dans l’Invincible Reason, il choisit d’utiliser deux épées une main et demie nommées Espoir (Hope) et Désespoir (Despair). Forgées par un artisan de Caliban tombé dans l’oubli, il s’agit de pièces exceptionnelles dont le nom est gravé le long de l’arête centrale. Présentant une longue gouttière afin d’en alléger le poids, ces épées ont un tranchant façonné dans un cristal plus résistant et coupant que n’importe quel métal, et leur fil ne s’émousse jamais. Lionel les a échangées contre la peau d’un sablesabre préparée de sa main à un maître de l’Ordre. | |||
*Le Lion se déplace avec toute une quincaillerie (plaques, gobelets, couronnes, boucliers, ceinture unifiée de champion du monde de catch, tupperwares encastrables, accessoires pour i-Phones 6) lorsqu’il intervient comme diplomate et non comme guerrier. Il arbore une cape écarlate dont la traîne fait cinq mètres de long, soutenue par dix suspenseurs en forme d’épées, chacune gravée des noms des Ordres de Chevalerie de Caliban. Sur sa hanche gauche il porte l’épée longue Adamant (Résolue, Inflexible), au pommeau incrusté de rubis et garde rehaussée d’or. Sous sa cuirasse sont suspendues les Proclamations de Caliban, contenues dans 6 cylindres de la taille de l’avant-bras d’un homme normal. Il s’agit de la Constitution et du Serment d’Allégeance de Caliban à l’Empereur. | |||
'''Caliban''' : Le monde « natal » du Lion est une zone de porosité entre l’univers matériel et le Warp, assez pour que des créatures démoniaques, connues sous le nom de nephilla par les natifs du cru, figurent parmi les prédateurs les plus redoutés des forêts sauvages de la planète. Caliban a également été frappé par des épidémies de pourriture de Nurgle, dont au moins une a eu lieu pendant l’enfance de Lion. | |||
'''Légion Dark Angels''' : L’Invincible Reason, commandé par le Capitaine Stenius, est le vaisseau amiral de la flotte Dark Angels. La Légion est divisée en Ordres (au moins 30) de 5.000 Space Marines chacun (soit 150.000 Légionnaires). | |||
'''Navigateurs''' : Ils sont capables de détecter l’intrusion de démons dans l’univers matériel à « l’œil » nu (par exemple, un navigateur peut déterminer si un vaisseau spatial à proximité du sien a des démons en soute), et leur troisième œil peut émettre un rayon psychique, à même de bannir les démons qu’il touche, en cas de nécessité. Cette pratique est toutefois épuisante pour les Navigateurs, et ne peut pas être utilisée à intervalles trop rapprochés. | |||
'''Démons''' : Les démons n’ont ni squelettes, ni organes. Les coups violents les disloquent ou les font éclater. | |||
'''Mastodons''' : Transport de troupes au sol utilisé par les Légions Space Marines durant la Grande Croisade et l’Hérésie d’Horus. Plus gros et plus lents que les châssis Rhinos, ils présentent quatre chenilles et sont plus grands qu’un Land Raider. | |||
'''Générateur de champ de phase''' : Arme projetant un rayon qui envoie tout ce qu’il touche dans le Warp. Peut-être utilisé pour créer des brèches dans des fortifications de manière quasi-instantanée. | |||
'''Terminus Est''' : Equipé d’un dearthfield (possiblement une faute de frappe, earthfied ? deathfield ?) qui empêche les communications longue distance (planète – orbite par exemple). | |||
'''Mortarion ''': Le Primarque de la Death Guard déteste les psykers autant que Lion El’Jonson, et a expressément interdit à ses légionnaires d’utiliser leurs pouvoirs psychiques. Cet anathème a forcé Typhon à se détourner de son premier choix de carrière (il faisait partie du Librarius des Dusk Raiders avant la « récupération » de Morty par l’Empereur), hiatus qu’il a utilisé pour sécuriser sa place de premier capitaine. | |||
'''Ordre du Dragon''' : une secte de l’Adeptus Mechanicus, sans doute hérétique, possiblement affiliée aux C’Tans. | |||
'''Tuchulcha''' : Un orbe de 10 mètre de diamètre, à la surface d’un noir marbré parsemé de particules dorées. Fait d’un matériau inconnu de l’Imperium, et impossible à percer ou à scanner. Il s’agit d’une intelligence artificielle ayant réduit la civilisation de Perditus en esclavage jusqu’à l’arrivée de la Grande Croisade. Vaincu, l’engin a été laissé aux bons soins de l’Adeptus Mechanicus à fins d’étude. Il communique avec ses geôliers par le biais d’un terminal humain, qu’il fait parler et agir à sa place. Le Lion s’empare de l’engin pour assurer sa victoire contre le Night Haunter. |
Version actuelle datée du 24 août 2022 à 22:29
Par Gilian
L’histoire du livre
En pleine croisade de Tharmas un appel a l’aide reçus par Jonson lui fait se rappeler qu’il a laissé l’arme ultime pas loin et qu’il pourrait aller la chercher pour en finir avec cette croisade qui dur depuis plus de 2 ans.
L’histoire avec un grand H
Toujours embourbé dans la croisade de Tharmas contre les Night Lord, Lion El ’Jonson reçois un appel a l’aide de Perditus, une planète qu’il a conquise il y’a un peu plus de 30 ans et qui recèle une technologie puissante qui pourrait changer la face de la guerre.
Jonson a conscience de l’urgence de la situation et decide de partir avec un détachement restreint et rapide d’a peine 30000 marines et 20 croiseurs. Et après avoir détruit un vaisseau Night Lord qui le suivait d’un peu trop prêt arrive enfin à Perditus ou les force de la Death Guard envoyé par Horus et les force Iron Hands se font face.
Le Lion ne voulant pas prendre partie dans la guerre de succession que ce livre Horus et Guilliman decide de donner l’ordre a tout le monde de quitté la planète avant destruction du complexe du mechanicus par ces soins. Et pour soutenir son propos et marquer ça résolution il fait exploser une ogive sismique a quelque kilomètre du complexe.
Alors que les Iron Hand se replis, Typhus n’a pas l’intention de se laisser impressionner et décide d’aller prendre possession du complexe et libérer la créature prisonnière a l’intérieur sous le nez du primarque.
Mais Tuchulcha a un autre plan en tête et expédie Typhus sur son vaisseau pour attendre d’être récupérer par Jonson qui compte s’en servir pour vaincre les Night Lords avant de rejoindre son frère sur Ultramar
Personnages
La Ire légion, les Dark Angels
Lion El‘Jonson : Primarque l’objet de tout les fantasme… Comme nous avons pus le voir jusqu’à présent il a un gros souci de confiance, il ne sait pas reconnaitre la nature profonde des gens et il devient peut a peut suspicieux avec tout le monde. De plus contrairement a Ferrus Manus qui a un sentiment d’infériorité, lui a un sentiment de supériorité sur ces frères et le reste de la galaxie.
Par contre ça loyauté n’a jamais changer elle va a l’empereur, les démons se moquent de lui a se sujet. Il est fondamentalement loyal a l’empereur et se soucis de ces frères qui pourraient être tenté de suivre le chemin d’Horus ou de Guilliman.
Il connait par ailleurs ceux qui regardent dans la nuit et est conseiller par eux.
Corswain : Sénéchal du primarque après l’incident de Tsagualsa il a pris la place d’Alajos et est devenu le sénéchal du Lion, il a l’air d’être le seul en qui il ai vraiment confiance ou du moins le seul a pouvoir influencer ces décisions si cela était possible.
Stenius : Capitaine de l’Invincible Reason toujours aux commandes de la barge de son primarque. Il prend de plus en plus d’initiative que le Lion prend pour de l’insubordination mais réalise qu’il est peut être un peu trop méfiant envers ces fils.
Nemiel : Frère-redemptor après une carrière impeccable au sein de la légion et après des débuts plutôt douteux (souvenez vous il a fait partie d’un complot pour tuer l’empereur quand même) il va commettre le faux pas ultime… Refusé de suivre les ordres de son primarque…
Se qui va lui couter la vie sur un faux mouvement, en effet après avoir revue la scène au ralentit Lion El ‘Jonson lui met un soufflet un peu fort et ça lui arrache la tête…
La Xe légion, les Iron Hands
Lasko Midoa Révérend de fer Il dirigeait la 406eme flotte expéditionnaire et n’a pas eu le temps de répondre à la convocation de son primarque pour Istvaan V. Il a ensuite rejoins les force de Guilliman qui a commencer à rassembler le plus de combattant possible dans les 500 mondes en vue de se battre contre Horus. Il est envoyé sur Perditus pour sécuriser Tuchulcha et l’amener sur Ultramar.
La XIVe légion, la Death Guard
Calas Typhon : Premier capitaine il n’est pas a son avantage dans cette histoire mais a ça décharge il va comprendre au final qu’il a été utilisé par Nurgle. Il pensait devoir libérer Tuchulcha alors qu’en fait il devait juste servir à attirer le Lion sur Perditus.
Vioss : Capitaine l’âme damnés de Typhon, il fait office de second couteau dans pas mal de récits ou Typhon interviens.
Personnages impériaux
Theralyn Fiana : Navigator de la maison Ne’iocene elle veut devenir la prochaine matriarche de ça maison et ça la force à se surpasser pour obtenir les faveurs du primarque.
Personnages non impériaux
Tuchulcha : (comme nous le verront plus tard il fait partie d’une trinité d’Objet/être qui va croiser et recroiser la route des Dark Angel jusqu’au 41eme millénaire). Pour le moment Tuchulcha est une machine intelligente trouvé sur Perditus pendant la grande croisade et laisser sous la garde du Mechanicus pour étude. Il s’avère qu’elle est bien plus que ça et que la plus grande partie de ça présence ce situe dans le Warp (c’est se qui crée une zone de calme autour de Perditus).
Apres avoir vue ces pouvoir, téléporter des gens et faire voyager des vaisseaux dans le Warp tres précisément et rapidement, Jonson décide de ce l’approprier pour vaincre les Night Lord.
De son coté Tuchulcha a l’air de vouloir être trouver et amener par le Lion…
Ceux qui regardent dans la nuit
C’est surement l’indice le plus surprenant de ce récit, le Lion connais les veilleurs et apparemment depuis assez longtemps pour leur faire confiance.
Il les connait peut être depuis avant qu’il ne devienne chevalier ce qui expliquerais pas mal de chose ?
Ils lui apprennent aussi que ça légion est en train de se rebeller sur Caliban mais il considère que sauver l’empire est plus important.
Il faut voir la suite des évènements.
Conclusion
Gav Thorpe continu de réécrire l’histoire du Lion et a préparer l’arriver de l’ultime tome de la trilogie calibanites.
Il se débrouille pas mal et l’intervention de ceux qui regarde dans l’ombre à la fin du requis laisse pensé qu’il est avec eux depuis longtemps.
C’est assez drôle de voir comme les gens sont influençables quand même.
Moi-même en temps que joueur dark angel j’ai longtemps été tenté de croire les légendes voulant que le Lion ait longtemps hésité sur ca loyauté alors que pas du tout.
A voir la suite des récits quand même.
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intro
À la suite de la première (et peu concluante) tentative des éditeurs de Hammer & Bolter d’aborder le format de la longue nouvelle (une cinquantaine de pages au lieu de la vingtaine constituant le mètre étalon de la maison) via la soumission par Andy Smillie de son assez quelconque Beneath the Flesh (Hammer & Bolter #15/16), c’est au tour du Gav de se frotter à la novella, cet entre-deux indéfinissable entre la nouvelle et le roman. Et avant même de débuter la lecture de ce The Lion, force était de constater que Thorpe abordait l’obstacle dans des conditions bien plus favorables que son prédécesseur, tant au niveau de l’expérience (plus de 20 ans de maison) que du sujet (Lion El’Jonson, sa vie, son œuvre) et de l’univers (l’Hérésie d’Horus). Cela étant dit, la tendance de Gavin à se contenter du strict minimum en matière de storytelling incitait également à la circonspection, et c’est ainsi que j’abordais cette première partie sans a priori d’aucune sorte.
Intrigue
Partie 1
Prenant la suite de l’affrontement entre les deux self-made Primarques sur Tsagualsa (épisode narré dans le Savage Weapons d’ADB), dans le cadre de l’affrontement larvé entre Dark Angels et Night Lords, Thorpe centre logiquement son propos sur la Première Légion et sur Lion El’Jonson, tout à la fois frustré par l’impossibilité de mettre un terme à la croisade de Thramas et de se porter au secours de Terra, et travaillé par la déclaration du Night Haunter à propos de la loyauté vacillante des Dark Angels restés sur Caliban.
La réception d’une demande d’assistance émise par la garnison d’un complexe isolé de l’Adeptus Mechanicum (eh oui, encore un !) localisé dans le système de Perditus vient tirer le Lion de la bouderie contemplative dans laquelle il s’était plongé depuis la tentative de strangulation dont il avait fait les frais de la part de ce coquin de Kurze. Ni une ni deux, Jonson décide de se rendre sur place à la tête d’un contingent d’une taille plus que respectable (30.000 légionnaires tout de même), afin de s’assurer que le secret détenu sur Perditus ne tombe pas entre de mauvaises mains, Iron Warriors, Iron Hands et Death Guard ayant été repérés en train de rôder dans les environs.
Le gros de la première partie de The Lion décrit donc le voyage de l’Invincible Reason et de son escorte vers le système de Perditus, odyssée pimentée par la prise en filature du vaisseau amiral des Dark Angels par un mystérieux poursuivant, phénomène normalement impossible du fait de la nature particulière du Warp. Soucieux de préserver la confidentialité de son arrivée, Lionel parvient à attirer son poisson pilote dans l’univers réel pour une petite explication de texte, qui se solde au final par l’invasion de l’Invincible Reason par une flopée de démons pas vraiment concernés par les désirs d’intimité des DA. Too bad. Le rideau retombe au moment où Jonsy (à ne pas confondre avec Jónsi, bien que les deux partagent la même coquetterie à l’œil droit) s’apprête à aller coller quelques baffes aux séides des Dieux Sombres afin de leur apprendre à respecter la propriété d’autrui. Non mais.
Partie 2
Retour sur le pont de l’Invincible Reason, victime d’une tentative de squat (aucun rapport avec les nains-génieurs bouffés par les ‘nides dans le fluff) en bonne et due forme par une cohorte démoniaque, suite à un bitch move effectué par des Night Lords ne supportant visiblement pas de perdre à cache cache. Réalisant que ses sous-fifres sont incapables d’expulser les indésirables sans un petit coup de main de sa part, Lionel part s’équiper dans ses quartiers pendant que son fidèle Corswain réorganise la riposte des Anges (dit comme ça, on dirait un teaser pour une émission de la TNT). Malgré l’urgence de la situation, le Primarque réfléchit longuement aux options s’offrant à lui1 en matière de stuff (le bougre a une pièce entière remplie d’armes de corps à corps), et finit par opter pour une paire d’épées bâtardes, choix certes kikoolol dans l’absolu mais assez dévastateur dans la pratique, comme on le verra plus tard.
À la tête de ses légionnaires, Lionel s’enfonce donc dans les entrailles de son vaisseau en direction du réacteur Warp, qu’il sait être la cible principale des vils résidents de l’Immaterium ! Les premiers mobs ayant le malheur de spawner sur son chemin sont rapidement réduits à l’état de protoplasme, pour un gain d’expérience assez minime pour notre héros, tant la différence de niveau est criante. Bien décidé à rattraper son retard sur Sanguinius et Fulgrim, qui eux ont passé le niveau 105, le Lion enclenche la vitesse supérieure et initie un raid de la base adverse… en solo. Dommage pour les PNJ qui constituaient son « escorte », et doivent maintenant se débrouiller tout seuls contre des ennemis dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence une heure plus tôt. Big brother is not watching you any longer, suckers.
De leur côté, Corswain et sa garde rapprochée finissent par pénétrer dans la salle du réacteur, où les attend un Duc du Changement bicéphale (qui n’est pas Kairos, sauf erreur de ma part) qui insiste lourdement pour avoir une discussion avec le shift manager. Son sénéchal ayant perdu une guerre mentale contre Super Poulet et se trouvant par conséquent sous la domination de ce dernier, Lionel n’a d’autre choix que de la jouer fine et échange donc quelques banalités avec sa Nemesis avant de profiter de la nuque roide de ce dernier pour lui tomber sur le râble gésier et lui faire avaler son bâton. L’Angry Bird Alpha ayant été mis hors d’état de nuire, les autres démons sont rapidement bannis par l’équipage de l’Invincible Reason, qui peut alors reprendre sa route vers le système de Perditus et rallie bon port sans plus d’incidents.
La deuxième partie de cette deuxième partie met sur le devant de la scène les forces en présence à la surface de la planète, en particulier les Iron Hands du capitain Lasko Midoa et la Death Guard de ce bon vieux Calas Typhon. L’arrivée en orbite de la flotte des Dark Angels venant mettre fin au statu quo atteint par les belligérants depuis plusieurs jours, les poings nickelés saisissent l’occasion se présentant à eux pour attaquer les positions des prouteux. On ne peut plus suspicieux, le Lion décide toutefois d’envoyer un ultimatum indiscriminé par le biais de ses Archivistes2 aux factions présentes sur Perditus, que l’on peut résumer en cinq mots : « Cassez-vous de ma planète ». Et si les Iron Hands trouvent plus prudents d’obtempérer, Typhon ne l’entend pas de cette oreille et profite du désarroi de ses adversaires pour monter une contre-attaque. L’épisode se termine avec un Lionel passablement énervé de voir son autorité bafouée par ses neveux, et tout près d’envoyer quelques mégatonnes de glaçons sur la station de recherche afin que tout le monde puisse en mettre dans son slip. Zut à la fin.
1: On me signale dans l’oreillette que cet épisode de la geste d’El’Jonson est entré dans la postérité au point de se retrouver dans une comptine bien connue des bambins de l’Imperium quelques dix mille ans plus tard :
Promenons-nous dans le vaisseau
Pendant que le Lion s’fait beau
Si le Lion y était
Il nous défoncerait
Mais comme il n’y est pas
Il nous butera pas
Lion y es-tu ? Que fais-tu ? M’entends-tu ?
Lionel : Je mets mon armure d’artificier
(au refrain)
Lionel : Je ceins ma pelisse en peau de panthère de Caliban
(au refrain)
Lionel : Ah merde, j’ai oublié de mettre mes chaussettes, du coup il faut que j’enl-
(au refrain)
Lionel : C’est bon, je suis prêt ! Maintenant, il faut que je choisisse une arme.
(au refrain)
Lionel : Hmmm…
(au refrain)
Lionel : J’hésite.
(au refrain)
Lionel : …
(87 refrains plus tard)
Lionel : Ok pour la paire d’épées longues. ME VOILAAAAAAA !!!
2: On notera au passage que Lionel n’a pas suspendu l’Edit de Nikea de manière temporaire, comme on aurait pu s’y attendre de la part d’un fiston loyaliste. Il aurait été logique que le commandement de Pépé redevienne loi une fois l’Invincible Reason débarassé de ses parasites démoniaques, l’utilité de psykers de bataille une fois cette crise surmontée n’étant plus que marginale. Reste que le Primarque de la première Légion avait visiblement un autre avis sur la question.
Partie 3
Grand final du plus long format jamais publié dans un numéro de Hammer & Bolter (romans feuilletons mis à part), le troisième acte de The Lion débute par la proclamation d’un fragile cessez le feu entre les belligérants de Perditus, la mauvaise volonté manifeste exprimée par Typhon ne faisant au final pas le poids face aux méthodes de négociations musclées d’El’Jonson1 . Ce dernier arrive (finalement) à la surface de la planète aussi sapé qu’un maquereau de GTA, et pénètre dans la station de l’Adeptus Mechanicus, où l’attend Tuchulcha, boule à facette géante et accessoirement intelligence artificielle ayant asservi le système de Perditus jusqu’à ce qu’il soit libéré par l’effort combiné des Dark Angels et de la Death Guard. Epargné après sa défaite à fins d’études par le Mechanicum, Tu-pues-le-chat est le prix tant convoité par Typhon et Midoa, chaque camp cherchant à priver l’autre de la possession d’une machine au potentiel aussi extraordinaire que son humeur est taquine (du genre à envoyer des vaisseaux dans le Warp sans prévenir – ce qui n’est pas sympa – ni enclencher leurs champs de Geller – ce qui n’est franchement pas sympa –).
Au début pas franchement emballé par le tour qu’ont pris les expérimentations des prêtres rouges depuis son départ de Perditus, puis carrément effrayé par la puissance de HAL 30.000, Lionel décide de finir ce qu’il avait commencé il y avait des années et de détruire Tuchulcha… en apparence. Il annonce donc aux capitaines des autres Légions que la station de recherche de Perditus va être oblitérée afin que nul ne puisse être tenté d’utiliser le Tuch’ à des fins malavisées. Peu satisfait par cette décision, Typhon profite de la clémence du Lion à son égard pour se téléporter au cœur du complexe du Mechanicum2 afin de convaincre Tuchulcha de repartir avec lui sur le Terminus Est. Confiant dans sa survie (d’ailleurs il n’était même pas sûr qu’un Exterminatus soit capable de venir à bout de cet engin démoniaque – sans doute conçu par Nokia à la base –), ce dernier renvoie gentiment les Death Guards à leurs chères études et sur leur vaisseau, juste au moment où un Lionel vraiment furax de constater qu’absolument tout le monde le prend pour un con(combre) arrive à son tour dans la station et commence à botter des derches de Prouteux (résultat des courses : une paire de pompes en croco de Caliban3 bousillée).
La nouvelle se termine avec un Lion El’Jonson ruminant de bien sombres pensées, seul dans sa salle du trône (NDR : non, il n’est pas aux chiottes). Ayant au final récupéré Tuchulcha, qu’il compte utiliser pour mettre fin à la Croisade de Thramas une bonne fois pour toutes, il médite sur les derniers développements de la rébellion d’Horus et sur le comportement plus que suspect de Roboute Guilliman (qu’il ne semble d’ailleurs pas vraiment porter dans son cœur4 ) avec un de ses Jawas de compagnie (qui lui confirme ce que Cruze lui avait susurré à l’oreille sur Tsagualsa : les Dark Angels restés sur Caliban sont sur le point de faire sécession). Il en profite également pour exposer ce qui sera son grand dessein pendant l’Hérésie : s’assurer qu’aucune Légion, loyale ou non, ne sorte du conflit assez puissante pour pouvoir menacer le règne de Pépé. Une ligne de conduite plus que borderline, en cohérence avec les agendas secrets développés par la plupart des Primarques au cours du conflit (j’écris la plupart car je ne pense pas qu’Angron goûte aux plaisirs de la realpolitik), dont l’exposition permet de conclure The Lion de fort belle manière.
1 : Lionel : Bon je te préviens coco, si tu ne fais pas exactement ce que je t’ai dit de faire, ça va très mal se passer pour toi. Je compte jusqu’à trois.
Typhon: Whatever, bitch.
Lionel: Un.
Typhon: Parle à ma fau-
- BOOOOOOOOOM -
Typhon : Oh, c’était quoi ça? Tu avais dit que tu comptais jusqu’à trois !
Lionel : Oui, et je balance une torpille cyclonique pour marquer le décompte. Deu-
Typhon : Okokokok, tu l’as ton armistice espèce de grand malade.
Lionel : Tu vois quand tu veux. On se retrouve en bas, bises.
2 : On se demande pourquoi la Death Guard n’a pas commencé par ça au lieu d’assiéger la station de manière conventionnelle.
3 : Ce jeu de mots vous a été gracieusement offert par Privateer Press.
4 : Il le considère au mieux comme un imbécile heureux et au pire comme un ignoble traître, le projet du grand Schtroumpf de commencer un Imperium 2.0 ne plaisant pas du tout à un Lionel se voyant en parangon de loyauté à son Pôpa. C’est assez savoureux de la part d’un Primarque qui a révoqué l’Edit de Nikea sans états d’âme et a décapité à mains nues un de ses Chapelains qui lui rappelait que ce faisant, il défiait ouvertement la volonté de l’Empereur.
Avis
Partie 1
Malgré quelques longueurs dans son déroulement, The Lion s’est révélée être une lecture assez agréable, même si Gav ne parvient pas à rendre une copie du même niveau que Dembski Bowden, dont les nouvelles Savage Weapons et Prince of Crows restent à mes yeux les deux must read pour tous les amateurs de l’Horésie d’Hérus (j’invertis des lettres si je veux). On peut d’ailleurs tout à fait considérer que la soumission de Thorpe comme un side event de la croisade de Thramas, El’Jonson prenant un break bien mérité après trois années de cache-cache avec les Night Lords pour accomplir une quête annexe, sans que la VIIIème Légion n’intervienne de manière significative dans l’intrigue.
En choisissant de faire d’un Primarque le personnage principal de son propos (même si le Sénéchal Corswain tente également d’exister aux côtés de son père génétique), Gawin prenait le risque de ne pas rendre justice à cette figure surhumaine, trop souvent décrite comme un simple super Space Marine dans les œuvres romancées de la Black Library. Je dois reconnaître qu’il s’en est plutôt bien tiré, en grande partie grâce à la description en clair-obscur qu’il fait de son héros, dont les motivations comme l’allégeance finissent par apparaître bien plus floues que ce que son image de loyaliste radical laissait à penser. Méfiant jusqu’à la paranoïa, faisant preuve d’un goût prononcé pour l’isolation (certains diront pour la bouderie), ne supportant pas la contestation de la part de ses subalternes (au point de décapiter à main nue un Chapelain ayant refusé de révoquer l’édit de Nikea), et éprouvant un indéniable, même si coupable, plaisir à imposer son point de vue par la force, le Lion de Thorpe n’est pas le parfait chevalier décrit par la propagande impériale, ce qui rajoute une profondeur intéressante à un personnage autrement ennuyeux de surpuissance. En complément, et comme souvent dans les publications relatives à l’Hérésie d’Horus, les détails de fluff (d’un intérêt plus ou moins grand) abondent, ce qui justifie amplement la lecture de cette nouvelle par tous les fans des Dark Angels.
Si l’utilisation de Lion El’Jonson comme protagoniste est donc assez réussie, les autres personnages de Thorpe, à commencer par Corswain, aka le Loken de la Première Légion (il en faut bien un), se révèlent malheureusement bien fades, tout comme la plupart des péripéties mises en scène au cours de cette première partie. Jamais avare en matière d’affrontement entre vaisseaux spatiaux, le Gav sert une nouvelle fois la soupe en consacrant une part non négligeable de sa nouvelle à la description de la « poursuite » entre l’Invincible Reason et son admirateur secret, à la fois dans, hors et entre (je me comprends) le Warp. Comme le bonhomme maîtrise son sujet, la pilule passe sans douleur, mais sans plaisir non plus. En fin de course, les points positifs l’emportent tout de même sur les points négatifs.
Partie 2
Chapitre de transition entre deux arcs narratifs distincts, ce deuxième volet de The Lion ne diffère pas vraiment du premier d’un point de vue qualitatif, même si les nombreux passages d’action laissent logiquement moins de place à Thorpe pour continuer sa description du Primarque (ce que je trouvais être l’aspect le plus intéressant de cette nouvelle), bien qu’il réussisse tout de même à compléter le tableau, décidément ambigu, du caractère de Lion El’Jonson en mettant à profit les quelques passages plus posés de l'épisode.
À titre personnel, j’ai trouvé la baston de l’Invincible Reason assez dommageable du point de vue du character development mis en place par Gav depuis le début de la nouvelle, Jonson apparaissant certes à cette occasion comme un guerrier insurpassable (et suffisant), mais également (et surtout) comme un stratège très limité et un meneur d’hommes abominable. De la part du frère ennemi de Leman Russ, je m’attendais à une approche moins rentre dedans de la chose militaire, même s’il est somme toute assez logique qu’un Primarque aussi renfermé et méfiant que Lionel choisisse d’agir comme la one man army qu’il est en définitive, sans prendre le temps de coordonner ses actions avec ses alliés.
La partie consacrée à l’affrontement entre Iron Hands et Death Guard est quant à elle tout à fait lisible, même si, détails fluff mis à part, il n’a pas grand-chose à tirer de cette n-ième empoignade SM. L’inclusion de Typhon au casting de The Lion est toutefois une vraie bonne nouvelle, l’iconique premier capitaine DG promettant d’être, en l’absence d’un Primarque renégat, une Nemesis convenable à Lionel lors du dernier volet de ce triptyque hérétique.
Partie 3
Bénéficiant grandement des révélations fluffiques amenées dans les dernières pages du récit, ce troisième volet n’est pas moins exempt de défauts, dont le premier est à mes yeux le traitement subi par Typhon sous la plume de Thorpe. Dépeint comme un demeuré fini en matière stratégique (toutes ses décisions intelligentes lui sont en fait soufflées par un sous-fifre) et comme une grande gueule prompt à insulter un Primarque, tout en sachant pertinemment que cela risque de se retourner contre lui et ses hommes1 (il doit faire des Périscopes, c’est pas possible autrement), le premier Capitaine de la Death Guard ne sort pas grandi cette nouvelle. À l’inverse, Lionel regagne en profondeur ce qu’il avait perdu pendant le 2ème épisode, son positionnement toujours plus ambigu par rapport aux forces en présence de l’Hérésie s’inscrivant fort bien dans le background, historiquement et canoniquement trouble, des Dark Angels en ces heures décisives. En auteur vétéran, Thorpe prend de plus bien soin de donner aux fanboys ce qu’ils veulent, c’est-à-dire des révélations fluffiques ayant une véritable portée sur le développement de l’Herésie d’Horus. Même si on n’est pas au niveau du twist final de Legion, c’est toujours sympa de voir des personnages importants se « griser » au fil des pages, et force est de reconnaître que Gav a fait honorablement le job de ce point de vue-là.
Autre source d’insatisfaction, les quelques failles de cohérence relevées en cours de route, la plupart découlant directement d’une utilisation trop bornée des pouvoirs de téléportation dont bénéficient les protagonistes de l’histoire, et qui auraient dû selon toute logique empêcher l’apparition du statu quo mis en scène par Thorpe sur Perditus (seul moyen pour que Lionel puisse arriver sur place à temps pour régler la situation). Entre Typhon qui se souvient soudainement qu’il n’a pas besoin de jouer au tower defense avec les Iron Hands pour accéder à Tuchulcha, et ce dernier qui attend obligeamment sur sa planète minable que Lionel vienne le chercher alors qu’il a certainement les moyens de précipiter leur entrevue, la crédibilité SF du récit est largement battue en brèche, ce qui est toujours dommage dans un nouvelle de 40K.
Ceci dit, le bilan est au final assez positif pour The Lion, qui se révèle être un long format digne d’intérêt et à la lecture divertissante. À l’inévitable question : « n’y avait-il pas moyen de faire la même chose en trente pages ? » j’apporterai une réponse négative, la longueur du récit permettant à Thorpe de peindre son sujet par petites touches, un parti pris s’avérant au final plus judicieux qu’un descriptif ramassé sur quelques lignes ou pages. Cet espace supplémentaire permet de plus à l’auteur de débuter quelques intrigues secondaires (Lionel qui doute de la loyauté du capitaine de l’Invincible Reason, Typhon qui voulait récupérer Tuchulcha pour le compte d’un mystérieux commanditaire, la probable présence d’agents du Dark Mechanicus parmi les gardiens de Tuchulcha) ne demandant qu’à être explorées dans d’autres récits. Pas mal Gavin, pas mal du tout.
1: Extrait de la nouvelle fable du Lion et du Rat. « … Et Typhon lui tint à peu près ce langage: “Wesh bolos, les DG sont dans la place, prêts à te ravager la face ». Et Lionel répondit : « J’ai entendu ». Et Typhon ne dit plus rien car il s’était fait dessus… ».
Fluff
Lion El’Jonson (physique) :
- Yeux verts (comme les forêts de Caliban).
- Il n’aurait qu’un seul cœur.
- Le « rugissement » du Lion est tellement puissant qu’il constitue une arme sonique de plein droit, et déclenche l’activation de l’oreille de Lyman chez les Légionnaires à proximité.
- Il est capable d’affronter plusieurs douzaines de démons (sans doute mineurs) en solo sans problème. Il n’éprouve pas plus de difficulté à bannir un Duc du Changement, après un combat bref et à sens unique.
Lion El’Jonson (caractère) :
- Il ne fait naturellement pas confiance aux autres, et cette méfiance atavique s’est amplifiée depuis le début de la Grande Croisade (au cours de laquelle il s’est fait rouler à plusieurs reprises par ses frangins, qu’il considérait pourtant comme des parangons de vertu du fait de leur nature surhumaine) et la trahison d’Horus.
- Il est particulièrement suspicieux envers les psykers, l’Empereur mis à part (ce qui doit signifier qu’il n’est lui-même pas doté de pouvoirs psychiques).
- Il est prompt à la bouderie et supporte mal que son autorité soit remise en question, y compris par les membres de sa Légion. Il est décrit comme prenant du plaisir à imposer sa volonté par la force, même si de façon éphémère.
- L’enthousiasme et la rage de vaincre d’El’Jonson ont progressivement décru au fur et à mesure de l’avancée de la Grande Croisade.
- Il ne parle pas Nostraman, mais est capable de réaliser des calculs très complexes en une fraction de seconde (trait de caractère partagé par tous les Primarques passés sous la plume de Thorpe).
- Passionné par les armes, il en a une salle entière dans ses quartiers sur l’Invincible Reason. C’est la seule marotte qu’on lui connaît.
- Il semblerait (d’après une source démoniaque, donc intox volontaire possible) ne pas éprouver d’attachement véritable envers les humains normaux, dont il trouverait les préoccupations insignifiantes.
- Lorsqu'il a affaire à des représentants d'autres factions de l'Imperium, il cherche à impressionner son public en arborant ses regalias de Primarque de la Première Légion (voir équipement).
- Il voit d'un mauvais oeil le projet de Guilliman de créer un second Imperium au lieu d'aller secourir l'Empereur.
- Il sait que les Dark Angels restés sur Caliban sont en train de lui échapper mais considère que son devoir de défendre l'Empereur prime sur tout le reste.
Lion El’Jonson (équipement):
- Il arbore une armure noire rehaussée d’or.
- Lors de son combat contre les démons dans l’Invincible Reason, il choisit d’utiliser deux épées une main et demie nommées Espoir (Hope) et Désespoir (Despair). Forgées par un artisan de Caliban tombé dans l’oubli, il s’agit de pièces exceptionnelles dont le nom est gravé le long de l’arête centrale. Présentant une longue gouttière afin d’en alléger le poids, ces épées ont un tranchant façonné dans un cristal plus résistant et coupant que n’importe quel métal, et leur fil ne s’émousse jamais. Lionel les a échangées contre la peau d’un sablesabre préparée de sa main à un maître de l’Ordre.
- Le Lion se déplace avec toute une quincaillerie (plaques, gobelets, couronnes, boucliers, ceinture unifiée de champion du monde de catch, tupperwares encastrables, accessoires pour i-Phones 6) lorsqu’il intervient comme diplomate et non comme guerrier. Il arbore une cape écarlate dont la traîne fait cinq mètres de long, soutenue par dix suspenseurs en forme d’épées, chacune gravée des noms des Ordres de Chevalerie de Caliban. Sur sa hanche gauche il porte l’épée longue Adamant (Résolue, Inflexible), au pommeau incrusté de rubis et garde rehaussée d’or. Sous sa cuirasse sont suspendues les Proclamations de Caliban, contenues dans 6 cylindres de la taille de l’avant-bras d’un homme normal. Il s’agit de la Constitution et du Serment d’Allégeance de Caliban à l’Empereur.
Caliban : Le monde « natal » du Lion est une zone de porosité entre l’univers matériel et le Warp, assez pour que des créatures démoniaques, connues sous le nom de nephilla par les natifs du cru, figurent parmi les prédateurs les plus redoutés des forêts sauvages de la planète. Caliban a également été frappé par des épidémies de pourriture de Nurgle, dont au moins une a eu lieu pendant l’enfance de Lion.
Légion Dark Angels : L’Invincible Reason, commandé par le Capitaine Stenius, est le vaisseau amiral de la flotte Dark Angels. La Légion est divisée en Ordres (au moins 30) de 5.000 Space Marines chacun (soit 150.000 Légionnaires).
Navigateurs : Ils sont capables de détecter l’intrusion de démons dans l’univers matériel à « l’œil » nu (par exemple, un navigateur peut déterminer si un vaisseau spatial à proximité du sien a des démons en soute), et leur troisième œil peut émettre un rayon psychique, à même de bannir les démons qu’il touche, en cas de nécessité. Cette pratique est toutefois épuisante pour les Navigateurs, et ne peut pas être utilisée à intervalles trop rapprochés.
Démons : Les démons n’ont ni squelettes, ni organes. Les coups violents les disloquent ou les font éclater.
Mastodons : Transport de troupes au sol utilisé par les Légions Space Marines durant la Grande Croisade et l’Hérésie d’Horus. Plus gros et plus lents que les châssis Rhinos, ils présentent quatre chenilles et sont plus grands qu’un Land Raider.
Générateur de champ de phase : Arme projetant un rayon qui envoie tout ce qu’il touche dans le Warp. Peut-être utilisé pour créer des brèches dans des fortifications de manière quasi-instantanée.
Terminus Est : Equipé d’un dearthfield (possiblement une faute de frappe, earthfied ? deathfield ?) qui empêche les communications longue distance (planète – orbite par exemple).
Mortarion : Le Primarque de la Death Guard déteste les psykers autant que Lion El’Jonson, et a expressément interdit à ses légionnaires d’utiliser leurs pouvoirs psychiques. Cet anathème a forcé Typhon à se détourner de son premier choix de carrière (il faisait partie du Librarius des Dusk Raiders avant la « récupération » de Morty par l’Empereur), hiatus qu’il a utilisé pour sécuriser sa place de premier capitaine.
Ordre du Dragon : une secte de l’Adeptus Mechanicus, sans doute hérétique, possiblement affiliée aux C’Tans.
Tuchulcha : Un orbe de 10 mètre de diamètre, à la surface d’un noir marbré parsemé de particules dorées. Fait d’un matériau inconnu de l’Imperium, et impossible à percer ou à scanner. Il s’agit d’une intelligence artificielle ayant réduit la civilisation de Perditus en esclavage jusqu’à l’arrivée de la Grande Croisade. Vaincu, l’engin a été laissé aux bons soins de l’Adeptus Mechanicus à fins d’étude. Il communique avec ses geôliers par le biais d’un terminal humain, qu’il fait parler et agir à sa place. Le Lion s’empare de l’engin pour assurer sa victoire contre le Night Haunter.