Différences entre les versions de « Green and grey »

De Les Archives Infinies
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==Intrigue:==
==Intrigue:==
Notre histoire débute sur une scène peu commune pour une publication de la Black Library: un père lisant une histoire à son fils pour l'aider à s'endormir. Trop choupinet. Chose encore plus rare, l'histoire en question provient d'un vrai livre (avec des pages en plastique tout de même, il ne faut pas déconner), et non pas d'une liseuse, omniprésente dans les ténèbres du lointain futur. Le bouquin est une relique familiale<span style="color:red"><sup>1</sup></span>, et, bien qu'il ne le sache pas encore au moment où le sommeil l'emporte, le jeune Gus va vivre des aventures encore plus extraordinaires que celles contenues dans cet ouvrage à cause de ce dernier.
Pris en flagrant délit de roupillon pendant le service, le tankiste de première classe Lucius Stilo se réveille doucement dans l’habitacle confiné du Leman Russ où il opère en tant que rechargeur d’obusier. Pour sa défense, cette brave bête de Sancta Fide (le petit nom de la monture mécanique de Lucius) s’est pris un barrage d’artillerie en pleine poire il y a quelques minutes, avec des conséquences catastrophiques pour son équipage, décimé jusqu’à son dernier homme, qui se trouve donc être Lulu. Vous parlez d’une première mission. Notre héros, déjà légèrement traumatisé par le choc et par la vision des cadavres de ses camarades, doit de plus composer avec la réalisation qu’il se trouve dangereusement exposé, son escadron ayant été envoyé par le haut commandement ralentir l’avancée des peaux vertes assaillant la planète de Calleva, le temps que les grosses têtes du génie fassent sauter le pont reliant les basses plaines au reste du continent. Dans son malheur, Lucius a toutefois la chance de pouvoir compter sur une écoutille fermement cadenassée et une radio en état de marche ; la première tenant la patrouille Ork venue inspecter les épaves à distance, la seconde permettant d’établir le contact avec le QG de la Garde Impériale, d’où le Colonel du 5ème Régiment Mécanisé d’Alphard le prend en direct.


Quelques années plus tard, nous retrouvons le Cadet Augustin dans un camion de la Garde Impériale, en compagnie de quelques bidasses et d'un Sergent Instructeur convenablement feigneux (un mélange de feignasse et hargneux). Sur le chemin de la caserne, le convoi de conscrits s'arrête brusquement dans une zone urbaine prioritaire, qui se trouve être la banlieue craignos où notre héros a grandi. Jamais au-dessus d'un petit délit de faciès, le Sergent envoie donc le local de l'étape <s>aller lui prendre un kébab au Grec du coin</s> s'enquérir de la cause de cette pause non prévue à l'agenda. Augustin s'exécute, et constate avec horreur que son ancien quartier est en feu, ce qui augure du pire pour son vieux papa, toujours logé dans son petit HLM du 734ème étage (sans ascenseur). Soupçonnant que quelque chose de pas très net se trame, Gus commence à faire évacuer le transport de troupes, mais pas assez vite: une mine explose, puis une autre, et c'est bientôt Bagdad comme en M3 dans té-ci<span style="color:red"><sup>2</sup></span>. La raison de ce remue-ménage est révélée avec l'arrivée d'une troupe de gangers, en ayant après les armes et les munitions transportées par le convoi. Dans leur empressement, les crapules font toutefois l'erreur de ne pas méfier de l'ado hébété qui s'approche d'eux, et balance négligemment une grenade dans l'attroupement, avec des résultats spectaculaires. La Garde meurt mais ne prête pas ses affaires. Cette distraction évacuée, notre héros se précipite vers l'immeuble familial, cherchant sans doute à s'enquérir de l'état de santé de son paternel. On peut déduire de sa tentative, peu concluante, d'aller s'enrôler "pour de vrai" dans la Garde Impériale quelque temps plus tard, serrant seulement un livre roussi dans ses bras, que Papa Gus s'est fait fumer, un destin malheureusement trop commun dans les cités sensibles. Et si Augustin ne parvient pas à passer le stade du premier entretien, c'est parce que l'officier recruteur commet l'erreur de lui confisquer son précieux bouquin et de le balancer dans l'incinérateur en guise de bizutage, ce qui est mal pris par le volontaire, qui à défaut de se faire engager se fait enragé. Résultats: 72g de CO2 émis, 149 jours d'ITT cumulés pour le personnel de la station, et un Gus en attente d'exécution. Sa performance remarquable attire toutefois l'œil et la sympathie d'un officier de l'Astra Militarum (car oui, on parle aussi du Militarum dans cette nouvelle), qui redirige le jeune caïd vers une autre destination...
Bien qu’ayant embrassé la carrière militaire pour suivre l’exemple de son paternel, Lucius sent son courage vaciller à l’idée de finir bientôt en punching ball pour peaux vertes, et il faut des trésors de patience et de fermeté paternaliste à son interlocuteur pour motiver son dernier homme à agir comme l’Empereur attend qu’il le fasse. Ayant quelque peu repris ses esprits et retrouvé son sang-froid, Lucius prend bonne note (normal pour un Stilo, vous allez me dire) des directives transmises par son chef, et apprend à ce dernier après avoir réussi à rétablir l’auspex du Sancta Fide que le pont est toujours debout, et que les Orks s’apprêtent à le traverser. La tuile. En attendant que les Valkyries envoyées dare dare sur place pour finir le job et récupérer Lucius arrivent, ce dernier est donc sommé de ralentir le plus possible la migration Xenos, ce qui passe nécessairement par l’ouverture du feu sur la Waaagh!, et n’enchante pas vraiment notre héros, plutôt partisan du ‘live and let leave’. Saleté de hippie, va.


Envoyé sur Mars avec d'autres fortes têtes, Augustin a l'insigne privilège de se faire transformer en Space Marine Primaris, processus flou et douloureux, au cours duquel il perd progressivement tous ses souvenirs de sa vie terrane, et jusqu'à l'image de son propre père<span style="color:red"><sup>3</sup></span>. Nous reprenons contact avec notre héros à la toute fin de son parcours d'initiation, alors que lui et les cinq autres recrues ayant survécu aux rigueurs de leur entraînement (un peu) et aux plantages successifs de Parcoursup (surtout) sont emmenés dans le désert de la planète rouge pour passer leur dernier test. Il s'agit pour les Novices de rejoindre leur point de rendez-vous armés seulement d'un couteau et équipés d'un respirateur d'une autonomie de deux jours. Entre la faune biomécanique des grandes plaines ocres et les orages électriques qui tournent dans le ciel, les dangers ne manquent pas, mais Augustin réussit brillamment son épreuve d'EPS, en arrivant dans les temps pour la cérémonie de diplomation, qui plus est en portant un camarade attaqué par un Myr grincheux puis par un défibrillateur sur le chemin. Si avec ça, il n'a pas décroché la mention Assez Bien et les 20 euros qui vont avec, c'est à ne rien y comprendre. Bref, notre littéraire hardcore devient officiellement un Fulminator, juste à temps pour… être mis en stase. Il y a de quoi fulminer, pour sûr.
Informé en termes non incertains par son Colonel que sa coopération n’était pas optionnelle, Lucius se résout enfin à faire son devoir, et commence donc à obuser les Orks, ce qui attire inévitablement l’attention et l’intérêt de ces derniers. Ayant annihilé l’avant-garde peau-verte d’un strike chanceux, Lulu poursuit ses bonnes œuvres en étrillant et artillant les Xenos, puis en les bolterisant une fois ces derniers trop près pour continuer son approche 120 millimétrée. Las, comme on peut se l’imaginer, les Orks finissent par déborder le vaillant petit tankiste, et c’est le Big Boss en personne qui s’approche pour rosser le Russ…


Suite et fin (provisoire) de l'auguste épopée, en vallée sur la planète de Chevreuse, où Gus, désormais Sergent d'une escouade de Reivers, a reçu l'ordre de sécuriser les reliques d'un saint local avant que le cantonnier municipal ne les verse à l'ossuaire, ou quelque autre infâme hérésie. Ayant un rendez-vous à honorer à 6H pétantes dans le cimetière local avec la résistance chevrotine, Augustin voit d'un mauvais œil un maquisard du cru se lancer dans une séance de tir au pigeon chaotique dans les environs immédiats de sa position. Il intervient donc rapidement et fermement pour faire cesser cette nuisance… et nous n'en saurons pas plus. Voilà une bien abrupte conclusion.
Comprenant en définitive qu’il ne bénéficiera pas d’un sauvetage à la Ryan, ce que lui confirme le Colonel avec une tristesse non feinte, Lucius décide de vendre chèrement sa vie, et réussit à planter l’épée énergétique prise sur le cadavre de son Capitaine dans le crâne de sa Némésis après qu’elle ait réussi à décapsuler l’habitacle du Santa Fide. Surprise, cela n’est pas suffisant pour venir à bout de l’Ork (sûrement hydrocéphale), qui revient la charge après s’être délesté de l’encombrant bout de ferraille. Surprise (bis), Lucius a mis à profit ce court répit pour se saisir d’un pistolet de détresse, qu’il décharge dans l’intérieur inondé de prométhéum du tank, avec des résultats spectaculaires, mais malheureusement définitifs. À l’autre bout du fil, le Colonel Markus Stilo ne peut que constater que son fils a fait son devoir jusqu’au bout, et bien qu’éprouvé par la tournure prise par les événements, prend sur lui de continuer à coordonner la riposte impériale. Comme il l’a appris à feu Lucius, ‘the Emperor protects (parfois) but the Emperor expects (toujours)’.
 
<span style="color:red"><sup>1</sup></span>: Vu les sujets traités par ce recueil, on pourrait même imaginer qu'il s'agit d'une anthologie de la BL ayant traversé les millénaires. Ca ce serait un bel Easter Egg.
 
<span style="color:red"><sup>2</sup></span>: D'ailleurs, ça pourrait très bien se passer à Bagdad, la suite de la nouvelle nous permettant d'affirmer qu'Augustin vient de Terra.  
 
<span style="color:red"><sup>3</sup></span>: Par contre, je suis prêt à parier qu'il se rappelle toujours du nom de sa maîtresse de CE1. Ca c'est un souvenir inoubliable.  


==Avis:==
==Avis:==
Soumission assez intéressante de par son parti pris de suivre la jeunesse et la genèse d'un Space Marine Primaris "historique" (dont la stase millénaire alors que l'Imperium pissait le sang à l'arrière plan me sort toujours par les augmétiques), et faisant montre d'un style plutôt agréable, ce Born of the Storm aurait toutefois gagné à disposer d'une contextualisation plus importante. Ne précisant formellement ni le lieu où (Terra?), ni l'époque à laquelle (M32 ?) elle débute, cette première nouvelle du rookie Albert peut parfois s'avérer obscure pour le lecteur non averti, et je dois confesser que j'ai dû me rendre sur le Lexicanum après avoir terminé cette histoire pour être certain d'avoir tous les éléments de background nécessaires à sa bonne compréhension en ma possession. Exemple gratuit: lorsque l'auteur met en scène le moment où les Fulminators apprennent qu'ils vont être mis en veille prolongée, l'auteur choisit de décrire l'officier qui leur fait passer le mémo comme portant une armure d'un bleu Ultramarine. N'étant précisé nulle part avant cela que le Chapitre d'adoption d'Augustin a une livrée de cette couleur (le nuancier était apparemment trop limité pour la Fondation Ultima), je m'étais imaginé que c'était un Maître de Chapitre Ultramarines, voire Guilliman en personne, qui était venu prêcher la bonne parole et faire passer la pilule parmi les Primaris. Ce qui est au final n'est sans doute pas le cas. Bref, Messieurs/dames les auteurs, merci de penser à vos lecteurs n'ayant pas le fluff infus dans vos écrits, cela évitera de bien fâcheux malentendus. Enfin, et comme dit plus haut, la conclusion-qui-n'en-est-pas-une de la nouvelle fait sérieusement penser qu'Albert a soumis les premières pages de sa novella à venir (Lords of the Storm<span style="color: green "><sup>1</sup></span>), qui traite justement de la sauvegarde des reliques de St Blaise sur Chevreuse par les Fulminators, plutôt que de se donner la peine d'achever proprement ce court format. Pour un auteur et une maison d'édition professionnels, ce n'est pas vraiment acceptable, et vient ternir inutilement une prestation autrement plus qu'encourageante.
Très sympathique et efficace soumission que ce Green and Grey, qui permet au nouveau-venu Edoardo Albert de rafler à David Annandale le titre de meilleur metteur en scène de nouvelle se déroulant dans un Leman Russ, catégorie certes très spécifique, mais qui compte donc (au moins) deux récits à ce jour. Là où le Sarcophagus d’Annandale pêchait par son manque d’action et son propos incertain, l’offrande d’Albert se révèle à la fois rythmé, crédible et bien pensé. Si la triste, mais héroïque – et en définitive, pas si surprenante que ça – fin de Lucius Stilo creuse un peu plus le sillon du fondamentaliste grimdark de 40K, le talent de l’auteur aura consisté à nous ménager un très bon twist final, à la fois efficacement préparé (relisez Green and Grey et vous verrez quelques fusils laser de Tchekhov), parfaitement délivré et tout à fait there-is-only-war compatible. Albert (pas en Somme), un nom à suivre, en somme.
 
<span style="color: green "><sup>1</sup></span>: En bonus, dans la petite biographie de l'auteur à la fin de l'e-book, on apprend qu'il a écrit pour la BL une nouvelle encore ni annoncée ni publiée, Green & Grey.
 
==Fluff:==
'''Fulminators''' : Chapitre Primaris fondé au 32ème millénaire et descendant des Ultramarines, dont il arbore la livrée (seule une épaulière est laissée blanche). Il est basé sur Mars et tire son nom des orages électriques qui frappent régulièrement la planète rouge. Il recrutait (au 32ème millénaire en tout cas) parmi les populations de Terra. Le test final des Néophytes du Chapitre pour devenir un un Frère de Bataille est d’arriver à rejoindre le point de rendez-vous depuis les deserts de Mars avec seulement un couteau et un respirateur avec 48 heures d’oxygène. Tout le Chapitre a été mis en stase pendant huit millénaires, et s’est réveillé au moment du retour de Guilliman.
 
'''Space Marines Primaris (Physiologie) ''': Un Primaris peut survivre 10 heures sans respirateur sur Mars. Les Fulminators ont une armure d’un bleu Ultramarines. Le nuancier était trop petit.
 
'''Garde Impériale (Recrutement) ''': Les recrues de la Garde Impériale ont le droit de conserver un objet personnel, à la discrétion du recruteur.

Version actuelle datée du 9 août 2022 à 10:36

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Pris en flagrant délit de roupillon pendant le service, le tankiste de première classe Lucius Stilo se réveille doucement dans l’habitacle confiné du Leman Russ où il opère en tant que rechargeur d’obusier. Pour sa défense, cette brave bête de Sancta Fide (le petit nom de la monture mécanique de Lucius) s’est pris un barrage d’artillerie en pleine poire il y a quelques minutes, avec des conséquences catastrophiques pour son équipage, décimé jusqu’à son dernier homme, qui se trouve donc être Lulu. Vous parlez d’une première mission. Notre héros, déjà légèrement traumatisé par le choc et par la vision des cadavres de ses camarades, doit de plus composer avec la réalisation qu’il se trouve dangereusement exposé, son escadron ayant été envoyé par le haut commandement ralentir l’avancée des peaux vertes assaillant la planète de Calleva, le temps que les grosses têtes du génie fassent sauter le pont reliant les basses plaines au reste du continent. Dans son malheur, Lucius a toutefois la chance de pouvoir compter sur une écoutille fermement cadenassée et une radio en état de marche ; la première tenant la patrouille Ork venue inspecter les épaves à distance, la seconde permettant d’établir le contact avec le QG de la Garde Impériale, d’où le Colonel du 5ème Régiment Mécanisé d’Alphard le prend en direct.

Bien qu’ayant embrassé la carrière militaire pour suivre l’exemple de son paternel, Lucius sent son courage vaciller à l’idée de finir bientôt en punching ball pour peaux vertes, et il faut des trésors de patience et de fermeté paternaliste à son interlocuteur pour motiver son dernier homme à agir comme l’Empereur attend qu’il le fasse. Ayant quelque peu repris ses esprits et retrouvé son sang-froid, Lucius prend bonne note (normal pour un Stilo, vous allez me dire) des directives transmises par son chef, et apprend à ce dernier après avoir réussi à rétablir l’auspex du Sancta Fide que le pont est toujours debout, et que les Orks s’apprêtent à le traverser. La tuile. En attendant que les Valkyries envoyées dare dare sur place pour finir le job et récupérer Lucius arrivent, ce dernier est donc sommé de ralentir le plus possible la migration Xenos, ce qui passe nécessairement par l’ouverture du feu sur la Waaagh!, et n’enchante pas vraiment notre héros, plutôt partisan du ‘live and let leave’. Saleté de hippie, va.

Informé en termes non incertains par son Colonel que sa coopération n’était pas optionnelle, Lucius se résout enfin à faire son devoir, et commence donc à obuser les Orks, ce qui attire inévitablement l’attention et l’intérêt de ces derniers. Ayant annihilé l’avant-garde peau-verte d’un strike chanceux, Lulu poursuit ses bonnes œuvres en étrillant et artillant les Xenos, puis en les bolterisant une fois ces derniers trop près pour continuer son approche 120 millimétrée. Las, comme on peut se l’imaginer, les Orks finissent par déborder le vaillant petit tankiste, et c’est le Big Boss en personne qui s’approche pour rosser le Russ…

Comprenant en définitive qu’il ne bénéficiera pas d’un sauvetage à la Ryan, ce que lui confirme le Colonel avec une tristesse non feinte, Lucius décide de vendre chèrement sa vie, et réussit à planter l’épée énergétique prise sur le cadavre de son Capitaine dans le crâne de sa Némésis après qu’elle ait réussi à décapsuler l’habitacle du Santa Fide. Surprise, cela n’est pas suffisant pour venir à bout de l’Ork (sûrement hydrocéphale), qui revient la charge après s’être délesté de l’encombrant bout de ferraille. Surprise (bis), Lucius a mis à profit ce court répit pour se saisir d’un pistolet de détresse, qu’il décharge dans l’intérieur inondé de prométhéum du tank, avec des résultats spectaculaires, mais malheureusement définitifs. À l’autre bout du fil, le Colonel Markus Stilo ne peut que constater que son fils a fait son devoir jusqu’au bout, et bien qu’éprouvé par la tournure prise par les événements, prend sur lui de continuer à coordonner la riposte impériale. Comme il l’a appris à feu Lucius, ‘the Emperor protects (parfois) but the Emperor expects (toujours)’.

Avis:

Très sympathique et efficace soumission que ce Green and Grey, qui permet au nouveau-venu Edoardo Albert de rafler à David Annandale le titre de meilleur metteur en scène de nouvelle se déroulant dans un Leman Russ, catégorie certes très spécifique, mais qui compte donc (au moins) deux récits à ce jour. Là où le Sarcophagus d’Annandale pêchait par son manque d’action et son propos incertain, l’offrande d’Albert se révèle à la fois rythmé, crédible et bien pensé. Si la triste, mais héroïque – et en définitive, pas si surprenante que ça – fin de Lucius Stilo creuse un peu plus le sillon du fondamentaliste grimdark de 40K, le talent de l’auteur aura consisté à nous ménager un très bon twist final, à la fois efficacement préparé (relisez Green and Grey et vous verrez quelques fusils laser de Tchekhov), parfaitement délivré et tout à fait there-is-only-war compatible. Albert (pas en Somme), un nom à suivre, en somme.