Différences entre les versions de « Hammer and Bolter n°23 »
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Au final, ce 23ème numéro se caractérise par un centre de gravité « qualitatif » très ramassé autour d’une honnête, mais peu enthousiasmante, moyenne. Derrière cette terminologie jargonneuse et barbare, un constat implacable : ceux de qui on pouvait espérer les meilleures soumissions (McNeill, Sanders) ont globalement déçu, alors qu’à l’inverse, les cas plus désespérés (Swallow, Gilead’s Curse) ont relativement surperformé. En résulte un recueil absolument passable, et dont la lecture ne se révèle donc en rien nécessaire, si vous voulez mon avis. Ite, critica est. | Au final, ce 23ème numéro se caractérise par un centre de gravité « qualitatif » très ramassé autour d’une honnête, mais peu enthousiasmante, moyenne. Derrière cette terminologie jargonneuse et barbare, un constat implacable : ceux de qui on pouvait espérer les meilleures soumissions (McNeill, Sanders) ont globalement déçu, alors qu’à l’inverse, les cas plus désespérés (Swallow, Gilead’s Curse) ont relativement surperformé. En résulte un recueil absolument passable, et dont la lecture ne se révèle donc en rien nécessaire, si vous voulez mon avis. Ite, critica est. |
Version actuelle datée du 17 août 2022 à 22:29
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intro
0 858 018 M3 – Franc [Terra]
La pièce était plongée dans un demi-jour grisâtre, causé autant par le crépuscule nuageux de ce début d’hiver que par le peu de lumière que laissaient passer les volets vermoulus qui barraient à demi la seule fenêtre du lieu. Une épaisse couche de poussière recouvrait uniformément plancher et meubles, qui consistaient en une chaise et un bureau à l’aspect décrépit. Posé sur ce dernier, un antique ordinateur portable à l’écran relevé semblait scruter la porte, dans l’attente d’une arrivée. Toutes les 5 secondes, une diode logée dans la tranche de l’appareil suintait une pâle lueur blanche, démontrant à qui aurait surpris ces fugaces mais persistants rayonnements de la persistance, non de la mémoire, mais de l’alimentation électrique de la prise à laquelle l’ordinateur était raccordé.
Tout d’un coup, l’écran mort s’alluma comme l’œil d’un cyclope réveillé en sursaut, la machine émit une série de cliquetis et de bourdonnements fiévreux, et un message s’afficha sur le terminal : Windows 10 – Mise à jour Windows terminée. Le haut-parleur intégré à l’avant du clavier crachota les quelques notes d’une ouverture de session, puis on entendit une voix. Qui dit :
Bonjour à tous, et bienvenue dans cette chronique du 23ème numéro de Hammer & Bolter ! L’établissement est heureux de vous proposer un menu littéronomique complet, avec entrée (Bloodline – Swallow), plat (Let the Great Axe Fall (Part 1) – McNeill), dessert (Necessary Evil – Sanders) et café (The Hunter – Lyon). Les amateurs éclairés, majeurs et consentants pourront même se rincer le palais avec notre digestif maison (Gilead’s Curse (Ch. 9) – Abnett & Vincent), enfin de retour après quelques semaines d’absence. Oui, il a toujours ce léger goût de tourbe et de pneu caramélisé, ne vous inquiétez pas. On ne l’aimerait pas autrement, n’est-ce pas ? Tout le monde est bien installé ? Formidable. Ne bougez pas, on s’occupe de vous.
Nouvelles en Anglais
Bloodline de James Swallow
Let the Great Axe Fall de Graham McNeill
The Hunter de Steve Lyons
Necessary Evil de Rob Sanders
Gilead's Curse (chapitre neuf) de Dan Abnett et Nik Vincent
Il est des personnes auxquelles des vacances font un bien souverain, et Gilead te tuin Tor Anrok fait assurément partie de celles-là. Le hiatus du numéro 22 de Hammer & Bolter, où nous avions quitté le grand blond à l’humeur noire à sa victoire sur le comte Vampire, a bénéficié à plus d’un titre à notre protagoniste, qui revient frais et dispos terminer son second roman dans les pages du webzine de la BL.
Ayant visiblement pris de bonnes résolutions durant son break syndical et salutaire, Gilou commence le chapitre par une mise au clair de l’intrigue, ce qui ne pouvait pas faire de mal. Quelques grandes questions sont ainsi évoquées et traitées en l’espace de deux pages, permettant à l’histoire de repartir sur des bases aussi saines que possible. Où aller maintenant que les deux antagonistes principaux ont passé l’arme à gauche ? À Nuln. Pourquoi là-bas ? Gilead veut rencontrer un érudit humain, que l’on devine avoir joué un rôle dans le premier tome des aventures du longiligne lymphatique, et qui pourrait avoir des informations sur le « Malaise » (en français dans le texte), nom que Gilead et ses compagnons donne à l’affliction qui frappe le Vieux Monde au moment du récit. C’est ce même Malaise qui a entrainé le décès prématuré de Baneth (de pain Tor Anrok), estimé cousin du héros, et donc provoqué la quête de ce dernier. Et voilà comment on retape une intrigue torte, gourde et contrefaite en moins de temps qu’il n’en faut pour se demander ce qu’il est arrivé à la chaîne alimentaire1. Ce n’est certes pas parfait, mais Abnett ne pouvait pas tout recommencer de zéro, et il s’en est plutôt pas mal sorti. Car oui, la principale cause à la brusque, significative et pour tout dire, inespérée, amélioration de l’état littéraire de Gilead’s Curse relève à mon avis d’un simple changement d’auteur. Je n’ai pas de preuves pour étayer cette hypothèse, mais le ressenti à la lecture est net, et les indices suffisamment nombreux et francs pour que le doute soit permis2.
Nous suivons donc Gilead, Fithvael et Laban dans leur excursion Nulnoise, et aux retrouvailles, cinquante après, entre le flegmatique Haut Elfe et l’éminent docteur Mondelblatt, professeur d’EPC (Ethnologie Physique et Corporelle) à l’université locale. De ce que j’en ai compris, ce dernier était, lors de sa première rencontre avec Gilles-Léhade, un escroc patenté ayant usurpé sa position d’érudit expert es elfologie, et n’avait dû son salut qu’à la coopération de notre héros, qui s’était retenu d’exposer la nullité crasse de Mondelblatt au grand jour. Comptant bien se faire repayer de sa magnanimité passée par quelques informations fraîches sur ce fameux Malaise, Gilead s’introduit donc en douce chez son vieil ami, le tire de son lit et le kidnappe l’escorte jusqu’à un bouge mal famé de Nuln afin d’avoir une petite conversation. Le chapitre se termine par un cliffhanger insoutenable, Mondelblatt semblant bien être en capacité d’aider les Asurs à avancer dans leur quête. C’était moins une.
Vous l’aurez compris, ce neuvième chapitre est, sans conteste, le meilleur du lot par une marge assez confortable. En permettant au lecteur martyrisé dans son intellect et son amour-propre de renouer avec des choses aussi fondamentales qu’une intrigue qui progresse, de la logique, du rythme, et même un peu d’humour (non-involontaire, s’entend), le duo d’auteurs débute la rédemption de son jusqu’ici très décevant roman. Cela n’empêche pas quelques défaillances en cours de route, qu’il s’agisse d’un usage un peu lourdingue de gags peu finauds (Laban qui saute en l’air pour éviter un balayage à coup de serpillière – je sais que ça va vous intriguer, mais ça arrive bien dans le chapitre – et se fracasse la tête au plafond de l’auberge) voire carrément scatologiques (le professeur Mondelblatt qui passe son temps à boire et finit par se faire dessus), un faux-raccord narratif qui aurait pu facilement être évité, nouvelle marque d’un changement probable de rédacteur, un épisode de précipitations, sans doute porteur de sens pour la fin de l’histoire, mais assez cryptique dans sa mise en forme, ou encore les relations assez étranges que se mettent à entretenir la triplette elfique, Gilead débutant un bizutage en règle de Laban, qui se met à jouer à l’ado rebelle (et un peu con, il faut l’admettre), tandis que Fithvael oscille entre obséquiosité servile et camaraderie franche avec son partenaire de crime. Mais ne tirons pas sur l’ambulance quand le pouls du patient repart, ce serait indigne. Nous verrons bien si les derniers tours de piste de Gilead parviennent à racheter son début catastrophique.
1: Et en question existentielle bonus, à quoi servaient les reliques rassemblées par le Roi des Rats (et que Gilead a tout de même passé tout un chapitre à dévisager lors d’un long trip à l’acide) ? Réponse ici.
2: À commencer par l’utilisation de dialogues. Oui, de dialogues. De plus de 10 mots. Et compréhensibles. Du jamais vu dans Gilead’s Curse. Moi aussi, j’ai été choqué.
Conclusion générale
Au final, ce 23ème numéro se caractérise par un centre de gravité « qualitatif » très ramassé autour d’une honnête, mais peu enthousiasmante, moyenne. Derrière cette terminologie jargonneuse et barbare, un constat implacable : ceux de qui on pouvait espérer les meilleures soumissions (McNeill, Sanders) ont globalement déçu, alors qu’à l’inverse, les cas plus désespérés (Swallow, Gilead’s Curse) ont relativement surperformé. En résulte un recueil absolument passable, et dont la lecture ne se révèle donc en rien nécessaire, si vous voulez mon avis. Ite, critica est.