Ghoulslayer

Par Gilian

Avant-propos

Premier roman d’une trilogie que Darius Hinks consacre aux aventures de Gotrek dans les Royaumes Mortels, c’est aussi la suite directe de la première nouvelle qu’il a écrite (Tueur de Dieu / Neverspike). Même si cette nouvelle n’était pas trop mal, je reste sceptique quant à l’idée de confier à Hinks l’écriture sur le Tueur le plus célèbre de la franchise…

L’histoire du livre

Dans le monde souterrain lugubre et hanté de Shyish, un Tueur vengeur recherche le Seigneur des Morts-Vivants. Gotrek Gurnisson revient, ses serments désormais réduits en cendres aux côtés du monde d'autrefois, sa fureur intacte. Marqué de la Rune Majestueuse de Grimnir, le Dieu qui l'a trahi, et rejoint par Maleneth Witchblade, une ancienne Fille de Khaine devenue agent de l'Ordre d'Azyr, la traque les a menés aux quatre coins du Royaume de la Mort. Gotrek trouvera-t-il le chemin du Roi Immortel ou les Enfers le revendiqueront-ils comme leur propre peuple ?

L’histoire avec un grand H

Prologue
Sur l’Eventide (une ancienne mer rendue immobile par la magie d’Améthyste), les Promontoires (des forteresses protégeant la côte) s’éteignent l’un après l’autre.
Postés au Douzième Promontoire, Véliger et Méraspis remarquent que le phénomène se rapproche de leur position. Une pluie d’os s’abat sur eux, blessant grièvement Méraspis, tandis qu’une vague de monstres déferle sur la mer figée en contrebas.
Alors que Méraspis sonne l’alarme, Véliger part prévenir le seigneur Aurun à la forteresse des Pointes Arides du danger qui arrive.
Mais les « mordants » (les goules) sont bien plus rapides que lui, et le Douzième Promontoire tombe à son tour.

Histoire
À Klemp, comme à son habitude, Gotrek est en train de se soûler dans une auberge lorsqu’il est abordé par un vieil homme nommé Kurin. Celui-ci affirme appartenir à l’Ordre des Silencieux et être capable de lire les âmes et d’alléger leurs remords. Il propose à Gotrek d’apaiser ses tourments, mais ce dernier refuse : il ne cherche pas l’absolution, il cherche sa destinée.

Kurin lui répond qu’il a une solution pour cela aussi : il peut le conduire à Nagash.
Alors que Gotrek commence à s’intéresser à ce que raconte le vieil homme, une tempête d’os s’abat sur la ville et ravage tout. Kurin explique que depuis le nécroséisme, Nagash est devenu plus puissant : la tempête d’os précède l’arrivée de ses armées de goules et leur assure la victoire en affaiblissant les défenses. Il peut mener Gotrek à Nagash, mais pour cela il faut quitter Klemp avant l’arrivée des goules.

Tandis que la tempête fait rage, Kurin les conduit dans sa demeure et leur expose son plan. Ils vont utiliser un portail pour rejoindre Morbium, la dernière principauté d’Améthyste qui résiste encore à Nagash. La principauté est restée cachée grâce à un enchantement lancé par le prince d’Améthyste pour la dissimuler aux yeux de tous, si bien que personne d’extérieur ne peut la trouver, pas même le prince lui-même. Mais avec le nécroséisme, la principauté commence à réapparaître, et il faut faire vite avant qu’elle ne tombe.
À Morbium, il existe un passage vers Nagash.

Après avoir traversé le portail, le petit groupe déboule en plein combat : des goules attaquent des prêtres qui semblent protéger un autel.

Gotrek, fidèle à lui-même, fonce dans le tas sans réfléchir, suivi de Trachos et de Maleneth.
Après un combat bref et violent, les goules sont vaincues et la dernière prêtresse vivante est capturée.
Au moment de l’interroger, ils s’aperçoivent que Kurin a disparu.

Elle se nomme Lhosia, Haute Prêtresse de la Cérémente, « conseillère spirituelle » du Prince de l’Aube. Ce qu’elle défendait contre les goules, c’était une porte dans le Suaire de Fer, le bouclier spirituel qui cache Morbium au monde.
Elle doit aller prévenir le prince que le bouclier a été percé. Gotrek lui promet de la protéger jusqu’à Morbium, puis jusqu’au portail vers Nagash. Elle accepte et translate tout le monde…

La translation a été chaotique, mais ils arrivent aux abords de Morbium. Lhosia panique en voyant les promontoires éteints : quelque chose ne va pas. Elle se précipite dans la ville la plus proche et implore Gotrek de sauver les Inensevelis, d’énormes cocons attaqués par les goules. Gotrek est réticent, mais comme la prêtresse en a besoin pour se rendre à la capitale, il obtempère.

Les Inensevelis sont les ancêtres des habitants de Morbium ; c’est grâce à eux que Lhosia parvient à localiser le prince Volant (le Prince de l’Aube actuel). Il se rend à la forteresse des Pointes Arides : c’est là qu’ils doivent aller.

Gotrek n’est pas ravi de faire un détour, mais l’idée d’affronter une armée de goules le fait changer d’avis.

Le voyage n’est pas de tout repos ; entre embuscades et haltes nocturnes, Gotrek en apprend davantage sur l’histoire de Morbium : le peuple honore ses ancêtres qui se sont sacrifiés pour protéger les générations futures. Ils sont enfermés dans une non-mort où leur essence vitale et spirituelle protège encore la principauté de nos jours. Cette histoire rend Gotrek mélancolique et lui rappelle que lui aussi aurait dû mourir pour protéger les siens si Grimnir n’était pas intervenu.

Étrangement, l’histoire touche aussi Trachos, qui évoque son passé, ses erreurs et les horreurs qu’il a commises avant d’abandonner ses frères de bataille à leur sort.

Après plusieurs jours de marche, ils arrivent enfin à la forteresse des Pointes Arides.
La tension est palpable entre le seigneur Aurun et le prince Volant : ce dernier avait ordonné d’abandonner la forteresse, mais Aurun n’a pas suivi les ordres. Il a évacué les civils, mais compte défendre la forteresse et les Inensevelis, qui ne peuvent pas être déplacés.

Volant explique qu’aucune résistance n’est possible : les autres forteresses sont déjà tombées et le Suaire de Fer s’est effondré ; plus rien ne peut s’opposer aux forces de Nagash. Mais il a prévu un plan de la dernière chance.
Tous les survivants doivent se rendre à la capitale et, avec l’aide des prêtres, il va déployer un « Suaire de Fer » plus petit pour empêcher Nagash de les trouver.

Aurun ne veut pas abandonner les ancêtres liés à la forteresse, mais, faute d’alternative, il s’apprête à accepter lorsque Lhosia propose une autre voie.
La forteresse a été construite avec l’aide des Kharadrons, et il reste un de leurs vaisseaux dans le port. Avec l’aide de Trachos, qui a été initié à l’ingénierie, ils peuvent transférer les cocons contenant les « ancêtres » dans le vaisseau et, en utilisant la puissance de la rune enchâssée dans le torse de Gotrek, permettre à tout le monde de voler vers la capitale en maintenant les cocons en vie jusqu’à l’arrivée.

À la surprise de Maleneth, Gotrek accepte le plan, et l’évacuation de la forteresse commence alors même que l’armée de goules l’attaque.
Le vaisseau parvient à les mener jusqu’à la capitale, mais l’armée de goules est sur leurs talons.
Il va falloir les retenir le temps que Volant mette en place le nouveau bouclier.

Alors que l’armée qui protège la ville encaisse le plus gros de l’assaut, Gotrek fonce pour affronter le roi des goules. Le duel est titanesque, mais le roi finit par mourir ; l’armée ennemie, totalement désorganisée, commence à se déchirer.

Pendant ce temps, Volant a réussi à mettre en place son rituel… mais il a menti. Il ne compte pas protéger la capitale : il veut sacrifier ses ancêtres et une partie de la population en envoyant leurs âmes à Nagash pour que ce dernier épargne les autres.
Lhosia et le seigneur Aurun sont mis aux arrêts, mais Gotrek intervient et ça diversion va permettre a Lhosia de décapité Volant alors que se dernier afronte Gotrek.

La victoire est acquise et le peuple de Morbium est sauvé, mais ses terres sont à jamais perdues. Les goules ne seront jamais vraiment vaincues, et les survivants doivent partir en exil.

=Les héros

Gotrek Gurnisson, Tueur nain
Il est parti pour Shyish avec l’idée d’affronter Nagash — pour le vaincre ou y trouver sa destinée —, mais une fois dans les principautés d’Améthyste, il décide d’aider la population à repousser l’invasion de goules.
Chez les habitants des principautés, il retrouve quelque chose qu’il ne pensait plus voir dans les Royaumes Mortels : le respect des ancêtres. Il se dit alors que ce monde peut peut-être encore être sauvé des dieux.

Maleneth le croit fou ; elle ne le comprend pas, et personne ne le comprend vraiment. S’il veut mourir en affrontant Nagash, pourquoi tous ces détours ? Pourquoi changer d’idée en route ?
Parce que ce n’est pas la mort qui importe, mais la manière de mourir, le chemin parcouru. Même s’il prétend le contraire, il veut que sa mort ait un sens — qu’elle serve à quelque chose.

Pour ceux qui ont lu les aventures de Grombrindal dans les Royaumes Mortels, on peut faire le rapprochement entre leurs buts : Grombrindal veut rendre leur grandeur aux nains ; Gotrek veut que les êtres vivants s’émancipent de leurs dieux et de leurs croyances.

Il veut sauver les gens, mais lorsque le peuple fait de lui un héros, cela le révulse. Il veut être un exemple, mais pour que chacun suive sa propre voie.

C’est un personnage très complexe, déchiré entre la perte de son passé, son désir de mourir et la mission qu’il s’est lui-même confiée : « réparer » les Royaumes Mortels.
À cela s’ajoute la rune majeure, qui est en train de le changer et tente de prendre le contrôle sur lui…

Darius Hinks donne une nouvelle impulsion au personnage, le rendant plus complexe — si c’était possible — et plus profond.

Maleneth Witchblade, assassine khainite au service de l’Ordre d’Azyr
Elle voyage avec Gotrek pour récupérer la rune majeure sur son cadavre. Elle a bien compris qu’elle n’avait aucune chance de le tuer en combat singulier, ni même par traîtrise, et après moult essais, elle s’est rendue compte qu’il ne pouvait pas être empoisonné.

Elle commence à changer d’avis sur Gotrek en réalisant qu’il n’est pas aussi idiot qu’il ne le laisse paraître et que, derrière ses sautes d’humeur et ses actions incompréhensibles, il y a peut-être un plan plus vaste. On voit ce changement s’opérer lorsqu’elle sauve la vie de Gotrek à plusieurs reprises (même si, d’après lui, il n’avait pas vraiment besoin d’aide).

En revanche, elle a du mal à comprendre ce qu’il veut faire exactement. Elle ne comprend pas non plus sa haine envers les dieux, ni pourquoi il veut « réparer » les Royaumes Mortels. Elle ne saisit pas pourquoi il a changé d’avis et décide de ne plus affronter Nagash pour, plutôt, sauver la population des principautés d’Améthyste. Elle reste néanmoins persuadée d’être la meilleure chance pour l’Ordre d’Azyr de récupérer la rune et continue de leur envoyer des messages.

Elle parle de plus en plus avec son ancienne maîtresse, qu’elle a tuée en quittant le service de Khaine, et dont elle a enfermé l’âme dans un pendentif qu’elle porte au cou.

Je note aussi que Darius Hinks tente, dans une certaine mesure, de remplacer Félix par Maleneth (comme Guymer a essayé de le faire au moment de la disparition du Nain Blanc), mais les personnages sont trop différents et cela ne fonctionne pas. Autant Félix pouvait, à l’occasion, apporter une touche de légèreté comique, autant avec Maleneth — une assassine sans foi ni loi — cela ne prend pas. Par exemple, lorsqu’elle tue un homme qu’elle est en train d’interroger parce qu’elle a oublié que sa lame est empoisonnée, l’effet tombe à plat…

Trachos, Stormcast Eternal
Il a rejoint le duo pour les guider vers le Neverspike. Maleneth et Gotrek comprennent vite qu’il y a un problème avec lui : il ne semble pas vraiment stable psychologiquement. Si cela ne dérange pas le Tueur, Maleneth, elle, s’en méfie.
Trachos est Lord-Ordinator, un maître de l’ingénierie céleste parmi les Stormcast. Il a étudié les différents artisanats duardins, ce qui lui permet de remettre en marche les machines vendues par les Kharadrons.

Il cache un lourd passé qu’il finit par révéler aux autres. Lors de la reconquête d’Amalthea, alors que sa troupe des Hammers of Sigmar avait repoussé les forces du Chaos, le Nécroséisme les a pris de court. En attendant de rouvrir un portail vers Azyr pour demander de l’aide, ils ont armé la population ; malheureusement, une partie de celle-ci s’est tournée vers le cannibalisme. Fou de rage devant cette trahison et l’incapacité des Hammers of Sigmar à gérer la situation, il a massacré toute la population — aussi bien les goules que les innocents — puis est parti, laissant ses camarades à la merci des forces de Nagash (avec le Nécroséisme, leurs âmes ne sont pas retournées en Azyr).

Il est profondément marqué par ces actes. Comme si cela ne suffisait pas, les reforge(s) successives qu’il a subies l’ont changé : non seulement les Stormcast perdent des souvenirs à chaque reforg (reforge), mais ils perdent aussi peu à peu leur humanité. Ils sont progressivement « reconfigurés », et des litanies de foi ainsi qu’une obéissance aveugle leur sont inculquées pour remplacer ce qu’ils ont perdu.

Trachos veut se racheter et récupérer la rune majeure que Gotrek porte dans sa poitrine, mais sans le tuer : il souhaite le convaincre de se rendre à Azyr de lui-même.

C’est grâce à son savoir que les Inensevelis pourront être déplacés et que, plus tard, la population pourra être évacuée.

Les principautés d’Améthyste

Kurin, sorcier-poussière de l’Ordre des Silencieux
Il propose à Gotrek de l’aider à ôter sa culpabilité ; devant le refus de ce dernier, il lui propose de le conduire à Nagash pour qu’il « rencontre son destin ».
C’est en réalité une ruse : l’Ordre des Silencieux a été envoyé par le Prince Volant à travers le royaume de Shyish pour trouver des âmes intéressantes à livrer en sacrifice à Nagash, afin de marchander la liberté de Morbium. Kurin sera tué en même temps que le Prince Volant.

Lhosia, haute prêtresse de la principauté d’Améthyste, responsable des sanctuaires
Elle défend le Suaire de Fer, qui protège et dissimule Morbium. Devant la chute du Suaire, elle accepte à contrecœur de le quitter pour aller prévenir le Seigneur Volant de l’arrivée des goules.
Elle sert de guide à Gotrek et lui en apprend davantage sur les principautés et sur les « Inensevelis », les ancêtres morts dont la puissance psychique est utilisée pour protéger le royaume.
Elle est horrifiée de voir que la plupart des cocons contenant le corps et l’âme des Inensevelis sont détruits par les goules, alors que le Prince Volant avait promis de les évacuer en sûreté vers la capitale.

Elle a du mal à comprendre la quête de mort de Gotrek, alors qu’il a encore tant de choses à apporter de son vivant.

Elle sait que le « linceul » que veut déployer le Volant ne protégera que la capitale et que c’est bien peu au regard du Suaire de Fer ; mais elle s’est résignée à perdre une grande partie du pays pour sauver les ancêtres et la population.
C’est elle qui perçoit la trahison du Volant lorsqu’il ne prononce pas la bonne formule ; alors que Gotrek est paralysé par la magie du prince, c’est aussi elle qui le décapite. Elle devient la dirigeante spirituelle des survivants qui partent en exil.

Lord Aurun, gardien des Pointes Arides
Il a reçu l’ordre d’évacuer la forteresse, mais se contente d’organiser l’évacuation des civils : il est déterminé à protéger les Inensevelis qui se trouvent dans la citadelle. Premier point d’appui à avoir été construit, les Inensevelis y ont été intégrés directement aux murs de la forteresse et ne peuvent pas être transportés assez vite vers la capitale sans mourir.

Il entre en conflit avec le Prince Volant à ce sujet, mais ils finissent par mettre de côté leurs différends lorsqu’une solution est trouvée pour évacuer les cocons.

Une fois à la capitale, c’est lui qui dirige les défenses pendant que le Volant lance son enchantement. Ignorant la trahison du Volant, il tente de s’y opposer quand la vérité éclate. Il survivra à la guerre.

Prince Volant, le Prince de l’Aube, dirigeant des Érebid (habitants des principautés d’Améthyste)
Héros de son peuple, celui qui est censé les sauver… il les a en réalité déjà trahis depuis longtemps. Son plan est de payer un tribut en âmes à Nagash et de régner sur les principautés en tant que vassal de ce dernier.
L’enchantement qu’il lance crée un conduit entre les principautés et le lieu de pouvoir de Nagash, par lequel il envoie les âmes des Inensevelis — et pas seulement. Il a dépêché des hommes pour attirer des âmes fortes dans les principautés, afin de les sacrifier à Nagash.

Son plan est découvert au tout dernier moment et, après sa mort des mains de Lhosia, Gotrek détruit le conduit.

Les goules

Galan, roi de Dinann
Il dirige les Chiens de Dinann lors d’une guerre où il affronte des rebelles soulevés contre la couronne dans le nord du royaume.

Persuadé d’accomplir l’ancienne prophétie du Seigneur-Loup, il voit dans leurs victoires la preuve de son « ascension ». Meneur implacable, juché sur un destrier que le « Loup » a miraculeusement changé en drake, il conduit l’armée sur la capitale.
Lors de la prise de la cité, il mène un massacre méthodique ; il vacille un instant devant l’atrocité, puis se raccroche à l’idée que la terreur sauvera son royaume.
Fou de douleur après la mort de la reine, il attaque Gotrek et use de sa magie contre lui. Il sera finalement égorgé au dernier moment par l’intervention de Maleneth, qui vient sauver Gotrek.

Note : bien évidemment, tout cela se passe dans l’esprit de Galan. En vérité, c’est une goule ; même s’il commande réellement l’armée, il ne sauve rien du tout.

Les principautés d’Améthyste

Il s’agit de plusieurs principautés qui formaient autrefois un empire sur une grande partie du nord de Shyish. Pendant l’Âge du Chaos, les princes d’Améthyste prirent le parti de Sigmar, et beaucoup périrent à la bataille des Cieux Ardents, laissant leurs terres affaiblies. À la fin de l’Âge du Chaos, les principautés ne se réduisent plus qu’à quelques cités sur la côte nord du continent. Lorsque Nagash décide de les asservir, le dernier prince d’Améthyste lance un sort pour cacher Morbium (la dernière principauté encore libre) à Nagash et au monde extérieur.
La magie d’Améthyste crée alors un bouclier — le Suaire de Fer — qui empêche la principauté de tomber.

C’est pour cette raison que le prince d’Améthyste sera torturé par Nagash sur le Neverspike.
Quand la dernière principauté finit par tomber, la population s’échappe grâce à Gotrek et trouve refuge dans l’une des Cités de Sigmar.

Les Mordants (ou goules)

Dans les Royaumes Mortels, les goules sont des morts-vivants à part. Comme dans le monde de Warhammer Battle, elles descendent de la lignée du vampire Ushoran, mais leur soif de sang et de chair fraîche provient d’une malédiction.

Cette malédiction leur fait croire qu’elles sont encore humaines et qu’elles mènent toujours leur vie de rois, de nobles, de guerriers ou de paysans.

Darius Hinks a écrit toute une partie du roman du point de vue du roi abhorrant et de sa cour, qui pensent combattre une rébellion de nécromanciens dans leur royaume. C’est très bien fait, et quelqu’un qui ne connaît pas l’histoire de la malédiction pourrait s’y perdre.

Conclusion

Malgré quelques longueurs, l’histoire se lit bien. J’avais un a priori négatif sur le fait que Hinks se charge de cette série et, au final, ce n’est pas aussi mauvais que beaucoup le disent ; je dois avouer que j’ai même plutôt apprécié cette histoire.

Le principal souci de cette première histoire (et là je parle pour le public francophone), c’est que le premier recueil d’audio-dramas n’a pas été traduit en français. Les lecteurs se retrouvent donc face à un Gotrek qui arrive de nulle part et qui a du mal à s’acclimater à ce nouveau monde. Il n’y a aucune explication sur l’arrivée de Gotrek, et cela peut dérouter.
Le deuxième souci, c’est qu’on se retrouve devant un roman de fantasy héroïque dans le monde d’Age of Sigmar, et que les « codes » et spécificités auxquels on est habitué dans les romans de la série Gotrek ne sont pas respectés.

En général, dans les romans de notre Tueur préféré, chaque tome nous emmène dans une nouvelle région et nous « présente » une nouvelle race de l’univers, tout en gardant l’histoire centrée sur Gotrek. Ici, Darius Hinks a gardé l’idée, mais a changé la manière de faire en nous racontant l’intrigue depuis plusieurs points de vue : celui de Gotrek, mais aussi celui de « l’armée de goules » et de leur roi. De plus, comme le roi des goules ne se rend pas compte de ce qu’il est, on se retrouve avec des passages entiers où il se croit encore humain et affrontant des rebelles, ce qui peut brouiller la chronologie. Une personne ne connaissant pas la malédiction qui frappe les mangeurs de chair dans AoS aura encore plus de mal…

Cela étant dit, passons aux points positifs, car il y en a.

La présentation du Royaume de la Mort et de certains de ses habitants est intéressante, même si la technique utilisée par Hinks peut être déroutante.

L’histoire est bien trouvée et la trahison finale bien amenée.

Mais le gros point positif reste le trio de personnages principaux :

Trachos : le Stormcast qui sombre peu à peu dans la folie et perd progressivement pied. C’est une très bonne idée, je ne crois pas que cela ait déjà été fait, et franchement ça ouvre énormément de perspectives pour la suite.

Maleneth : elle joue double jeu, mais commence à douter de sa mission et à se demander si Gotrek n’est pas plus que ce qu’il paraît. Là aussi, il y a de belles possibilités d’évolution.

Gotrek, bien sûr : fidèle à lui-même, mais en même temps plus sombre et plus renfermé. Il rumine ce qu’il a perdu, a développé une haine pour les dieux et leurs manigances, et pense pouvoir apporter sa contribution au monde en « réparant » les Royaumes Mortels. La plupart des valeurs pour lesquelles il se battait — l’honneur, le respect des ancêtres, la rancune — ont perdu de leur poids dans les Royaumes Mortels, remplacés par des royaumes où les dieux font la pluie et le beau temps. Là aussi, l’avenir du personnage s’annonce intéressant : va-t-il changer AoS, ou AoS va-t-il le changer ?

Au final, c’est une bonne surprise, même si, pour moi, on n’atteint pas le niveau des anciens romans de Gotrek et Felix ni celui du roman/recueil de Guymer. Cela reste un bon roman dans l’univers d’AoS. À voir la suite, maintenant.

Note : en relisant cette chronique, je me rends compte que j’ai oublié de mentionner un point. Même si le roman regorge de lore et d’aspects intéressants, ces éléments ne sont pas répartis de façon homogène. On alterne entre des chapitres très denses, riches en informations, et de longs passages où il ne se passe presque rien, ce qui casse parfois le rythme de lecture.

Par Capitaine Felix

Avant-Propos

Et voila la Capitaine Felix touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.black-librarium.com/

Intro

Deux points introductifs avant toute chose:

Je vous renvoie d’une part à la série Gotrek et Félix, chroniquée par les collègues du forum dans les posts correspondants et notamment avec brio par le camarade Rhidysann. Si je ne fais pas erreur, vous disposez de 17 tomes et autant d’histoires courtes. C’est d’ailleurs l’une des séries les plus connues sur le Monde-qui-fut. A ma grande honte, je n’ai lu que Tueur de dragon.

D'autre part, concernant AOS, vous avez la novella de l’excellent Robbie Mc Niven, Le Désert des ossements qui peut faire office d’introduction à ce tome. Si vous lisez parfaitement la langue de Shakespeare, vous pourrez découvrir les coulisses de l’arrivées de Gotrek dans les Huit Royaumes dans le drama Realmslayer de David Guymer.

Donc comment s’en sort notre tueur et buveur de bière ?

Scénario et mise en scène

Scénario et mise en scène = 4/5

Le récit prend place au sein de Shyish, le Royaume de la Mort. Gotrek Gurnisson est à la recherche de Félix ou plus exactement de l’âme de son défunt compagnon. Le Nain Duardin soutient mordicus pouvoir achever cette quête dans ce royaume, notamment en affrontant Nagash lui-même ( !). Il est accompagné d’une Elfe Aelfe, dénommée Maleneth Lamesorcière, anciennement de la prêtrise de Khaine, et désormais au service de l’Ordre d’Azyr. Sa présence auprès de l’infortuné Gotrek, est tout sauf désintéressée. Ils se sont trouvés un troisième compagnon de voyage, un Stormcast solitaire et taciturne dénommé Trachos (voir plus bas dans la partie fluff).

Ils évoluent donc parmi les quelques communautés humaines encore présentes dans cette partie de Shyish – dénommée ici principautés d’Améthyste. Ces quelques communautés humaines rescapées de l’âge du chaos, sont d’ailleurs tiraillées entre l’allégeance présomptive auprès de Sigmar d’Azyr, et la mainmise de Nagash et de ses morts-vivants ; en plus d’affronter les sempiternelles invasions des Puissances de la Ruine. Comme le titre le suggère, nos trois protagonistes vont être confrontés aux coteries sanglantes des Mordants (les goules - Fleash-Eater court). Le combat sera mené au sein d’une vieille nation humaine de Shyish, à savoir la Principauté de Morbium (voir partie fluff plus bas).

Gotrek,Trachos et Maleneth arrivent dans la cité neutre de Klemp. Cette partie du royaume de Shyish est exposée à de fortes tempêtes surnaturelles, avec d’importantes migrations goules. Les cours de bouffeurs de chairs susnommées, agressent mortellement le moindre îlot de civilisation. Nos trois protagonistes arrivent au tout début du roman dans cette ville. Gotrek part ensuite consommer copieusement des bibines dans l’auberge du coin, non sans attirer l’attention des natifs et passagers. Le Duardin consulte subséquemment un prête nécromancien, dénommé Kurin. Celui-ci invoque apparemment une représentation spectrale de Félix Jaeger. Ce spectre invite Gotrek à prendre la direction du royaume humain de Morbium, alors en proie à une guerre de survie. Cette Principauté est réputée isolationniste, mais elle existe encore et prétend repousser les grandes factions se disputant la mainmise sur Shyish.

Les trois héros partent donc à la recherche de Morbium. Le sorcier Kurin leur fausse compagnie, mais leur permet par une sorte de sortilège de téléportation de se rendre immédiatement aux frontières de la Principauté. Ils arrivent sur un poste avancé (dit l’Oratoire) et sauvent alors une jeune nécromancienne d’une attaque de goules. Lhosia de son nom, appartient à la caste de prêtrise de la Principauté. Morbium est effectivement assiégée par une cour sanglante de Goules. S’ensuivent quelques combats, ils finissent par se replier sur une forteresse secondaire et rencontrent le seigneur chevalier Aurum, puis finalement l’héritier présomptif du royaume, le Prince Volant, dit le Prince de l’aube, venu prêter main forte à ses sujets.

Après quelques échanges « diplomatiques » menés par Gotrek lui-même, nos trois (anti)héros décident de prendre cause pour les sujets de la Principauté. Ils apprennent que la situation de Morbium s’est passablement dégradée. Les forteresses, avant-postes, ou localité tombent les unes après les autres. La caste dirigeante souhaite dès lors rapatrier les « cocons d’âmes » (dits les Inensevelis) - source de magie pour la Principauté), sur sa capitale. Le Prince Volant propose un deal à Gotrek = en échange de son aide à transporter et protéger les cocons et de sa collaboration à la défense de la capitale, il lui indiquera la localisation précise du Grand Nécromancien.

Gotrek et ses deux compagnons arrivent alors à la capitale du royaume (le « Château infini »). Ils se retranchent avec le reste de la population et attendent l’invasion finale des goules.

Celle-ci débute. C’est assez sanglant. Gotrek et les autres défenseurs ont pour mission de retenir le plus longtemps possible les hordes de bouffeurs de chair, et permettre de faire gagner du temps au Prince Volant et aux prêtres royaux. Ceux-ci doivent préparer un sortilège puissant susceptible de repousser les morts-vivants définitivement (en gros recréer un suaire de fer encore plus puissant). Un puissant rituel est donc entamé sur la plus haute tour centrale du Château infini (Halls des séparations).

Entretemps, les combats co,ntineuent, mais Gotrek et ses acolytes finissent par tuer le roi abhorrant de la horde.

Victoire succincte, car en réalité, le Prince de l’aube a trahi ses sujets. Volant a perdu tout espoir et souhaite offrir à Nagash l’ensemble des cocons d’âme, la vie de ses sujets ainsi que la personne de Gotrek. Le rituel en question devait permettre de créer une brèche dimensionnelle entre la capitale de Morbium et Nagashizzar. Volant avoue d’ailleurs avoir piéger Gotrek et ses compagnons. Le devin Kurin était à sa solde. Le spectre soi-disant de Felix Jaeger invoqué au début du roman, n’était qu’un vulgaire ersatz.

Le subterfuge est découvert à temps et le rituel est interrompu. Volant est renié par sa cour. La jeune nécromancienne Lhosia le décapite.

Curieusement, cet épisode fait prendre conscience à Gotrek de la valeur de l’existence. Les sujets de Morbium et les épreuves de cette guerre, lui rappellent la tragédie de son défunt peuple. Il convainc les survivants de la cour de la Principauté d’abandonner la capitale et de chercher asile ailleurs. En effet, le conflit n’est pas réglé, car même privé de chef, les bouffeurs de chair demeurent innombrables, et se déchainent. Les goules sur le point de balayer les vestiges de la capitale. Il s’avère que de grands vaisseaux Kharandron désaffectés sont conservés à l’écart de la capitale à la manière de reliques. Or Gotrek avec l’aide du Stormcast Truchos, était parvenu juste avant la bataille dans la capitale, à activer un navire isolé (L’Embrun). Ce prodige avait été rendu possible grâce à la Rune de Krag et aux cocons des Inensevelis.

Les sujets survivants de Morbium, le reste de son armée, acceptent de suivre le plan et abandonnent leur capitale. Ils se réfugient tous sur les navires avec armes et bagages.

Notre tueur de troll émérite réitère son opération. Les grands navires volants sont réactivés et permettent au peuple de Morbium de quitter le fief et ses désormais ruines.

Une victoire symbolique pour Gotrek, qui commence à apprécier les Huit Royaumes à leur juste valeur.

Style et écriture

Style et écriture = 3/5

Assez ravi par ce roman, bien traduit, sans aucune coquille (ou presque). Il était effectivement associé à la sortie de la figurine de Gotrek pour AOS.

Le style de Darius Hinks s’insère bien dans le descriptif. Il est parfois un peu fastidieux. C’est peut-être à mon sens le problème principal du récit = le roman comporte de nombreux termes propres au fluff. On s’y perd parfois et il faut relire plusieurs fois certains passages. Mais c’est assez rare.

Un autre bémol = j’ai trouvé les scènes de combat / bataille un peu fade. Peut-être j’attendais plus d’épique. Robbie MacNiven (Le Désert des ossements) maitrise bien mieux la narration de combat. Mais bon, c’est une opinion personnelle.

Intérêt fluffique

Intérêt fluff = 4/5

• Commençons par la toile de fond = la Principauté de Morbium. Au fil du récit, on découvre une civilisation humaine assez originale, centrée presque exclusivement sur le respect et l’adoration de ses morts et ancêtres. Le royaume est situé au nord de Shyish sur des étendues des Principautés d’Améthystes (voir carte pages 96-97 du livre de base d’AOS). Les terres de la Principauté sont en fait immergées. C’est une sorte de mer intérieure (dite la Mortemer).

En fait, il ne s’agit pas d’eau ordinaire mais d’un liquide imprégné de magie d’Améthyste. Tout être vivant tombant dans ses flots devient fou. Les morts-vivants ont la capacité de marcher sur ce liquide.

Les habitants vivent dans les airs au sein de forteresses et pitons rochers maintenus en lévitation, semble-t-il à 50 voire 100 mètres au-dessus des flots. Rien à voir toutefois avec les Stratoports des Kharandrons situés à des altitudes stratosphériques.

C’est plus moins un mode de vie urbain, les populations étant concentrées sur d’imposantes forteresses (les « éminences »), suspendue dans les airs. Elles sont reliées entre elles par des routes de pierre également en lévitation (les Wynds). La Principauté est plus au moins à l’abri de l’extérieur via un puissant sortilège semble-t-il de dissimulation, le Suaire de fer. Ces prodiges sont de nature magique et sont possibles tout simplement par une maitrise du domaine de la nécromancie. En effet, la civilisation de la Principauté utilise couramment la magie des défunts. Ainsi :

Les âmes des sujets décédés sont plus ou moins « récupérées » et « stockées » sur l’ensemble des forteresses, permettant notamment à ses structures de léviter dans les airs. Ces cocons d’âmes (donc pour rappel les « Inensevelis ») sont pieusement protégés et vénérés par la prêtrise de Morbium. Ces prêtres (les Erébides) assurent non seulement les offices religieux, mais sont aussi de très puissants sorciers et sont évidemment associés aux forces militaires de Morbium. Les troupes de défense de la principauté s’articulent autour de combattants type milicien, mais aussi d’un corps de métier d’arme permanent appelé Garde funéraire.

Cette civilisation humaine est également portée sur les métiers du livre et entretient d’importants lieux d’archives, où sont d’ailleurs consignés les faits et évènements de chaque âme de la Principauté.

L’originalité (par rapport à l’humanité de Warhammer fantasy) tient surtout de l’usage de la magie d’Améthyste. Le maniement de la Nécromancie est en effet quotidien au sein de Morbium. La mitoyenneté des pratiques nécromantiques est par ailleurs encouragée, magnifiée par la prêtrise.

Par exemple, la garde funéraire de la capitale dispose d’unité de cavalerie. Les montures sont des squelettes animés.

Tu m’étonnes que Nagash s’intéresse de près à ce royaume.

Le background d’AOS semble très centré sur cette notion d’âme. Dans cette « hight fantasy » c’est presque le carburant qui pousse la plupart des civilisations / races à s’entretuer :

• L'Ordre = Sigmar récupère les âmes des Humains pour forger ses Ost sigmarites, les Idoneth vampirisent les âmes….

• Le Chaos = les différentes factions souhaitent corrompre et asservir les âmes

• Mort = Nagash entend régenter la non-vie, donc les âmes

• La Destructions =…….Ben, j’ai du mal à trouver parmi nos amis Peaux-vertes ou à grosses penses. I

• Ensuite les goules.

La horde assiégeante est bien décrite par Darius Hinks et reste conforme au fluff d’Aos sur les bouffeurs de chairs. Ces goules ne se voient pas comme des monstres, mais se rêvent sujets ou seigneuresse (briton….). C’est présenté comme une malédiction.

L’auteur alterne et entrecoupe ainsi le récit avec des chapitres du point de vue des goules. C’est bien pensé.

Tout attaque de cette Cour de goules est précédé par une sorte de tempête, ponctuée de pluie de sang et d’os.

Une aide du Grand Nécromancien ?

Le récit ne semble toutefois pas placer Nagash en instigateur directe de l’invasion goule, même si son entremise est évoquée à plusieurs reprises (« le grand loup » dans les délires des souverains goules).

• Maleneth Sorcelame = cette Elfe Aelfe est, de mon point de vue, le personnage le plus intéressant dans le récit (au grand dam de notre célèbre Tueur). C’est une ancienne adepte khaïnite. Elle est actuellement au service de l’Ordre d’Azyr (pour faire simple = une sorte d’équivalent de l’Inquisition de 40K).

Détail = j’ai un peu de mal à terminer sa faction par rapport au wargame AOS. Soit Daughters of Khaine, soit shadowblade des Cities of Sigmar. Considérant sa tenue dans les quelques artworks trouvés et la figurine de l’Assassin Shadowblade, je pencherais pour la deuxième solution.

Mais bref passons.

Elle accompagne Gotrek depuis son arrivée dans les Huit Royaumes. Maleneth apporte pondération et réflexion là où notre invétéré Tueur boit de la bière, gueule et fonce dans le tas. Une force d’équilibrage rappelant plus ou moins la figure de Felix Jaeger. Elle fait preuve parfois d’empathie, y compris envers des personnages issus d’une autre race. Elle vénère le dieu Khaine, mais reconnait l’œuvre de Sigmar et la nécessité pour les races libres de s’unir contre les Puissances de la ruine. Cela change des Druchiis de Naggaroth. Non ?

Mais :

Derrière ses civilités, Maleneth Sorcelame est un assassin accompli maitrisant parfaitement les arts du meurtre et de l’empoisonnement. Elle tente de manipuler son entourage à plusieurs reprises. Sa mission pour l’Ordre d’Azyr est de surveiller Gotrek, de le ramener à Azyr ; ou le cas échéant de récupérer par tous les moyens la rune de Krag Blackhammer, engoncée dans le corps de notre Tueur préféré.

Maleneth semble cacher un douloureux passé, fait de trahisons et de meurtres. Elle conserve l’âme de son ancienne « sensei » dans un pendentif. Les deux filles de Khaine jouent d’ailleurs un subtil jeu de manipulation et de torture psychologique. Le lecteur peut donc suivre leurs échanges télépathiques. L’âme prisonnière conseille à son ancienne disciple de tailler dans la chair, là où paradoxalement la conscience de Maleneth prévient d’user ou d’abuser de meurtre ou de tout autre vil procédé.

Perso, j’apprécie beaucoup cette complexité attachée au personnage.

• Le Stormcast Trachos = c’est le troisième personnage de la troupe. Il est moins présent dans le récit. Ce fils de l’orage semble aussi tourmenté que Gotrek. Il dispose d’incontournables qualités guerrières et de connaissances scientifiques et ésotériques. Il traine également un lourd passé.

Apparemment, il aurait participé à des purges ordonnées par Azyr. Des innocents seraient morts de sa main.

Trachos aurait peut-être mérité plus de développement.

Il souhaite lui aussi s’emparer de la Rune de Krag. Il est parfaitement au courant du double jeu de Maleneth.

• Et enfin notre Tueur préféré. Rare parmi les rares, car survivant du Monde-qui-fut. Gotrek Gurnisson est au centre de l’intrigue en plus de la Principauté de Morbium. Il peut paraître au premier abord assez fidèle au personnage des précédents romans de Warhammer.

Soit = de la bière, de la hache, des hurlements, des grognements, à nouveau de la bibine, puis une cavale, de nouveau la hache, du sang, de la sueur, et enfin de la bière...

C’est une occurrence sempiternelle et Darius Hink retranscrit à peu prés bien cette figure scénaristique.

Le Nain Duardin reste très désabusé par les Huit Royaumes. Pourquoi ? Comment est-il là?

Toutefois, quelques bémols ou grossièretés scénaristiques selon moi.

A un moment, il se lance dans des réflexions quelques peu ésotériques sur les Dieux et le devenir des divinités des Huit Royaumes. Perso, ces propos me paraissent trop alambiqués pour le personnage tel que décrit dans les anciens romans. On ne devient pas philosophe démiurge même après une éternité de quête dans le royaume du Chaos. Quoique…

Autre élément troublant selon moi, ses revirements à la fin du récit vis-à-vis des habitants de Morbium. Gotrek prétend reconnaitre en eux un avatar des anciens royaumes nains. Ouais. Mais bon, l’ancien Gotrek n’était-il pas réputé pour conserver ad vitam ses opinions. Quoique pour Felix

Dernier point négatif = le personnage passe pour être répulsif pour les autres protagonistes du récit (c’est-àdire = un Duardin qui gueule, qui boie comme un trou, qui pas franchement capable d’un minimum de raisonnement. Mais à la faveur de coup d’éclat, notre Gotrek devient benoitement un véritable héros, voire une idole religieuse. C’est sacrement osé !

N’ayant pas (encore) parcouru les anciens romans, j’ai un peu de mal à cerner les différences entre l’ancien Gotrek et le nouveau. A voir. Peut-être des lecteurs du forum peuvent approfondir le sujet.

Appréciation personnelle

Appréciation personnelle = 3/5

J’ai apprécié le roman. C’est un bon début. On espère pouvoir suivre d’autres romans.

Je le conseille si vous vous intéressez à AOS, ou autre.

Je tiens toutefois à préciser = considérant les retours des précédents romans Gotrek et Felix, on est encore loin des meilleurs romans de William King et de Nathan Long. Un peu moins Hight fantasy et plus Sword-and-sorcery, ce serait peut-être mieux.

A suivre

Noté bon quand même !

Note globale = Total des points 14/20